Affaire Mathis : lenteur judiciaire et soupçons d’étouffement dans une enquête troublante
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Trois renvois successifs, aucune mise en examen, un suspect toujours sous contrôle, et un enfant assassiné. Voilà le bilan glaçant d’une affaire qui, jour après jour, plonge un peu plus le Cameroun dans la sidération. L'affaire Mathis, du nom de ce garçon violemment arraché à la vie, s’enlise dans un flou judiciaire qui interpelle autant qu’il indigne.

Le 21 mai 2025, Dagobert Nwafo, principal suspect, a de nouveau été convoqué au commissariat du 5ᵉ arrondissement de Douala pour un énième « complément d’enquête ». Pourtant, après près de deux semaines d’investigations, cette nouvelle audition sème davantage de doutes que de clarté.

Pourquoi tant d’hésitations ? Pourquoi ce dossier, jugé par beaucoup comme évident dans ses contours, semble-t-il bloqué à chaque étape ? Et surtout, qui pourrait tirer avantage de cette lenteur judiciaire désormais jugée suspecte par une large part de l’opinion publique ?

Dans les rues comme sur les réseaux sociaux, la colère monte. Certains y voient une manœuvre dilatoire pour enterrer le dossier ou protéger des figures puissantes. Les médias camerounais, eux, relaient l’exaspération grandissante d’une société civile qui réclame justice pour Mathis, sans délai ni faux-fuyants.

Mais un autre silence intrigue : celui du père du petit garçon. Hormis une brève déclaration dans les médias publics, aucune autre prise de parole. Est-il encore écrasé par la douleur, ou cherche-t-il à éviter une vérité plus gênante ? Des rumeurs évoquent un conflit non résolu entre lui et le suspect, conflit qui pourrait être au cœur de ce drame. Si cette hypothèse est fondée, peut-elle expliquer l’issue tragique de cette histoire ?

Le mutisme des institutions, ajouté à l’inaction apparente de certains acteurs, fait craindre un dysfonctionnement plus profond du système judiciaire camerounais, notamment lorsqu’il s’agit d’affaires sensibles ou médiatisées.

Aujourd’hui, ce que réclament les Camerounais n’est ni un nouveau rapport, ni une convocation de plus. Ils demandent la vérité, pleine et entière. Une vérité que seule une justice rigoureuse et indépendante peut garantir. Car au-delà des procédures, c’est la mémoire de Mathis qui exige réparation. Et le peuple, témoin de chaque étape, n’oubliera pas.

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