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© Camer.be : Paul Moutila
- 06 Aug 2025 00:17:02
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Présidentielle 2025 : la dangereuse jurisprudence du Conseil constitutionnel au Cameroun :: CAMEROON
La récente décision du Conseil constitutionnel du Cameroun marque un précédent juridique aux conséquences potentiellement dévastatrices pour le système électoral. En validant une candidature manifestement irrégulière au nom du MANIDEM et en écartant une autre jugée légitime, cette juridiction a ouvert une brèche sans précédent. Une jurisprudence vient d’être créée : désormais, il suffit d’avoir été lié de près ou de loin à un parti politique pour s’en réclamer et investir un candidat, même sans légitimité statutaire.
Ce que d’aucuns perçoivent comme une manœuvre ciblée contre la candidature de Maurice Kamto pourrait rapidement se retourner contre les architectes de cette stratégie. Si le Conseil reconnaît à une personne exclue d’un parti la capacité d’y désigner un candidat, alors des figures comme Messanga Nyamding, exclu du RDPC, pourraient légalement investir des candidats aux futures élections, au nom du parti dont ils ne sont plus membres. L’argument juridique retenu dans l’affaire MANIDEM deviendrait ainsi une arme à double tranchant.
L’application sélective du droit constitutionnel confirme la politisation extrême d’une institution censée incarner l’impartialité. La neutralité du Conseil constitutionnel est aujourd’hui largement remise en cause par une opinion publique qui observe, médusée, la multiplication de décisions jugées partisanes. En refusant d'examiner la légitimité des documents, en ignorant les statuts des partis politiques et en contournant la logique juridique au profit d’intérêts politiques, l’organe constitutionnel fragilise l’ensemble du processus démocratique.
La légitimité des prochaines élections législatives pourrait être contaminée par cette jurisprudence. En créant une boîte de Pandore, le Conseil expose le pays à une prolifération de candidatures manipulées, déposées dans l’unique but de semer la confusion et d’annihiler les chances des formations politiques crédibles.
Dans un contexte où la défiance envers les institutions est déjà forte, cette décision porte atteinte à l’intégrité du processus électoral. Le Cameroun entre dans une zone d’instabilité juridique où chaque parti pourra, demain, faire l’objet d’une usurpation orchestrée, au mépris des règles de droit électoral.
La communauté internationale, les partenaires institutionnels comme l’ONU, et les citoyens eux-mêmes sont appelés à mesurer la gravité de ce précédent. Si le droit n’est plus la boussole, alors les élections perdent leur sens.
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