PRESIDENTIELLE 2025 : LE ROI JEAN RAMEAU SOUKOUDJOU APPELLE A UNE CANDIDATURE UNIQUE
CAMEROUN :: POLITIQUE

CAMEROUN :: PRESIDENTIELLE 2025 : LE ROI JEAN RAMEAU SOUKOUDJOU APPELLE A UNE CANDIDATURE UNIQUE :: CAMEROON

À l’approche de la présidentielle de 2025, la scène politique camerounaise connaît une agitation inédite. Dans un climat pré-électoral tendu, où chaque voix compte, certaines prises de parole font plus de bruit que d’autres. C’est le cas de celle de Sa Majesté Jean Rameau Sokoudjou, roi des Bamendjou et doyen des chefs traditionnels du Cameroun, dont l’intervention récente a suscité à la fois admiration, critiques et profondes interrogations. Il y a quelques jours, le chef traditionnel est monté au créneau, s’adressant directement aux leaders de l’opposition. Son message ? Un appel pressant à l’unité, en vue de battre le président sortant Paul Biya. Dans une formule teintée d’humour mais lourde de sens, il a averti que ceux qui échoueraient à s’unir pourraient être qualifiés de « Fingon », en référence au célèbre personnage comique camerounais, synonyme d’échec moqué.

 

Entre symbolisme et message politique

Derrière cet avertissement, la posture du roi trahit un message plus subtil : celle d’un sage qui, tout en préservant une apparente neutralité, semble faire un clin d’œil appuyé à certains candidats. Notamment à Maurice Kamto, à qui le lie une proximité géographique et une histoire politique partagée…( la requête de Maurice Kamto  a d’ailleurs été rejetée au moment où nous mettons cet article en ligne).  Cependant, dans sa déclaration, le chef Soukoudjou a exhorté les autres candidats à se rapprocher et à proposer une candidature unique, suggérant ainsi par ce fait, que ceux qui se trouvaient devant lui ce jour-là ne correspondaient pas à sa vision du futur président (il ne l’a pas exprimé clairement). Certains observateurs y ont vu une préférence réelle pour Cabral Libii, qu’il considère peut-être comme la figure de renouveau capable d’unifier et de porter les aspirations d’une jeunesse en quête de changement. Mais ce positionnement n’a pas fait l’unanimité.

Un chef traditionnel face à ses contradictions ?

La prise de parole de Sa Majesté Soukoudjou a aussi suscité un débat profond sur le rôle des chefs traditionnels dans la sphère politique. Pour certains citoyens, les gardiens des traditions devraient rester au-dessus de la mêlée, afin de préserver la cohésion des communautés et d’éviter toute division partisane. « Si le Sultan prend position pour le PRC, les chefs traditionnels des autres régions pour d’autres candidats… Que deviendra la neutralité des garants de nos traditions ? », s’interroge un observateur. D’autres estiment que le rôle des chefs est justement de mettre en lumière les valeurs, les enjeux fondamentaux et les attentes des populations : liberté d’expression, emploi des jeunes, crise anglophone, éducation, justice sociale, entre autres.  Certaines voix ont reproché à Sa Majesté de ne pas incarner pleinement le changement qu’il appelle de ses vœux. Rongé par l’âge, toujours en fonction malgré le poids des années, certains lui demandent : « Pourquoi ne pas vous-même passer la main, si vous demandez à d’autres de se retirer ? »

Un message, une époque, une mémoire

Malgré les critiques, nombreux sont ceux qui continuent de vouer à Sa Majesté Sokoudjou un respect profond. Il demeure, pour beaucoup, le dernier véritable chef traditionnel non inféodé au pouvoir. Un homme de conviction, témoin vivant des luttes pré-indépendance, compagnon d’histoire des figures emblématiques de l’UPC. Dans un pays où la parole est souvent mesurée, voire contrainte, son franc-parler tranche et interpelle. Qu’on partage ou non sa vision, le message du roi Soukoudjou est un signal fort : les Camerounais attendent autre chose que des querelles de façade. Ils veulent de la clarté, de la vision, une union sincère autour de projets concrets. Et peut-être, à travers ses mots, espérait-il rappeler à l’opposition que l’histoire ne pardonne pas les occasions manquées. Le roi Sokoudjou appelle les opposants à une candidature unique contre Paul Biya. Sa déclaration suscite un soutien à sa posture  naturelle d’opposant. Certains y voient une préférence masquée pour Kamto ou Cabral Libii. Le message relance les questions sur les enjeux de la succession, l’unité nationale et le rôle des figures historiques dans l’avenir démocratique du pays.

Pour plus d'informations sur l'actualité, abonnez vous sur : notre chaîne WhatsApp 

Lire aussi dans la rubrique POLITIQUE

Les + récents

partenaire

Vidéo de la semaine

évènement

Vidéo


L'actualité en vidéo