2ème Forum sur la paix : Le grand complot de Paris
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Tout indique aujourd’hui que le scénario de l’humiliation du président Paul Biya au Forum de Paris sur la Paix, semble avoir été écrit à l’avance. Ceci, à l’encre noire, non seulement pour ridiculiser le président camerounais en mondovision, mais également pour démontrer son incapacité actuelle de diriger le Cameroun. Chronologie d’un complot d’Etat ourdi avec la complicité de certains proches collaborateurs du président Paul Biya.

Dimanche 10 novembre 2019. Le couple présidentiel quitte le Cameroun pour prendre part au 2ème Forum sur la Paix prévu à Paris du 11 au 13 novembre 2019. A en croire certains observateurs, l’invitation du président français, Emmanuel Macron, au couple présidentiel camerounais aurait été portée quelques semaines auparavant par Jean-Yves Le Drian, ministre français des Affaires étrangères, lors de sa visite de travail du 23 octobre 2019 au Cameroun. Au regard de la situation sécuritaire qui prévaut dans la partie anglophone du Cameroun, la participation du président Paul Biya, le « mendiant de la paix », à ce Forum de Paris sur la Paix avait toute sa raison d’être.

Seulement, en quittant Yaoundé, après les derniers évènements de Lyon où le couple présidentiel camerounais avait déjà eu maille à partir avec les activistes de la Brigade anti-sardinards (Bas) du Pr. Maurice Kamto, le président Paul Biya ne sait pas qu’un autre coup était en préparation à Paris. Dans les milieux du Rdpc en France où une telle éventualité était évidente, il fallait se mobiliser pour non seulement réserver un accueil chaleureux au couple présidentiel, mais surtout prévoir une riposte appropriée en cas d’agression, somme toute probable, de la Bas. C’est donc fort de cette probabilité que, face aux persistantes rumeurs qui confirmaient en petits comités l’agression de la Bas en gestation, plusieurs centaines de militants et sympathisants du Rdpc venant de tous les coins de la France et de certains pays d’Europe, commencent spontanément à converger vers Paris.

Curieusement, lorsque le premier groupe des militants du Rdpc arrive ce dimanche 10 novembre 2019 à l’aéroport du Bourget (on parle de près de 200 personnes) et ceci, sous bonne escorte de la police française, ce sont plutôt les éléments de la Direction de la sécurité présidentielle (Dsp) qui leur demandent carrément de rebrousser chemin. Ce qui apparaît à leurs yeux comme une curiosité. Le portail des camerounais de Belgique. Alors question : comment la Dsp et la police française peuvent-elles donner à ces militants qui se sont toujours distingués par leur patriotisme et leur détermination à défendre l’image du Cameroun et le couple présidentiel une telle instruction? Comme premiers éléments de réponse à cette question, les policiers français les renvoient vers l’ambassadeur du Cameroun en France. Selon ceux-ci, ce serait une instruction d’Alfred Nguini. Autre curiosité : la présence de 12 activistes de la Bas à l’aéroport du Bourget. Comment ceux-ci ont-ils fait pour avoir la bonne information sur le site d’atterrissage de l’avion présidentiel de Paul Biya ? Selon nos sources, cet aéroport a été choisi à dessein par les services camerounais de sécurité et ceux de France pour des besoins de discrétion.

Commanditaires

Cependant, face à l’important déferlement des militants du Rdpc, les 12 activistes de la Bas vont tout simplement fondre dans la nature. C’est à ce moment que les esprits vont commencer à s'échauffer davantage, non seulement du fait du refus des services de sécurité d’accorder à ces militants les faveurs habituelles pour accueillir le président Paul Biya, mais du fait de l’absence inexpliquée du président de la section Rdpc de France Nord, Dr David Mvondo Mvondo à l’aéroport du Bourget. Seulement, malgré les injonctions des éléments de la Dsp et des policiers français, le groupe des patriotes en question va continuer courageusement à entonner des chants patriotiques. Ceci, jusqu’au moment où ils sont informés autour de 19 heures qu’ils ont été orientés à la mauvaise sortie. Et que le couple présidentiel était déjà parti. Sur le chemin du retour, indiquent nos sources, Joseph Ateba Nkou, un militant activiste du Rdpc est agressé à la gare par les activistes de la Bas. D’autres subissent les mêmes représailles en regagnant leurs domiciles.

Dans les rangs des militants du Rdpc, des voix commencent à s’élever davantage. Pour eux, rien n’explique le fait que ceux-là même qui soutiennent le président ne sont ni au courant de son arrivée en Europe, et pire encore, ne disposent d’aucune logistique pour faire face à leurs adversaires politiques de la Bas déterminés à en découdre avec le couple présidentiel. C’est sur ces entrefaites que l’information sur l’invasion de l’hôtel Meurice par les activistes de la Bas commence à circuler en boucle sur les réseaux sociaux. A l’hôtel Meurice, des bandes en furie de la Bas hurlent, scandent des slogans à la gloire de Maurice Kamto. Sur les réseaux sociaux, des appels dénonçant un coup de force de la France sont véhiculés. Des appels à la haine tribale sont lancés. On parle en effet de violents affrontements entre la Bas et les éléments de la garde présidentielle. Dans un message alarmiste balancé par le commissaire Junior Zogo, il est clairement dit que la vie du chef de l’Etat camerounais est en danger. A cet effet, la France d’Emmanuel Macron est indexée comme commanditaire du coup de force. Dans des vidéos postées sur la toile, on annonce même que la porte de l’hôtel Meurice où est supposé séjourner le couple présidentiel a tout simplement été fracassée.

« C'est très grave, même à Genève, on n'a pas vu cela. La Dsp, c'est le dernier rempart de la sécurité. Où était la police française ? Où étaient les patriotes en ce moment-là ? Il y a problème. Je suis bouleversé connaissant très bien les manœuvres ponce-pilatistes de la France, il y a lieu de s'inquiéter. Je ne sais pas s'il y a un homme aussi renseigné que Samuel Mvondo Ayolo au Cameroun, mais que fait-il des renseignements qui sont mis à sa disposition », s’indigne alors un patriote sur les réseaux sociaux comme pour résumer tout le désarroi qui a ainsi gagné les esprits.

Marafa hamidou Yaya

C’est dans le clair-obscur de cette situation confuse que des langues vont commencer à se délier davantage. L’on apprend dans cette foulée que des éléments de la Bas auraient réussi l’exploit de réserver des chambres à l’hôtel Meurice quelques jours avant l’arrivée du couple présidentiel à Paris. Et que le directeur du Cabinet civil à la présidence de la République, Samuel Mvondo Ayolo aurait débloqué d’importants moyens financiers, près de 200 millions de Fcfa, pour couvrir les états de besoin du séjour présidentiel à Paris. Comme quoi, c’est Alfred Nguini, l’ambassadeur du Cameroun à Paris qui serait le problème. « Tout ceci est la faute de l’ambassadeur qui a empêché les membres du parti qui viennent souvent protéger le président, non seulement d’aller l’accueillir et notre président a été accueilli par les Congolais qui attendaient leur président. Par la suite il (Ndlr : Alfred Nguini) a empêché les gars de s’approcher de l’hôtel Meurice et la Bas a eu l’information que le président n’était pas protégé par les bras habituels et ils se sont réunis au métro Ourcq pour lancer l’attaque au Meurice, dénonce un militant du Rdpc qui poursuit, j’ai vu l'amour de mes militants pour le président hier. Des pères et mères de famille ayant laissé femme, mari et enfants, venant de Nantes Strasbourg, Lilles, aussi loin, pleurer à chaudes larmes suppliant les services de l'ambassade de les laisser applaudir le cortège...après toutes les pressions qu’ils vivent dans leurs villes. Rien....C'est déconcertant.

En même temps, l’ambassadeur a fermé les portes à tous les militants Rdpc. Ce n'est pas la France qui a bloqué les militants. La France a envoyé 2 véhicules escorter les militants Rdpc. C'est le Cameroun qui les a chassés. Essayons parfois d’arrêter de chercher à accuser les autres », dénonce un patriote. Présenté par ses détracteurs comme un proche de Marafa Hamidou Yaya, l’on en vient à se demander aujourd’hui si Alfred Nguini ne s’inscrit pas dans la logique de ceux qui veulent déstabiliser le régime d’Etoudi de l’intérieur. Et ceci, afin de jouer le jeu des mentors engouffrés dans les luttes de succession à la tête de l’Etat. Mais pour les proches d’Alfred Nguini, rien de tout de cela. Pour eux, l’ambassadeur du Cameroun en France aurait mis à la disposition des responsables du parti, des fonds nécessaires pour accueillir le chef de l’Etat. Le Dr David Mvondo Mvondo, président de la section Rdpc aurait à cet effet perçu des mains d’Alfred Nguni, la somme de 20 mille euros (soit environ 13 millions de Fcfa) pour la mobilisation des militants. A en croire les plaintes de quelques militants, Dr David Mvondo Mvondo n’aurait à son tour remis que 50 euros, soit l’équivalent de près de 32 000 Fcfa à chaque camarade pour prendre par la suite la poudre d'escampette. Résultats des courses : le président Paul Biya a été abandonné entre les mains des affidés de Maurice Kamto déterminés à frapper un grand coup après la déculottée de Lyon.

Plans macabres à répétition

De nombreux observateurs en viennent donc à se poser la question : qui a fait fuiter cette décharge de 13 millions de Fcfa remis au président de section Rdpc de France Nord ? Est-ce Alfred Nguini, l’ambassadeur du Cameroun en France, qui voudrait aujourd’hui se dédouaner et ceci, en montrant qu’il s’est acquitté de son devoir ? Est-ce alors le Dr David Mvondo Mvondo qui voudrait accabler Alfred Nguini sur qui pèsent aujourd’hui des soupçons de distraction des fonds mis à sa disposition pour l’accueil du couple présidentiel ? Difficile à dire. Toujours est-il qu’après l’humiliation essuyée par le président à Paris, des interrogations lancinantes fusent aujourd’hui au sein du sérail sur la capacité de l’ambassadeur du Cameroun à Paris à gérer les séjours présidentiels en France.

Pour nos observateurs, en faisant le parallèle avec cet épisode qui s’apparente à un complot bien ficelé, il est revenu à la fin à Mohammed Ibrahim connu sous le pseudonyme Mo Ibrahim, d’assener le coup final au président Paul Biya. Ceci, au cours d’une session d’échanges dirigée par celui qui avait déjà déclaré à Jeune Afrique : « trop de chefs d’Etat se croient irremplaçables et veulent rester éternellement au pouvoir (…) Je passe mon temps à regretter que de vieilles personnes président encore aux destinées de ce continent ». Mal lui en prendra puisque le chef de l’Etat camerounais visiblement pris de court va néanmoins démontrer la bonne connaissance des problèmes de son pays. Audelà de tout ceci, il y a quand même lieu de s’interroger sur l’efficacité actuelle de nos services de renseignements, notamment la Direction générale à la recherche extérieure (Dgre) qui aurait dû anticiper sur tous ces plans macabres à répétition de la Bas.

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