L’exclusion du professeur Maurice Kamto de la course à la présidentielle camerounaise du 12 octobre 2025 a envoyé un signal clair : la peur. La crainte panique du régime en place d’affronter un adversaire capable de le battre dans les urnes. Cette décision, perçue comme une injustice flagrante, n'est pourtant pas une fin en soi. Elle constitue le premier acte d'un piège stratégique minutieusement orchestré.

Le calcul politique est cynique. En écartant le leader du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC), le pouvoir espère pousser son électorat vers la colère, la frustration, et in fine, vers le boycott électoral. Un scrutin déserté par les partisans du changement est le scénario idéal pour le régime. Des bureaux de vote vides garantiraient une victoire facile, sans besoin de fraude massive, et offriraient une légitimité factice à un système à bout de souffle. Tomber dans ce piège serait faire le jeu de l'adversaire.

Face à cette manœuvre, la tentation du renoncement est forte. Pourtant, l'histoire politique enseigne que face à la manipulation des règles, il faut adapter sa stratégie sans jamais abandonner son objectif ultime : l'alternance politique. La clé ne réside pas dans l'abstention mais dans une mobilisation plus intelligente et plus unitaire que jamais. Ce moment critique doit être le catalyseur d'alliances de combat, non idéologiques, mais pragmatiques, avec un seul cap : mettre fin à l'ère Biya.

Il ne s'agit plus de s'unir uniquement autour d'un homme, mais autour d'un projet. L'exclusion du candidat naturel oblige la mouvance du changement à fabriquer et à imposer un candidat commun. Un candidat qui devra être choisi collectivement et surtout, qui devra s'engager à revendiquer la victoire par tous les moyens nécessaires, face à la fraude électorale anticipée. La légitimité ne viendra pas d'un système verrouillé mais de la volonté populaire, exprimée massivement.

Le devoir des citoyens en 2025 n'est donc pas de bouder les urnes, mais de les envahir. Il faut rendre le vote si massif que la fraude deviendra impossible à dissimuler, rendant l'alternance incontestable et inévitable. La rue reste une arme de mobilisation, mais le bulletin de vote doit en devenir l'aboutissement stratégique. Ne transformons pas leur peur en victoire. Transformons notre indignation en une puissance politique irrésistible qui fera de l'élection de 2025 la fin d'un système.

Pour plus d'informations sur l'actualité, abonnez vous sur : notre chaîne WhatsApp