Le grand déballage du commissaire Junior Zogo
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A la suite de sa révocation du corps de la police en 2006, le commissaire Junior Zogo, dépose ses valises à Paris. Très remonté contre l’injustice dont il a été victime il décide de faire route commune avec certains activistes de la diaspora. C’est le cas avec la Brigade antisardinards (Bas), mouvement ethnofaciste à la solde de Maurice Kamto, qui a récemment défrayé la chronique lors du dernier séjour du couple présidentiel à Genève. Au regard des méthodes de cette nébuleuse, le commissaire Junior Zogo claque la porte. Qu’est-ce qui a bien pu se passer ? Dans cette interview exclusive, l’officier de police retrace son chemin de Damas et met à nu la Bas de Maurice Kamto. Un véritable cocktail molotov. Lisez plutôt.

Quelles sont les circonstances de votre départ du Cameroun ? Pourquoi avoir choisi la voie de l’exil ?
Mon départ du Cameroun est lié à ma profession. Il ne m'est pas fort aisé de faire grand déballage. Non pas par crainte, mais par souci d'apaisement. Que feriez- vous face à une accusation fausse et des charges falsifiées contre vous? L'altération du vrai est dans certaines situations plus dangereuses que l'absorption de la ciguë. Comme tout le monde le sait, j'étais commissaire de police et mon nom s'est retrouvé mêlé dans une histoire rocambolesque d'abus de fonction, non respect des consignes, atteinte à l'honneur et considération du corps de la Sûreté Nationale. J'ai été livré en pâture à l'opinion publique et servi de victime expiatoire, à deux ex hauts collaborateurs du chef de l'Etat à l'époque : Jean-Marie Atangana Mebara (Sg/Prc) et Abraham Edgar Alain Mebe Ngo’o (Dgsn). J'ignorais au moment où ces deux monstres froids aujourd'hui à Kondengui, échafaudaient ce plan macabre et cynique, qu'ils avaient un agenda caché. Le portail des camerounais de Belgique. Il s'agissait pour eux de susciter le maximum de mécontents autour du président Paul Biya et de le fragiliser par là-même. C'était un plan de coup d'Etat scientifique que personne ne voyait à l'époque, contre le régime qui leur a tout donné. J'avoue qu'ils ont failli atteindre leurs objectifs lorsque je lance un regard rétrospectif sur mon activisme contre le pouvoir. La frustration et la colère m'ont poussé à avoir la haine contre mon pays et ses institutions. Je regrette très sincèrement ces moments d'égarement où, il m'a manqué du recul et la lucidité nécessaires. J'en profite pour demander pardon au peuple camerounais, au chef de l'Etat et son épouse, et à toutes nos autorités publiques. Si j'avais à le refaire, je ne le referai plus de la même manière. Evidemment à l'époque des faits, j'ai choisi la voie de l'exil pour me protéger contre ces deux hauts dignitaires hyper puissants à l'époque qui n'allaient pas hésiter à me réduire en cendres si j'étais resté au Cameroun.L'instinct de survie ça vous parle ? Il se traduit par un départ : l'exil.

Quels rapports entreteniez-vous avec Edgard Alain Mebe Ngo’o et Jean Marie Atangana Mebara ? Sont-ils à l’origine de votre départ ?
Edgard Alain Mebe Ngo’o et Atangana Mebara étaient tous les deux mes supérieurs hiérarchiques. Mieux, ma tutelle. En dehors de ce lien de subordination, nous ne nous connaissions pas. Pas plus que nous n'entretenions quelque rapport que ce soit, en privé ou dans un cercle quelconque. Ma famille m'a juste révélé que Jean-Marie Atangana Mebara avait grandi au quartier Rue Manguier à Yaoundé, où j'ai passé une partie de mon enfance. Je me souviens aussi par le canal d'un de mes promotionnaires, le commissaire Ayissi Mbarga, l'avoir accompagné au domicile de ce haut commis de l'Etat quand on l'a nommé Sg/Prc. D'ailleurs on ne l'a pas trouvé chez lui. Pareil pour Mebe Ngo’o. Je suis allé dans son domicile par le canal de son neveu, ma classe, le commissaire Patrice Essamé, pour le féliciter quand on l'a nommé Dgsn. J'en suis reparti sans avoir bu même un verre d'eau. Cet épisode m'a laissé perplexe. J'avais remarqué ce jour un homme assez narcissique, imbu de sa personne et extrêmement arrogant. Mais je ne m'en plains pas. Je n'avais pas été convié.

Une histoire d’homosexualité serait à l’origine de la brouille avec ces anciens proches collaborateurs du chef de l’Etat. Pouvez-vous en dire davantage avec plus de liberté et d’aisance ?
Effectivement, l'histoire tournait autour des homosexuels. Mon collègue le commissaire Albert Léopold Ébène, révoqué lui aussi dans le cadre de cette affaire et à l'époque, chef du service de la recherche et du recoupement à la Drg (Ndlr : Direction des renseignements généraux), a conduit dans les locaux de la police, 5 individus dont deux femmes blanches pour exploitation. J'étais détaché au service de la protection rattaché à la Dsp et chargé de la sécurisation du bâtiment de la police et des personnels. Il était environ 22h30 ce jour. Mes hommes m'ont informé de la présence de ces individus dans les locaux de la police. J'ai donné les consignes d'usage à savoir : vérifier leurs identités, les enregistrer et garder leurs pièces au poste de police pour restitution à leur départ des locaux de la police. Aux environs de 23h30, un troisième collègue s'est présenté au poste. Il s'agissait du commissaire Didier Kerbai qui lui, était au contrôle des services ou police des polices. Il était là, d'après ses propos, pour intercéder en faveur des deux expatriées qu'il disait connaître. Il a retrouvé le commissaire Ebène dans ses bureaux, et aux environs de 24h30, tous sont revenus au poste de police. J'ai restitué les pièces d'identité respectives aux cinq interpellés.

Le commissaire Ebène m'a fait un petit débriefe de l'objet de son enquête dans mon bureau. Il m'a parlé de 29 bandes contenant des reportages et images sur les réseaux homosexuels au Cameroun et une caméra saisie. Dans la foulée, il m'a révélé qu'il y avait un témoignage du feu divisionnaire Mbarga Mbarga Victor Hugo et d'autres pontes du régime qui parlaient à visage découvert de leur homosexualité et de la persécution de ce groupe social au Cameroun. D'ailleurs les deux dames blanches présentes et interpellées dans le cadre de cette enquête, ont reconnu avoir fait des reportages et recueilli des témoignages des homosexuels dans divers milieux sociaux. Elles suppliaient carrément le commissaire Ebène de leur restituer ces bandes, peu importait le prix à payer. Le commissaire Ebène m'a avoué qu'il ne leur rendra pas les bandes tant qu'il n'aura eu l'accord de son supérieur hiérarchique. Il a mis les bandes et la caméra dans son véhicule 4×4 de couleur verte et a quitté les locaux de la police en même temps que les 5 interpellés, ainsi que le commissaire Didier Kerbai. C'est le lendemain aux environs de 15h que mes ennuis ont commencé alors que je récupérai après avoir travaillé toute la nuit. J'ai été sommé par le divisionnaire le feu Mbarga Mbarga Victor Hugo, patron de la police des polices, à me rendre dans son bureau immédiatement. Ce que j'ai fait aussitôt après avoir informé mon supérieur hiérarchique et le directeur de la Dsp, le divisionnaire Doum Ndongo Patrice. Une fois sur place, j'ai trouvé les commissaires Ebène et Kerbai assis à même le sol, menottes aux points, humiliés par des gardiens de la paix et inspecteurs de police. Dès que ces petits éléments m'ont aperçu, ils m'ont encerclé et sommé de restituer mon arme. J'ai menacé de les abattre s'ils persistaient, et tous se sont enfuis dans le bureau du feu Mbarga Mbarga Victor Hugo. J'ai demandé à Kerbai et Ebène de se lever et j'ai exigé qu'on leur retire les menottes. Ce qui a été fait. J'ai échangé avec ces deux collègues et d'autres de la police des polices, les commissaires Essomba et Dimale. Puis je me suis rendu au bureau de feu Mbarga Mbarga Victor Hugo où on s'est expliqué violemment.

Nous avions failli tous les deux en découdre avec nos armes respectives, des pistolets brownings. Mais des collègues se sont interposés et j'ai claqué la porte. Il a fallu que mon supérieur hiérarchique, le divisionnaire Doum Ndongo Patrice, me parle pour que je me calme. Il m'a laissé entendre qu'il allait régler ce petit différend le lendemain avec le chef de corps qu'il n'a pas pu joindre du fait de l'heure tardive, 3h du matin. C'est dans cette logique que je me suis plié, sachant que je ne me reprochais de rien. J'ai fait confiance au Dgsn et à mon supérieur hiérarchique Doum Ndongo Patrice. Mais la suite des événements m'a donné tort : garde-à-vue ; suspension de 3 mois ; campagne de dénigrement dans les médias ; affectation disciplinaire à Bamenda ; et révocation des cadres de la police en septembre 2006. Des sanctions qui m'ont révolté et frustré. C'est de là que remontent ma colère et ma haine vis-à-vis de mon pays et ses institutions.

Que sont devenus vos deux autres acolytes commissaires de police révoqués au même moment que vous ? Avez-vous de leurs nouvelles ?
J'ai pris le chemin de l'exil en même temps que le commissaire Ebène Albert ainsi que sa famille en septembre 2006. Je suis parti tout seul et mon épouse ne m'a retrouvé qu'en 2012 avec nos deux enfants. J'étais obligé de venir chaque année les rencontrer au Bénin, avant qu'ils ne me rejoignent en France. Le commissaire Ebène a essayé de se lancer en politique, notamment à l'élection présidentielle de 2011 où il a été recalé. Il s'est découragé et s'est éclipsé de la scène publique depuis cet échec. Face à ce retrait de mon collègue, j'ai repris le flambeau de la lutte après l'arrivée de ma famille en France en 2012, jusqu'aux événements d'aujourd'hui. Le commissaire Didier Kerbai, quant à lui, a gardé le contact avec nous au début de notre exil. Il voulait qu'on l'aide à quitter le Cameroun. Nous avons essayé de l'aider, mais en vain. Découragé, il a pris ses distances vis-à-vis de nous et s'est rangé. Depuis 2010, j'ai perdu sa trace et nous n'avons plus aucun contact.

Une fois sorti du Cameroun, vous êtes devenu très farouche envers le régime Biya. Que reprochiez-vous exactement à ce régime ?
Effectivement mon hostilité vis-à-vis du régime du président Paul Biya est allée crescendo après ma sortie du Cameroun. Mais si vous avez pu bien observer, je ne commence à me radicaliser que 5 ans après mon départ du Cameroun. C'est à partir de 2013 que je me montre assez virulent en agressant le chef de l'Etat verbalement au Meurice hôtel en 2013, lors d'un sommet France-Afrique sur la sécurité. Permettez que je profite de votre tribune pour m'excuser encore une fois pour ce malheureux épisode auprès du chef de l'Etat et son épouse. Pourquoi cette longue période de latence de 5 ans, me demanderiez-vous ? Eh bien je voulais d'abord mettre ma petite famille à l'abri. Bien plus, j'ai initié des recours (gracieux préalable auprès du chef de l'Etat) ; et (contentieux) auprès de la chambre administrative de la Cour suprême. J'avais confiance en notre système judiciaire et à la sagesse et la bienveillance du président. Le site des camerounais de Belgique. N'ayant eu aucune suite, ça m'a frustré et mis en colère. J'ai décidé de régler en tout état de cause et à ma manière cette injustice. J'étais vraiment frustré et en colère. D'où mon activisme violent. Je reprochais à l'époque au président Paul Biya d'avoir fermé les yeux sur cette injustice que j'ai subie et de m'avoir abandonné face à des monstres sans foi ni loi. La mise sous les verrous de mes deux bourreaux, Jean-Marie Atangana Mebara et Edgard Alain Mebe Ngo’o, a été un tournant décisif dans mon rapprochement avec les institutions et la République.

Après vous avez rejoint la Bas. Comment vous retrouvez-vous au sein de cette organisation ?
Je n'ai jamais rejoint la Bas. Cette organisation intégriste est un mouvement spontané qui est né au lendemain de la campagne dite contre le hold-up électoral du 7 octobre 2018. Il était question via cette nébuleuse que j'ai contribuée à mettre sur pied et à construire, d'attirer l'attention de l'opinion publique sur la bonne gouvernance et la démocratie au Cameroun, via une campagne dite de boycott des artistes ayant soutenu le président de la République son Excellence Paul Biya lors de la dernière campagne pour l'élection présidentielle. Le mouvement se voulait ponctuel, temporel, limité dans le temps et pacifique. Il était question de mener quelques actions coup d'éclat sans violence. Le mouvement a dérivé et a été récupéré par des forces tapies dans l'ombre voulant semer le chaos. J'ai vite pris mes distances aussitôt que je me suis rendu compte que nos objectifs initiaux avaient été détournés. J'en profite pour m'excuser auprès des artistes et du peuple camerounais. La Bas au départ était une structure déstructurée et désorganisée. Il n y avait aucun chef et nous nous mobilisions en fonction de l'agenda des artistes qualifiés à l'époque de Sardinards. Nous disposions d'un forum sur Whatsapp où nous échangions et discutions. Lorsqu'il y avait une action, chacun mettait la main à la poche et nous passions à l'action. Lors de nos descentes sur le terrain, certaines bonnes âmes nous faisaient des dons ou mains levées. L'info claire et nette. D'ailleurs, ce sont ces élans de générosité spontanée qui ont commencé à créer des dissensions et des clans. La plupart des « combattants » ont commencé à arnaquer des promoteurs culturels et des artistes. Après, des demandes de financement public ont commencé à faire florès via les Letchis, Pay pal .... Ceci a aussi beaucoup fragilisé la Bas. Tous les opportunistes et affairistes ont flairé la bonne affaire et se sont tous lancés dans cette pratique. D'où de nombreux conflits et le premier schisme dans la Bas. Le coup de grâce a été donné avec l'entrée en jeu des hommes politiques et d'affaires qui envoyaient des fonds secrètement. Les couteaux sont sortis et les appétits se sont aiguisés encore un peu plus. J'ai d'ailleurs ouïe dire qu'une fille du professeur Maurice Kamto, résidant en Suisse, aurait offert une importante somme d'argent à la Bas. Que Max Senior et Salomene Tchaptchept, deux ténors de la Bas, auraient fait main-basse sur cette manne. D'où la colère d'autres miliciens de la Bas comme Niat et Kamoua qui ont créé une deuxième Bas comme vous pouvez le constater une avec un logo jaune en or, et l'autre un logo gris. Avant que cette tristement célèbre Bas ne voit le jour de manière spontanée, j'ai été de tous les combats citoyens de manière pacifique mais musclée et bruyante avec le Code, Ccd et Cct. Je croyais me battre pour l’«émancipation du peuple camerounais », avec des compatriotes dont je pensais être animés par les mêmes objectifs. J'ignorais qu'ils avaient un agenda caché.

Monsieur le commissaire vous ne pouvez pas nous dire que vous vous êtes rapprochés de la Bas uniquement parce que vous n’aimiez pas le régime Biya ? Qu’est ce qui vous a réellement motivé ?
Je vous ai déjà expliqué que la Bas est un mouvement spontané qui est né dans la foulée, alors que nous étions déjà dans la stratégie de mettre en difficulté, le président de la République, son Excellence Paul Biya via l'opération dite « non au hold-up électoral ». Lorsque je déclare devant la porte d'Auteuil le 7 octobre 2018 en face de l'ambassade du Cameroun en France : « Nous allons rendre le Cameroun ingouvernable », la Bas n'existe pas. Elle sera créée au cours de notre première marche, lorsque des manifestants en tête desquels Niat Benjamin alias général Barramot Niat, brandit une liste d'artistes qu'il lit et la foule hurle « irrecevable ». Ces jeunes compatriotes m'approchent pour accompagner cette démarche. Camer.be. Ce que j'ai fait. Aujourd'hui au regard de la tournure que semble prendre les évènements, je le regrette. Très vite, la Bas qui ne visait qu'à punir les artistes au départ, a été récupérée par les forces tapies dans l'ombre, sans que je ne le sache, et est devenue le bras armé de l'opération non au holdup électoral. C'est vrai Monsieur Mvié, je n'ai pas aidé la Bas à bien se structurer par simple inimitié vis-à-vis du régime du président Paul Biya. C'était aussi pour être tout à fait sincère, par stratégie pure et simple. Je me suis dit qu'on ne sait jamais, cette dynamique peut porter un jour et me permettre de pouvoir retourner au Cameroun. C'était un effet d'aubaine tout simplement. C'est vrai, j'ai aussi été convaincu par un aîné, activiste proche de maître Akere Muna, qui m'a convaincu que grâce à cet avocat, nous viendrons à bout du régime. Il m'a fait comprendre que ce dernier va ouvrir son carnet d'adresses à Kamto puisqu'il connaît les Kagame et autres. Le moment venu m'at- il dit, les amis chefs d'Etat de maître Akere Muna nous donneront un coup de main. Bien plus, le coup de grâce sera donné avec les relations de cet avocat dans les milieux de la finance internationale qui assècheront financièrement le Cameroun. J'ai été séduit et convaincu par cet argumentaire. Je n'ai jamais intégré la dynamique pour l'argent ou par rapport au professeur Kamto que je n'ai d'ailleurs jamais rencontré. L'aîné activiste, proche d'Akere Muna, m'a rassuré que grâce à la présence de maître Akere Muna dans la coalition, nous aurons une marge de manoeuvres en cas de victoire et que je lui fasse confiance.

Certains affirment que la Bas aurait profité de votre statut d’ancien officier supérieur de police pour mettre en place leur stratégie ? Est-ce vrai ?
Je n'ai enseigné aucune stratégie à la Bas en tant qu'ancien officier supérieur de la police. Lorsque j'étais co-leader de cette organisation, il y avait une grande anarchie et notre champ d'action se limitait au boycott des artistes, soutiens du président Paul Biya et des chefs traditionnels. Le groupe a juste pu profiter de mon charisme, courage, sens de l'organisation et de la discipline. D'ailleurs beaucoup de mes ex-camarades de la Bas trouvaient que j'étais assez raisonnable et modéré. Ils voulaient qu'on soit plus violents et durs. J'étais le baromètre et le stabilisateur du groupe. C'est pour cette raison que certains opportunistes et ma térialistes assoiffés de vengeance et attirés par l'appât du gain comme Kemta et Nitcheu ont manoeuvré dans l'ombre pour me pousser vers la sortie. Vous pouvez voir la différence entre la période où je tenais les rênes de la Bas et actuellement.

Le discours de haine et de violence de la Bas est-il réel ou factice ?
La Bas est actuellement sous le contrôle de voyous, d'illettrés, de chômeurs et désoeuvrés en Occident qui sont frustrés par la vie et aigris. Ils sont très amers et rongés par la haine. La plupart sont des repris de justice au lourd casier judiciaire comme El Chenou, Max Senior Ivoire, Stéphane Tchoumbou et autres. Ils profitent du laisser-aller qui règne dans le monde occidental pour commettre des exactions. Ils savent qu'ils ne risquent rien, quoiqu'ils fassent. Le système est laxiste et encourage l'impunité. Regardez le saccage des champs Elysées par les Français d'origine algérienne chaque fois que l'équipe nationale d'Algérie gagne un match. Ils pillent et saccagent tout. En France, ces abrutis savent qu'ils ne risquent rien et peuvent tout se permettre. Ils sont bien conscients qu'en dehors de l'Europe et des Etats-Unis, jamais ils ne se livreraient à de telles exactions. Effectivement ils sont comme formatés par la rhétorique de la haine et de la violence. Ce sont des gangs et bandes profitant de la bienveillance et naïveté des autorités publiques occidentales. Ils sont bien conscients, ces ex-camarades de la Bas, qu'au Cameroun, leur compte aurait déjà été réglé. Ils jouent au faux courageux ici. C'est pour ça qu'il faut leur répondre en miroir parce qu'ici en Occident, la loi et la justice sont laxistes.

Que vous inspirent les derniers incidents de Genève ?
Les événements de Genève relatifs aux attaques de l'institution présidentielle m'inspirent plusieurs lectures. D'abord le laxisme et la complaisance des autorités suisses qui sont à l'image de la société occidentale qui laisse tout faire au nom de la liberté, donnant un sentiment d'impunité et d'anarchie. Puis, la complicité d'une partie de l'élite politique de la confédération helvétique qui, du fait de leur haine et aigreur vis-à-vis du Cameroun, tentent de manipuler la Bas pour déstabiliser le Cameroun. La Convention de Vienne a été foulée au pied et je pense qu'au nom du principe de la réciprocité si cher en relation internationale, l'Etat du Cameroun devrait rappeler son ambassadeur en Suisse. Je sais que le président Paul Biya qui est un homme sage, expérimenté et réservé prendra les mesures qui s'imposent en temps opportun et nous lui faisons confiance. Enfin, j'ai pu noter la défaillance de nos services d'intelligence qui n'ont pas su anticiper ces événements et prendre des mesures idoines. Là aussi, je pense que le chef de l'Etat devra réorganiser nos services de renseignements et changer de philosophie et doctrine.

L’appel au génocide lancé par Patrice Nganang a-t-il de réelles chances d’être entendu par la communauté bamiléké ?
Qui peut prêter attention à ce genre de dérives grossières ? Le peuple bamiléké est un peuple sage, lucide, dynamique qui a plus à perdre qu'à gagner dans cette situation. Ce monsieur dont vous parlez à savoir Nganang Patrice, doit être oublié des vrais débats et se faire soigner. J'ai cru entendre qu'il vit aux Etats-Unis et serait citoyen de ce pays. L'Amérique condamne à des peines sévères toute personne qui fait l'apologie de quelques formes d'assassinat que ce soit dans son territoire. Voilà donc un Américain qui appelle au génocide dans un pays tiers. Il mérite la Cpi. En réalité, Patrice Nganang n'est que le fou utile utilisé par des forces endogènes et exogènes tapies dans l'ombre pour semer le chaos au Cameroun. C'est une marionnette qui ne fait que se faire l’écho de la pensée d'une minorité ethno-fasciste et revancharde animée par la haine. Pour savoir ce que ce groupuscule tapi dans l'ombre projette, il faut faire parler M. Nganang.

Est-ce que la Bas a des liens avec les sécessionnistes anglophones ?
La Bas bras agissant du Mrc, même si beaucoup tentent de pratiquer la politique de l'autruche, a entraîné ce parti dans la chute. Du fait de sa violence aveugle, intolérance et haine, l'immense majorité des Camerounais a tourné le dos à ce groupe et ses soutiens tapis dans l'ombre. Cette nébuleuse est isolée sur la scène politique nationale et essaye de survivre en s'accrochant sur des prétextes et fallacieux arguments. De ce que j'ai pu voir et entendre, cette organisation intégriste a essayé de coaliser avec les mouvements sécessionnistes anglophones. A la manoeuvre, Patrice Nganang, proche des milieux séparatistes. L'alliance a failli être scellée lors de la fameuse marche de Paris où était présent le discret lobbyiste des sécessionnistes Christopher Fomunyo. Ce rapprochement n'a pas été du goût des principaux chefs des différentes factions séparatistes qui accusent le Mrc et sa branche armée la Bas, de vouloir profiter des retombées de leur lutte visà- vis de laquelle ils se sont toujours tenus à l'écart. D'ailleurs, l'officialisation des négociations secrètes entre le pouvoir et les sécessionnistes par le gouvernement suisse, semble avoir mis en colère le Mrc et la Bas qui se sont sentis exclus du jeu. D'où leur tapage à Genève lors du séjour du chef de l'Etat Paul Biya.

Tout ce qui se passe à Yaoundé plus précisément à la présidence de la République est connu à Paris. Qui donne les informations à Boris Bertolt ?
Dans mes nombreuses sorties sur les réseaux sociaux, j'ai porté à la connaissance du pouvoir, l'existence d'une Bas cachée autour du président Paul Biya. Parmi eux, des civils, militaires, diplomates, policiers, hommes d'affaires…Tous des partisans dans l'ombre de cette nébuleuse qu'ils financent dans l'ombre, et mettent à sa disposition des informations classées secret défense. Ces documents sont des fois achetés auprès des collaborateurs insoupçonnables et véreux qui gravitent dans la galaxie du chef de l'Etat. Mon offre de service consiste à aider le président Paul Biya à démasquer ces taupes et hypocrites qui alimentent en cachette la Bas en documents ultraconfidentiels. Nous en avons démasqué quelques uns déjà et allons bientôt les livrer à la vindicte populaire, en publiant leurs noms avec des preuves irréfutables.

Vous qui étiez à l’intérieur de la Bas, pouvez-vous nous dire si certains membres du gouvernement, certaines personnalités politiques camerounaises ont des rapports avec cette organisation ?
La Bas que j'ai vue naître spontanément et que j'ai aidée à faire ses premiers pas, n'est plus la même qu'aujourd'hui. Je n'imagine pas quelques illettrés sans aucun confort intellectuel comme Max Senior Ivoire, Calibri Calibro, Niat, El Chenou, Kemta, Nitcheu et autres, entrain de mettre en place des stratégies de déstabilisation du Cameroun aussi bien pensées et ordonnées. Je n'y crois pas un seul instant. Avant l'élection présidentielle du 7 octobre 2018, nous étions un groupuscule d'activistes de 5 à 6 personnes inaudibles et épuisées. D'ailleurs ceux qui font foule aujourd'hui nous combattaient férocement. Comment comprendre que tout d'un coup, ils se découvrent une vocation de redoutables révolutionnaires, alors qu'ils nous reprochaient par le passé de faire de la politique et nous évitaient soigneusement. Je veux bien croire à l'effet Kamto. Seulement, je ne suis pas dupe. Cette mobilisation en masse des ressortissants de l'Ouest Cameroun derrière Maurice Kamto, relève d'une stratégie bien pensée et mise en place depuis des années. Kamto est venu plusieurs fois en Occident superviser lui-même en personne l'évolution de la situation et placer ses pions. Mes ex-camarades du Code et du Ccd m'ont toujours tenu à l'écart en utilisant des subterfuges tels : les chartes de nos organisations respectives interdisant tout partenariat avec les partis politiques prenant part aux élections. Ces petits malins à travers ce stratagème pensaient nous endormir en arguant que participer à une élection c'est légitimer l'imposture. Toutefois, derrière cette posture, mes ex-camarades se retrouvaient en catimini avec Kamto et son équipe et peaufinaient leur plan caché de conquête du pouvoir. Plusieurs plans ont été mis en place par ces hypocrites et ex-camarades pour m'assassiner. Le dernier en date qui a été déjoué était à Londres, aux obsèques de la maman de Brice Nitcheu en septembre 2018 peu avant l'élection présidentielle. Tous me redoutaient et savaient que j'allais mettre en échec leur agenda caché. Je suis persuadé au regard de tous ces non-dits que la Bas est pilotée par des forces tapies dans l'ombre. D'ailleurs euxmêmes le disent ouvertement qu'ils ont des gens dans l'entourage du président qui les renseignent sur les faits et gestes du chef de l'Etat. En plus, l'argent coule à flot au sein de la Bas. Sinon, où est-ce que ces chômeurs et oisifs trouvent de l'argent pour financer leurs actions ?

Est-ce que la Bas a des rapports étroits avec Maurice Kamto ? Si oui, comment pouvez-vous étayer lesdits rapports ?
Je ne peux vous apporter la preuve matérielle ici que la Bas aurait des rapports étroits avec Maurice Kamto. Ce d'autant plus que tout a été mis en oeuvre au moment où je coordonnais la Bas, pour que je ne sois au courant de rien. Après nos réunions officielles, mes excamarades se regroupaient entre eux, Bamiléké, en catimini pour prendre certaines décisions stratégiques. Bien évidemment, il ne faut pas être devin pour voir que la Bas officielle, constituée d'abrutis en majorité n'est que la partie visible de l'iceberg. Les donneurs d'ordre sont bien tapis dans l'ombre. Nous avons tous suivi le directeur de campagne de Kamto, Paul Eric Kingue, planifier le saccage de nos ambassades dans les médias. Nous avons vu l'un des leaders de la Bas en France, le fameux général Wanto entrain de transmettre le bonjour de Kamto aux combattants de la Bas, dans un bus en partance pour l'Allemagne. Enfin, quelle preuve veuton en voyant des miliciens de la Bas saccager les ambassades en installant des portraits de Kamto à la place de ceux du président Paul Biya? D'ailleurs, la Bas est née à la suite de la contestation des résultats de l'élection présidentielle de 2018 par le professeur Kamto et surtout son auto-proclamation comme vainqueur de l'élection présidentielle. Arrêtons de faire semblant, personne n'est dupe. Il y'a bien un lien et des rapports étroits entre Maurice Kamto et la Bas. Tout cela saute à l'oeil nu, sauf peut-être pour les myopes.

La Bas apparait dans ses actes comme la milice armée du Mrc. Croyez-vous que cette organisation puisse prendre des armes pour venir combattre au Cameroun ?
En l'état actuel et au regard de ce que je connais et vois, je ne vois personne parmi ces poules mouillées entrain de venir se battre au Cameroun. La plupart de ces prétendus « combattants » ne sont en réalité que des oisifs et désoeuvrés qui sont là pour parader, faire le buzz sur les réseaux sociaux et chercher de l'argent. Aucun n'a jamais appris à manier une arme. Ils profitent juste du laxisme de la société occidentale pour faire du bruit. Ils savent et sont conscients qu'au Cameroun, le Bir et la Gp qu'ils redoutent d'ailleurs feront d'eux une bouchée. Vous avez vu la psychose qui les a gagnés quand j'ai proposé mes services au président Paul Biya pour diriger les services secrets du Cameroun. Si le régime de Yaoundé durcit le ton et muscle ses méthodes : les 3/4 de ces faux courageux vont se soustraire et arrêter la lutte. Ils évoluent là où ils savent qu'ils ne risquent rien en Occident. Je connais la plupart, ils ne peuvent faire face à une armée. Ce sont des bavards en quête de visibilité.

Selon vous, pourquoi la Bas n’avait-elle pas posé les actes comme elle vient de faire à Genève, lors du séjour du président du Sénat Marcel Niat Njifendi à Paris ?
La Bas est un regroupement tribal et constitué en grande partie que des ressortissants de l'Ouest Cameroun. Le dire ce n'est qu'une réalité et pas une stigmatisation. Dans les stratégies secrètes de la Bas, le président du Sénat est un allié qui, en cas de vacance du pouvoir, peut permettre aux Bamiléké de contrôler et reprendre le pouvoir. Pour votre information, la plupart des sympathisants de la Bas se sont réjouis de sa nomination au Sénat et ont sablé le champagne. Ils savent que c'est leur frère et même si Niat ne les côtoie pas, ils peuvent compter sur lui en cas de vacance du pouvoir pour leur faciliter l'accession au pouvoir. Ils n'ont aucun intérêt à l'agresser. C'est pareil pour le Sg du Rdpc, Jean Nkuete, qui séjourne actuellement en Europe et personne dans la Bas ne songe à s'en prendre à lui. C'est un allié objectif et stratégique de ces intégristes et obscurantistes.

Vous qui avez longtemps côtoyé la Bas de l’intérieur, pouvez-vous nous dévoiler l’agenda caché de Maurice Kamto ? Et surtout nous donner les noms de ses complices dans le gouvernement ?
Monsieur Mvié, des lors qu'un agenda caché est rendu public, il n'est plus caché. Mes ex-camarades de la Bas ont tout verrouillé et il est difficile à un non- Bamiléké d'avoir accès à leurs secrets. Toutefois, nos indics dans leurs rangs et surtout des mécontents nous livrent quelques éléments cruciaux. Notamment : la volonté de Kamto de légaliser l'homosexualité ; la réforme agraire avec son projet phare la nationalisation des terres et redistribution ; la création d'une garde présidentielle constituée en majorité des Bamiléké ; le redécoupage administratif de notre territoire ; le recensement démographique. Etc. etc. La plupart des Bamiléké du sérail et de l'establishment militaro-sécuritaire sont favorables à Kamto. Ils font semblant d'être avec le président Paul Biya en journée, mais la nuit ils tiennent des réunions secrètes pour voler au secours de Kamto par réflexe et repli identitaire.

Pourquoi avez-vous finalement décidé de quitter la Bas ?
J'ai décidé de prendre mes distances vis-à-vis de la Bas pour plusieurs raisons. D'abord parce qu'elle est devenue un ramassis de cancres et crapules sans repères. Ensuite du fait de leur repli identitaire et tribalisme, avec un culte de la personnalité proche de la bêtise en faveur de Kamto. J'avais l'impression de m'être engagé dans une secte avec Maurice Kamto comme gourou. Il n’y avait plus de place pour l'échange ou le débat. Tout se résumait à Kamto avec des obscurantistes formatés et prêts à tout. Enfin, je ne pouvais plus fermer les yeux sur certaines dérives telles : les insultes et menaces contre tous ceux qui ne pensent pas comme la Bas, l'affairisme et le matérialisme ambiants, les attaques contre les institutions de la République, la haine du Cameroun et des Beti. J'ai vite compris que je n'avais pas ma place dans ce Far West et capharnaüm. D'où mon retrait.

Etes-vous aujourd’hui prêt à retourner au Cameroun et servir le régime de Biya ? Si oui, à quelle condition ? Et si non, pourquoi ?
Le Cameroun est ma terre natale et la terre de nos aïeux. Les miens y vivent et le peuple camerounais a contribué pour ma formation via ses impôts. Je ne peux croiser les bras face à la menace qui pèse sur mon peuple : à savoir un vaste plan de déstabilisation de notre pays par les Occidentaux, sous le prétexte de la démocratie et la bonne gouvernance. Un patriote ne pose pas des conditions pour défendre sa patrie en danger M. Mvié. Oui je suis prêt à servir mon pays face à la menace et sans condition si ce n'est ma sécurité ainsi que celle de ma famille. D'ailleurs, à travers ma plateforme Mouvement national pour le vivre ensemble (Mnve), lancé il y a deux mois, je travaille sur un livre blanc où, je ferai des propositions au président Paul Biya pour faire face à ces multiples crises. Je profite de l'occasion pour annoncer la prochaine Ag le 27 juillet 2019 à Paris.

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