Comment les motos-taxis ont paralysé Yaoundé
CAMEROUN :: SOCIETE

CAMEROUN :: Comment les motos-taxis ont paralysé Yaoundé :: CAMEROON

Ils ont contraint les usagers à la marche sur le tronçon ralliant cette zone au carrefour Meec.

«Mokolo en bas » a été l’un des axes les plus marqués par le mécontentement des moto-taximen, ce mardi 12 novembre 2019 à Yaoundé. Dans le taxi pour rejoindre les lieux de la manifestation, au carrefour Tsinga, notre véhicule est sommé de rebrousser chemin. « Gars, ne continues pas vers là-bas. Les moto-taximen font grève. Ils cassent les voitures et les taxis. Nous ne sommes pas les bienvenus. Emprunte un autre chemin », alerte deux taximen à notre chauffeur. Des conseils mis en pratique.

A Niki Mokolo vers 8h30mn, la pluie s’était invitée à la manifestation. Une autre raison (en plus de la grève des moto-taximen) pour laquelle certains comptoirs n’étaient pas encore ouverts. Les bayam-sellam et vendeurs à la sauvette étaient présents sur le site de la manifestation. En plus de cela, il n’y avait aucune des voitures qui rallient le quartier Nkolbisson comme à l’accoutumée. Un désagrément pour les usagers. « Aujourd’hui, on va seulement marcher. Les moto-taximen sont décidés. Ils ne veulent voir aucune voiture circuler. Ils stoppent chaque moto avec des passagers à bord. Pareil pour les taxis. Pour arriver à Nkolbisson, nous serons obligé de marcher », se lamentaient des passants.

Dès 9h, plus aucune circulation de moto, ni de taxi n’était tolérée par les moto-taximen, les occupants des lieux. Ils ont décidé de manifester à la suite de la mesure prise par le gouverneur de la région du Centre Naseri Paul Bea qui limite leurs zones de travail. Ainsi, rien ne circulait. Ni taxis, ni motos. Ceux qui avaient des passagers à bord, étaient sommés de les décharger. Le portail des camerounais de Belgique (Camer.be) « Si on ne travaille pas, personne ne travaillera à Yaoundé », criaient certains d’entre eux. « Nous avons aussi des familles à nourrir. On ne travaille pas à Mokolo pour aller travailler où », s’interrogeaient d’autres. A cause de cela, cette jeune dame que nous rencontrons le visage dégoulinant de sueur et toute essoufflée raconte sa mésaventure.

« Mes pieds me font très mal. Je viens d’Oyomabang. C’est depuis 07h que j'essaye d’emprunter un taxi. Malheureusement, c’était impossible avec ces moto-taximen qui empêchent toute circulation », nous confie un usager. En vue de calmer ces mototaximen en furie, des éléments du commissariat du 2e arrondissement sont descendus sur le terrain. L’objectif pour ces hommes en uniformes était de discuter avec eux. Leur faire entendre raison sur leur agissement. Regroupés en plein carrefour, des discussions ont été improvisées entre policiers et moto-taximen. Après quelques heures de négociations avec la police, ces conducteurs de moto ont poursuivi leurs courses folles au carrefour Meec. Cependant, certains d’entre eux ont été arrêtés par la police municipale, elle aussi présente sur les lieux. Ils étaient jugés un peu trop dangereux. « Les moto-taximen là avaient même des machettes. D’autres portaient même de sortes de bagues pouvant poignarder une personne », pouvait-on écouter au milieu de la foule.

Omnisport

Autre point moins chaud de cette manifestation des mototaximen, le carrefour Omnisport. Un peu plus tôt vers 08h, le lieu avait été investi par des gendarmes et des policiers. A pieds ou dans leurs véhicules, leur objectif était d’empêcher aux moto-taximen de rallier le centre-ville ou autre point de manifestation prévue. Leur présence dissuadait tout « motoman » courageux. C’est dans une certaine sérénité et sous la pluie, que chaque usager a vaqué à ses occupations. Vers 15h, l’atmosphère est revenue à la normale.

Lire aussi dans la rubrique SOCIETE

Les + récents

partenaire

Vidéo de la semaine

évènement

Vidéo


L'actualité en vidéo