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© Correspondance : Patty BEBE
- 28 Aug 2020 15:33:00
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CAMEROUN :: NOMMINATION DES CHEFS DU 3E DEGRE! :: CAMEROON
La problématique de la nommination des Chefs traditionnels, autorité traditionnelle et gardien des traditions et donc garant de la culture ancestrale de nos villages mais également relais administratif de circonstances est la forme la plus insinueuse de la néocolonisation.
La totale subordinnation de ces Rois (c'est ce qu'ils sont du fait qu'ils sont la suite d'une lignée établie et connue de tous) à l'administration participe de détruire les dernières reliques du fonctionnement harmonieux des communautés alors que cela ne fait aucun ombrage à l'organisation moderne de notre société.
Les Chefs de 3è dégré doivent être les natifs d'une lignée établie et connue. En tous cas, ils l'ont toujours été, à ce que je me souvienne. Dans nos coutumes, on initie celui qui doit succèder au Roi dès l'enfance. Comment peut-on alors expliquer qu'un ressortissant d'une autre communauté soit nommé Chef traditionnel ailleurs?
Dans traditionnel, il y a T R.A.D.I.T.I.O.N. (doctrine, pratique ou ensemble de notions relatives au passé et à une culture transmise de génération en génération).
Un Chef traditionnelle Bulu, Haoussa, Bami, Fulbé, Yambassa, Tikar, Eton que le Préfet nomme à Douala est censé transmettre quoi? Sa tradion au peuple Sawa?
Il est censé être invité au Ngondo et participer aux rencontres des Chefs de cette aire géographique, rentrer dans leurs secrets?
Ces nomminations fantaisistes ont un seul but, achever d'inculturer les Kamerunais et les détacher complètement de la chose traditionnelle (un plan du colon francais porté désormais par des hommes parvenus aux sphères de décisions par conivence et compromissions).
Ce n'est pas parce que Douala est une ville qu'il cesse d'être le village de certains de nos compatriotes.
Je défie quiconque me citera à Yaoundé, Bafoussam, Tschang, Banganté, Garoua, Maroua, Ngaoundéré, Buéa, Bamenda, Ebolowa,... un Chef Traditionnel (un Roi), non originaire de ces régions.
Les kamerunais que nous sommes doivent farouchement s'opposer à cette vandalisation de notre culture.
Il est impératif de remettre l'autorité traditionnelle à sa place, de la réorganiser de manière à la rendre indépendante de l'administration comme avant la loi de 1977.
Il y a également un besoin impératif de veiller à l'existance de chefferie de 2è dégré sur toute l'étendue du Kamerun basée sur les lignées ancestrales de nos territoires.
Par ailleurs, chaque communauté doit avoir son représentant (choisi par cette dernière) partout où on trouve à partir de 50 personnes venant de la même aire géographique. Il sera leur relais auprès des chefferies locales et défendra leurs intérêts dans le territoire concerné.
Les chefs de quartiers et de blocs quant à eux peuvent librement être nommés par l'administration en tant que leurs relais près des chefferies quoique pour ma part, ils ne sont d'aucune utilité dans la configuration des CTD consacrée dans la loi N°2019/024 du 24 décembre 2019 portant Code général des collectivités décentralisées.
Organiser notre société en respectant ces fondamentaux nous permettra de mieux travailler ensemble, éviter de nous entretuer pour un titre et de petits "privilèges" noctures.
Non, il ne faut pas multiplier les villages et les Chefs traditionnels ( Chef de village), mais tranformer en communes des villages dès que la population de ceux-ci atteint un nombre qui sera défini par la loi; A partir de 10.000 âmes par exemple.
Ainsi, les habitants/citoyens se choisiront les élus plus aptes à oeuvrer pour le développement de leur village devenu commune. Aptitudes que les Chefs traditionnels manquent et que des nomminations ne sauraient garantir.
Ce débat s'impose et nous donne l'occasion de réitérer l'offre du PCRN relative au federalisme communautaire. Seule forme de l'état capable de résoudre ces problèmes intentionnellement créés par une administration gloutonne, déstructurée, à la solde des prébandes et des financiers de l'ombre et dont l'inconséquence radicalise chaque jour un peu plus les communautés, les citoyens et met en danger notre pays.
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