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© Camer.be : Paul Moutila
- 03 Aug 2025 10:10:38
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Séjours controversés à Genève : la famille Biya de plus en plus indésirable en Suisse :: SWITZERLAND
La ville de Genève, réputée pour son calme et son luxe, vit une situation diplomatiquement embarrassante. Depuis plusieurs années, le président camerounais Paul Biya, 92 ans, y séjourne longuement, entouré d’une suite présidentielle à l’hôtel Intercontinental, alors que son pays est miné par la pauvreté. Pour la Confédération helvétique, cette présence présidentielle devenue quasi-permanente agit comme un fardeau dont elle ne parvient pas à se défaire, à l’image du sparadrap du capitaine Haddock dans L’Affaire Tournesol.
Moins discrète que son frère Franck Biya, souvent cité comme successeur potentiel à la tête du Cameroun, Brenda Biya s’impose dans un autre registre : celui du scandale. Âgée de 26 ans, ancienne élève d’un établissement prestigieux à Versoix, passée par les États-Unis, puis par l’ENAM au Cameroun, elle a choisi une voie inattendue : celle de la jet-set et du rap. Active sur les réseaux sociaux, Brenda alias King Nasty expose une vie dorée qui heurte de plein fouet les réalités sociales de son pays.
Sa condamnation récente par la justice genevoise pour injure, calomnie et diffamation à l’encontre de son ex-amie Reprudencia Sonkey elle aussi chanteuse, connue sous le nom de « Lady Gaga africaine » cristallise les tensions. L’amende de 2 570 euros infligée à Brenda Biya, et les 60 jours-amendes assortis de sursis, ne pèsent guère sur le train de vie de la famille présidentielle. En revanche, le symbole est fort. En condamnant la fille, la Suisse semble envoyer un message clair au père : votre présence prolongée devient indésirable.
En toile de fond, les séjours récurrents de Paul Biya en Suisse font l’objet d’un rejet croissant. La scène est devenue familière : son arrivée à Genève en jet privé est traquée en ligne, relayée par la diaspora camerounaise, qui se rassemble devant l’Intercontinental pour protester. En 2019, des opposants avaient envahi l’hôtel, provoquant des affrontements avec la garde rapprochée du président. Cette même année, des gardes du corps s’en étaient violemment pris à un journaliste de la RTS, arguant de leur immunité diplomatique, finalement rejetée par la justice suisse.
Les autorités genevoises, dont le procureur général Olivier Jornot, ne veulent plus d’un chef d’État qui monopolise sécurité, ressources et image publique. Les critiques internes enflent : des députés s’interrogent sur le bien-fondé de financer la sécurité d’un président venu, selon eux, « faire du shopping à la rue du Rhône » plus que pour des raisons politiques.
La Suisse n’a jamais voulu s’ériger en arbitre des mœurs africaines. Mais elle semble désormais décidée à reprendre le contrôle de l’image qu’on renvoie de sa neutralité. En sanctionnant Brenda Biya, elle frappe là où le symbole est le plus visible : celui d’une jeunesse dorée, loin de la misère ambiante, et déconnectée de la réalité d’un peuple qui aspire à autre chose.
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