Classement de la forêt d’Ebo : Les Banen présentent leurs doléances
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Ils militent pour l’unité forestière d’aménagement, mais désapprouvent tout éventuel établissement d’un titre foncier sur leurs terres.

Parlant désormais d’une seule voix, la communauté Banen réunie à Douala ce 13 juin s’est positionnée contre tout éventuel établissement d’un titre foncier sur terres. Les Banen militent cependant pour la poursuite de la procédure de classement de la forêt d’Ebo en unité forestière d’aménagement (Ufa). Une procédure qui pour eux, devra tenir compte de tous les intérêts des populations qui ne veulent pas vivre une deuxième injustice après avoir été déguerpies de leurs terres lors du maquis, avec la promesse non tenue par l’Etat de les ramener.

Pour faire entendre leur voix, une commission composée de spécialistes et des sept cantons représentés par leurs chefs respectifs a été créée. Ladite commission aura pour mission de préparer tous les éléments techniques de négociation avec les pouvoirs publics. Ces résolutions sont le résultat des assises fraternelles organisées le week-end dernier à Douala par Samuel Dieudonné Moth, député du département du Nkam. « L’une de nos doléances est que l’Etat exploite la forêt sans nous exproprier. Quant aux partenaires qui viendront exploiter, nous souhaiterions qu’il y ait un cahier de charges négocié à la base », a expliqué Jean Paul Singha, chef supérieur du canton Lognanga.

La concertation à laquelle des chefs du Mbam et Inoubou (Centre) ont pris part avait également pour objectif de taire la discorde observée depuis quelques mois autour de cette problématique. Depuis la publication de l’avis au public portant classement de la forêt d’Ebo au domaine privé de l’Etat signé du ministre des Forêts et de la Faune le 4 février dernier, les communautés Banen sont habitées par une grosse inquiétude : Celle de se voir expulsées une fois de plus de leurs terres. « Nous sommes restés calmes parce que la dignité et le respect de l’autorité de l’Etat le commandent. Mais l’Etat doit comprendre que nous sommes angoissés, nous sommes dans la peur », a fait savoir Jean-Paul Singha.

D’autre part, à en croire les Banen, les procédures de classement n’ont pas été faites dans le respect des règles de l’art, notamment pour ce qui est des consultations publiques. La forêt au centre des préoccupations totalise une superficie de 64 835 hectares. En avril dernier, une soixantaine de chercheurs et d’environnementalistes avaient adressé au Premier ministre, un recours pour la suspension du processus de classement de deux Ufa dans la forêt d’Ebo, eu égard à son abondante richesse faunique et à la sensibilité de sa biodiversité. En rappel, la procédure de création d’un parc national dans cette forêt engagée en 2006 n’a pas abouti et vient d’être remplacée par le processus de classement en forêt de production.

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