-
© Source : TV5 Monde
- 05 Oct 2017 10:38:16
- |
- 4814
- |
Témoignage : au Cameroun, les régions anglophones pleurent leurs morts :: CAMEROON
Ce dimanche 1er octobre, la zone anglophone du Cameroun proclamait symboliquement son indépendance, déclenchant de violents affrontements entre la police et les séparatistes. Quatre jours après, le bilan des violences est lourd, même si personne ne s'accorde sur un chiffre exact. Une mère de famille endeuillée témoigne. Elle a perdu son fils lors des manifestations du 1er octobre.
Elle reste digne, Hélène Mekem. Au-delà des larmes, elle trouve encore les mots pour raconter l'horreur. "Mon fils a été abattu par une balle qui a transpercé son ventre, raconte-t-elle. Il est tombé et a appelé son ami à l'aide. Et lorsque son ami s'est penché , on lui aussi tiré dessus et il est tombé à terre. Mon fils a essayé de courir, mais on lui a tiré cette fois dans la jambe. J'ai vu mon fils qui gisait au sol avec tout son sang qui jaillissait de son corps comme si c'était de l'eau''. Son fils Benjamin a été tué dimanche en marge de manifestations dans cette région anglophone du Cameroun. Selon sa mère, il ne participait même pas au mouvement.
Je ne savais pas que des gens qui disent vouloir la paix sont capables de tuer des innocents. Mon fils n'était même pas parmi ceux qui allaient manifester dans la rue. Il a été tué pour rien, juste parce qu'il était dans le quartier.
Hélène Mekem, mère d'une victime tués le 1er octobre à Kumba
A l'origine de la colère , le sentiment des anglophones d'être "marginalisés" par le gouvernement, dans ce pays majoritairement francophone. Depuis des mois, ils appellent à un retour au fédéralisme. En réaction, les autorités ont déployé d'importantes forces de sécurité dans les provinces protestataires. Dimanche alors que certains proclamaient symboliquement l'indépendance de leur région, des débordements ont eu lieu.
Cette autre habitante de Kumba raconte : ''On entendait des gens qui couraient dehors. Puis quelqu'un a frappé. J'ai demandé qui c'était mais je n'ai pas eu de réponse. Ils ont enfoncé la porte et sont rentrés. C'était la police. Ils m'ont dit levez vous ! Ils me tenaient par les cheveux et m'ont jeté au sol à l'entrée. L'un d'eux a bloqué ma tête avec sa jambe puis il me cognait la tête au sol".
Selon Amnesty International, 17 personnes auraient été tuées lors de heurts entre policiers et manifestants le 1er octobre. L'ONU a demandé une enquete aux autorités camerounaises sur "ces actes des violences".
Lire aussi dans la rubrique POLITIQUE
Les + récents
Influence des Épouses Présidentielles au Gabon : Zita et Anouchka Avome
Président CAF sur Affaire Trucages Matchs : « Personne au-dessus de la Loi »
Affaire Martinez Zogo Club: Une liste de témoins explosive attendue au tribunal
Atanga Nji octroie illégalement un récépissé au PCRN de Robert Kona : une reconnaissance frauduleuse
Contrat de travail de Marc Brys: Issa Tchiroma Bakary met la pression sur Narcisse Moelle Kombi
POLITIQUE :: les + lus
Le président Paul Biya au plus mal
- 09 February 2018
- /
- 104178
Cameroun, Présidentielle 2018:Cet homme veut chasser Paul Biya
- 14 April 2016
- /
- 95254
Cameroun:Paul Biya brise les réseaux de Séraphin Fouda et Motaze
- 16 November 2015
- /
- 78305
LE DéBAT
Afrique : Quel droit à l'image pour les défunts au Cameroun ?
- 17 December 2017
- /
- 162219