Le Quadrilatère Mortifère de la Fraude Électorale Décrypté par les Experts
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La démocratie camerounaise subit une érosion systémique orchestrée par un mécanisme implacable : le quadrilatère de la fraude. Conceptualisé par des analystes politiques comme le Pr Roger Gabriel Nlep et ses pairs, ce schéma illustre la confiscation institutionnalisée du pouvoir. Quatre piliers verrouillent le processus : le RDPC au sommet, le MINAT en appui, ELECAM comme exécutant, et le Conseil Constitutionnel en garant fictif de la légitimité.  

Ce dispositif fonctionne comme une chaîne funéraire. Le RDPC donne le coup de grâce à toute compétition équitable par des intimidations ciblées et un clientélisme agressif. Son réseau déploie une violence politique sourde mais efficace, éliminant méthodiquement les contre-pouvoirs. Le MINAT (Ministère de l’Administration Territoriale) enterre ensuite les espoirs de transparence. Par le contrôle territorial des chefs traditionnels et préfectoraux, il étouffe les velléités de contestation, transformant les bureaux de vote en chasses gardées.  

ELECAM signe l’acte de décès de la crédibilité électorale. Son rôle théorique d’organe indépendant masque une réalité plus sombre : la manipulation des listes électorales, la distribution sélective des cartes, et la validation a priori des résultats. Ses rapports lénifiants servent de paravent à une prédétermination des verdicts. Enfin, le Conseil Constitutionnel célèbre les obsèques de la démocratie. Par des jugements sans appel alignés sur les desideratas du pouvoir, il sacralise l’illégitimité, offrant une apparence de légalité à ce qui n’est qu’une mise en scène.  

Cette mécanique explique l’échec répété des alternances pacifiques. Contrairement au Sénégal ou au Ghana où des institutions indépendantes permettent des corrections de trajectoire , le Cameroun voit ses contre-feux systématiquement neutralisés. Les concepts académiques comme le "village électoral" du Pr Nlep ou le "triangle équilatéral" du pouvoir deviennent des grilles de lecture indispensables pour saisir l’ingénierie autoritaire à l’œuvre.  

L’issue ? Seule une pression internationale couplée à une mobilisation citoyenne inédite pourrait briser ce cercle vicieux. Des observateurs plaident pour un audit indépendant sous l’égide de l’ONU, tandis que la diaspora exige des sanctions ciblées contre les architectes de ce système. Tant que fonctionnera ce quadrilatère mortifère, les urnes camerounaises resteront un théâtre d’illusion. 

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