RÉFORMES ÉCONOMIQUES ET FINANCIÈRES : Le FMI insiste sur la réduction des dépenses exceptionnelles
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La recommandation est issue de la 4è revue de l’accord conclu au titre de la facilité élargie de crédit qui vient de déboucher sur un décaissement d’environ 45 milliards de FCFA.

«Il est essentiel de renforcer la discipline budgétaire pour atteindre les objectifs à la fin 2019 fixés dans le programme et atténuer les risques liés aux chocs extérieurs et aux problèmes de sécurité. En réduisant le recours aux procédures de dépenses exceptionnelles (...) les autorités favoriseront la mise en oeuvre résolue du budget 2019 tout en améliorant la gestion de trésorerie et la transparence dans l’exécution du budget. » Tel est l’extrait du communiqué rendu public au terme du conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) tenu le 17 juillet 2019.

Les dérapages budgétaires relatifs aux dépenses concernent les menaces liées à la sécurité dans les régions anglophones et du Nord, la CAN 2021, la mise en exploitation des grands projets d’infrastructures. Au terme de la revue tenue entre avril et mai 2018, le chef de mission du FMI pour le Cameroun, Corinne Delechat fustigeait déjà le fait que certaines dépenses ne figurent pas dans le budget. Le portail des camerounais de Belgique. « Les hypothèses budgétaires de la loi des finances ne sont plus réalistes », avait-elle indiqué à la presse le 14 mai 2018 au ministère des Finances. En cause, le pays avait puisé dans la caisse pour assurer le financement des dépenses sécuritaires, subventionner les prix des produits pétroliers à la pompe et soutenir les prix de l’électricité.

En fait, les pouvoirs publics avaient utilisé les ressources pour financer la guerre dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest contre les bandes armées, et dans l’Extrême- Nord contre Boko Haram. Du coup, le FMI avait recommandé d’intégrer ces dépenses dans le budget. Il s’agissait pour les autorités de d’opérer un reprofilage budgétaire afin de disposer d’hypothèses qui reflètent la sincérité et la réalité des opérations budgétaires. C’est ainsi qu’une ordonnance présidentielle a consacré une augmentation du budget de l’Etat pour l’exercice 2018. Il est passé de 4513,5 milliards de FCFA à 4689,5 milliards de FCFA, soit une augmentation en valeur absolue de FCFA 176 milliards.

DOS AU MUR

Le reprofilage budgétaire demandé par le FMI a fait ressortir 77 milliards de FCFA en vue de la prise en charge des dépenses liées au soutien des prix des carburants à la pompe, 20 milliards au titre du soutien du prix de l’électricité, en raison du retard enregistré dans la mise en service du barrage de Memve’ele, 32 milliards de FCFA dédiés aux dépenses sécuritaires et 18 milliards pour les dépenses liées à l’organisation de l’élection présidentielle de 2018. De même, à l’issue de la dernière mission, Corinne Delechat faisait savoir le 3 mai 2019 que « les autorités ajustent leur budget 2019 de manière à tenir compte de la hausse des recettes attendues et à incorporer pleinement les besoins de dépenses liées aux prochaines élections et aux subventions aux carburants. »

Et le 29 mai 2019, le président de la République signait une ordonnance faisant passer le budget de 4 850,5 milliards (prévision initiale de l’exercice 2019) à 5 212 milliards de FCFA. Les 361,5 milliards de FCFA supplémentaires étant prioritairement destinés selon le chef de mission du FMI, aux élections municipales et législatives (reportées à février 2020) et aux subventions aux carburants. « Le budget révisé prévoit aussi l’accélération de la mise en oeuvre des projets d’investissement financés sur ressources extérieures qui sont en cours sur la base d’un plan de décaissement dont les priorités sont bien établies (…). Les autorités continuent de renforcer la transparence et les contrôles en ce qui concerne l’exécution du budget. Le recours aux procédures de dépenses exceptionnelles diminuera », a tenu à préciser Corinne Delechat au terme de cette mission.

Toutefois, cette série d’ajustements budgétaires qui laisse croire à un manque de sincérité de la part du Cameroun, peut expliquer l’insistance du FMI à solliciter la réduction du recours aux procédures de dépenses exceptionnelles. Pour rappel, l’accord triennal en faveur du Cameroun a été approuvé le 26 juin 2017. Il vise à accompagner les efforts déployés par le pays pour rétablir la viabilité extérieure et budgétaire et jeter les bases d’une croissance plus durable et inclusive tirée par le secteur privé.

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