APPELS à CANDIDATURE, MODIFICATION DE LA CONSTITUTION : La société civile appelle le peuple à résister
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Réunis à Yaoundé le 23 février 2016, sous la bannière de Nouveaux droits de l’homme, les acteurs proactifs de la société civile camerounaise ont tenu à préciser leur position sur le débat en cours au Cameroun, portant sur la candidature du président Biya à la prochaine élection présidentielle et la révision constitutionnelle.

O n en était à se demander où elle était passé dans le débat qui agite la classe sociopolitique du Cameroun, depuis que fleurissent les Appels à la candidature de Paul Biya à la prochaine élection présidentielle, subodorée ou non à certaines conditions, telle que la modification de  la Constitution. Au terme du forum du 23 février 2016 consacré à l’analyse du paysage sociopolitique du Cameroun, le forum de la société civile pour la démocratie a rendu publique sa position.

Il constate au préalable que la prolifération de ces Appels à candidature de Paul Biya, qu’il qualifie d’ « agitations inopportunes », émanent de « dignitaires impudiques et prédateurs qui ont érigé le vol, la perversité et la mendicité politique en mode de gouvernance au Cameroun », et créent une ambiance de diversion et de démotivation qui détournent l’opinion des enjeux majeurs de l’heure, et notamment la lutte contre la pauvreté, le terrorisme ambiant, et la corruption qui a pris tout le système en otage.

Tirant les leçons de ce constat, le forum appelle le peuple camerounais à « continuer  de résister, par tous les moyens légitimes, à la provocation recherchée ». Il refuse de cautionner ce qu’il considère comme étant les marques de tricherie, la moquerie et l’humiliation qui se cachent derrière les manifestations observées, et qui, à ses yeux, ne sont rien d’autre que les actes de la conservation du pouvoir en cours au Cameroun par une clique de dirigeants décidés de monopoliser la gouvernance publique, au mépris des règles d’alternance universellement consacrées par la démocratie moderne.

Ses membres se réservent d’ailleurs le droit de « recourir à tous les mécanismes juridictionnels ou politiques sous régionaux, régionaux et internationaux en cas de violations des droits politiques du peuple camerounais à une élection juste, libre et transparente ».

Réforme du processus électoral

Pour le forum de la société civile pour la démocratie, le processus démocratique du Cameroun ne saurait en aucun cas « subir des modifications intempestives de la loi fondamentale qu’est la constitution aux fins de s’éterniser au pouvoir ». Aussi rappelle-t-il le caractère sacré des engagements souscrits par le Cameroun depuis juin 2012, à travers la Cadeg - la Charte africaine de la démocratie, des élections et de la gouvernance, dont l’article 23 alinéa 5 prévoit des sanctions contre « tout amendement ou toute révision de la constitution ou des instruments juridiques qui portent atteinte aux principes de l’alternance démocratique ».

D’où son insistance pour le respect intégral de l’article 6 alinéa 4 de la Constitution qui définit les circonstances ouvrant éventuellement droit à la révision constitutionnelle, à savoir : la vacance de la présidence de la République pour cause de décès, de démission ou d’empêchement définitif constaté par le Conseil constitutionnel.

Des hypothèses qui ouvrent un intérim assuré par le président du Sénat, à charge pour lui d’organiser l’élection présidentielle dans un délai de 20 jours au moins et de 40 jours au plus, suivant l’ouverture de la vacance. On comprend dès lors son exigence pour la mise en place du Conseil constitutionnel prévu par la Constitution de 1996, mais aussi la demande formulée à l’adresse du président de la République - garant du respect et de la stabilité des institutions de la république, « de ne pas céder au chantage de ceux qui veulent le pousser à l’ultime et regrettable provocation du peuple camerounais ».

Pour autant, le forum ne ferme pas toutes les portes, en lançant un vibrant et urgent appel à l’ensemble des acteurs sociopolitiques « pour la révision profonde et consensuelle dans le cadre d’une conférence pluri-acteurs - pouvoirs publics, partis politiques et société civile, d’un Code électoral qui garantisse effectivement les élections justes, libres et transparentes ». une réforme du processus électoral à compléter par la mise sur pied d’un organe indépendant et inclusif chargé de la gestion de l’ensemble du processus électoral.

Des exigences redondantes qui souffrent depuis des années dans les tiroirs des pouvoirs publics, qui manifestement rechignent à leur donner suite.

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