Des gardiens de prison accusés de chantage et de vol d’effets
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Les biens des 251 «meneurs» de l’insurrection du 22 juillet avaient curieusement disparus pendant qu’ils séjournaient à la police et à la gendarmerie en même temps que l’administration de la prison avait décidé de leur affectation dans les quartiers dangereux de la prison. Une menace de grève a contraint les responsables du pénitencier à un retour à la normale.

Au-delà des sévices corporels décriés par la majorité des 251 détenus qui ont défilé devant la barre du Tribunal de première instance (TPI) de Yaoundé-Ekounou le mardi 7 août dernier à l’ouverture de leur procès, des violences psychologiques ont aussi été évoquées. Les détenus ont sauté sur l’occasion de leur comparution massive pour édifier les différents juges sur certaines pratiques attribuées aux responsables de la prison centrale de Yaoundé-Kondengui. Ils ont mis en lumière notamment le vol de leurs effets au cours des deux semaines d’absence passées dans les unités anti-terroristes de la police et de la gendarmerie pour enquêtes suite à la mutinerie du 22 juillet dernier, la rétention de leur argent et aussi des changements arbitraires de quartiers, des mesures destinées à faire remplir les poches de ces responsables.

Ils racontent qu’à leur retour au pénitencier la veille, de désagréables surprises les attendaient. Dans un premier temps, ils ont été interdits d'accès à leur local habituel. Plusieurs d’entre eux ont été informés de leur mutation dans certains quartiers du Kosovo (espace de détention des grands bandits), un des recoins les plus peuplés de la prison centrale et réputé dangereux. Le portail des camerounais de Belgique. Cette mutation d'un quartier à un autre signifiait aussi la perte de tout ce que chacun d’eux avait déjà acquis dans son précédent quartier. Selon leur récit, les usages à Kondengui veulent que le détenu s’acquitte de divers frais : «droit local» fixé à 25 mille francs au minimum sachant qu’ils peuvent atteindre les 50 mille francs en fonction du standing du local. «Droits de mairie» fixés eux à 10 mille francs et enfin le «mandat» (espace qui tient lieu de couchette permettant aussi de petits aménagements pour ranger ses effets) dont le coût minimal est de 35 mille francs, soit au minimum, une perte nette de 70 mille francs par détenu.

Ils ont expliqué que ceci allait entrainer l’acquisition de nouveaux «droits» ainsi qu’un nouveau «mandat», des frais qu’ils n’ont pas prévus et qui selon eux, sont destinés aux responsables de la prison. Dans la nuit de lundi à mardi, ils ont tous dormi debout dans des hangars.

Marchandage

Au-delà de la perte de ces «droits», ces détenus disaient avoir constaté qu’aucun de leurs effets ne se trouvaient plus là où ils avaient été laissés le 22 juillet dernier. Ni vêtements, ni lits, ni matériel de toilette, de restauration ou autre et encore moins des objets de valeur n’étaient plus disponibles. Pis, personne ne donnait suite à leurs interrogations y relatives. Devant le juge, les prisonniers ont annoncé qu’ils retournent à Kondengui dès la fin de l’audience pour initier un mouvement d’humeur jusqu’à ce qu'ils rentrent en possession de tous leurs effets.

Autre pomme de discorde, certains détenus ont fait comprendre que plusieurs d’entre eux ont confié d’importantes sommes d’argent à certains responsables et geôliers de la prison dont les noms ont été cités et qui refuseraient catégoriquement de leur restituer ces fonds. Enfin, ils n’ont pas manqué de dire que des instructions fermes ont été données à certains prisonniers réputés grands bandits de violenter les prisonniers de la «crise anglophone» et les prisonniers politiques du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) si jamais ceux-ci essayaient encore de se soustraire au respect des consignes. A toutes ces récriminations, le juge a demandé l’intervention du procureur de la République pour que les choses reviennent dans l’ordre. La menace de manifester des détenus a été prise au sérieux puisqu’à leur retour en prison, leurs effets sortis d’on ne sait où leur ont été restitués. Les mutations envisagées dans les espaces du Kosovo ont été abandonnées et chacun d’eux a retrouvé son ancien nid.

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