Révolution au Nord : Maïgari et Tchiroma Lâchent Biya ?
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Le septentrion camerounais vit une recomposition politique historique à l’approche de la présidentielle d'octobre 2025. Selon Jeune Afrique, Bouba Maïgari et Issa Tchiroma Bakary, figures majeures du paysage politique, pourraient défier Paul Biya. Cette hypothèse, longtemps considérée comme improbable, prend aujourd’hui une crédibilité inédite.  

Bouba Maïgari, président de l’UNDP et ancien Premier ministre, convoque un Comité central extraordinaire le 28 juin 2025. Ce timing stratégique un mois avant la convocation électorale alimente les spéculations sur sa candidature. Malgré des décennies d’alliance avec le RDPC, son parti subit une pression croissante dans le septentrion, région frappée par le manque d’infrastructures et l’absence de perspectives. Des voix militantes, comme celle du maire UNDP de Touboro Célestin Yandal, menacent : « Si Bello Bouba reste allié de Paul Biya cette année, nous n’allons plus le soutenir ». Selon des sources proches, Maïgari aurait tranché : il sera candidat, exploitant son âge et une liberté politique nouvelle.  

Dans le même temps, Issa Tchiroma Bakary, ministre de l’Emploi et président du FSNC, navigue en eaux troubles. Lors de rassemblements à Garoua et Maroua, son silence sur Paul Biya contraste avec ses soutiens passés. Une source parisienne affirme qu’il aurait déclaré : « Si Biya se présente en 2025, je ne le soutiendrai pas ». Ce repositionnement pourrait cacher une tactique de chantage ou une volonté réelle de rupture. Tchiroma fait face à un dilemme : en quittant l’orbite du RDPC, il risquerait de perdre ses relais institutionnels, mais une candidature lui offrirait le rôle de rassembleur du septentrion.  

Le RDPC apparaît pris au piège. Ses promesses non tenues à l’UNDP après la présidentielle de 2018 ont miné la confiance. Toute tentative de renouveler l’alliance avec des offres identiques aggraverait la colère nordiste. La candidature potentielle de Maïgari fragilise doublement le parti au pouvoir : soit elle affaiblit l’opposition en fragmentant le vote, soit elle consacre une rupture définitive.  

L’issue se jouera le 28 juin. Si Bouba Maïgari officialise sa candidature, Issa Tchiroma Bakary pourrait renoncer pour négocier avec le RDPC. Dans le cas contraire, le ministre saisirait l’opportunité d’incarner l’alternative. Cette incertitude révèle les fractures croissantes au sein de la majorité présidentielle et l’émergence d’un septentrion frondeur, déterminant pour l’issue de la présidentielle d'octobre prochain.  

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