Peter Henry Barlerin : “Nous ne sommes pas d’accord sur les droits humains”
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L’ambassadeur des Etats-Unis au Cameroun émet le voeu que plusieurs prisonniers soient libérés. Il a offert hier une réception en prélude à la fête d’indépendance de son pays.

Cette année encore, la réception offerte à l’ambassade américaine à Yaoundé a drainé du beau monde. Hier soir, la foule des invités triés sur le volet a laissé apparaître un concentré de Very Important People (personnalités très importantes) : des membres du gouvernement, des diplomates accrédités à Yaoundé, des hommes et des femmes politiques, des membres de la société civile, des artistes, des journalistes, des hommes d’affaires, etc. Le site des camerounais de Belgique. Lorsque l’ambassadeur Peter Henry Barlerin a pris la parole pour son allocution de circonstance, plusieurs membres du gouvernement camerounais étaient aux premières loges pour le voir et l’entendre ; notamment René Emmanuel Sadi, ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement ou encore Felix Mbayu, ministre délégué auprès du ministre des Relations extérieures chargé de la coopération avec le Commonwealth. Son patron était absent. Il y avait aussi Paul Atanga Nji, ministre de l’Administration territoriale, et Issa Tchiroma Bakary, ex-ministre de la Communication, désormais titulaire du portefeuille de la l’Emploi et de la Formation professionnelle.

L’ambassadeur Peter Henry Barlerin a tenu un discours poli, en des termes convenus, jusqu’au moment où il a lâché : « Nous nous inquiétons et espérons sincèrement que certains Camerounais qui ont assisté à de nombreuses célébrations du Jour de l’Indépendance des États- Unis, mais qui sont détenus contre leur volonté, peuvent se tenir à nos côtés à l’avenir. » Ceci est une traduction du propos tenu en anglais. Camer.be. Chacun a bien compris l’allusion faite à plusieurs leaders politiques incarcérés à la suite des marches que le Mrc organise à travers le pays depuis le 26 janvier, mais aussi aux nombreuses personnes arrêtées dans le cadre de la crise dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.

Au cours de la soirée d’hier 27 juin, le diplomate américain s’est exprimé devant les caméras, et s’est voulu plus précis : « Les Etats-Unis ont une très bonne relation avec le Cameroun. Avoir de bonnes relations, cela ne veut pas dire que nous sommes d’accord sur tous les points tout le temps. Si nous voyons quelque chose qui ne va pas, c’est notre responsabilité de parler au pays ami. Je l’ai expliqué clairement dans mon discours. Nous ne sommes pas d’accord sur le domaine des droits humains. J’ai offert au gouvernement camerounais de participer au dialogue sur les droits humains. »

Aide américaine

Cette autre déclaration d’un officiel américain intervient au lendemain de la demande formulée par quatre sénateurs américains pour l’arrêt de l’assistance que les Etats-Unis accordent au Cameroun en matière de sécurité. Les requérants mettent en avant des accusations selon lesquelles plusieurs violations flagrantes des droits de l’Homme sont commises dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest par les forces de défense et de sécurité camerounaises autant que les groupes armés séparatistes. L'info claire et nette. Mardi dernier, 25 juin, la demande des sénateurs a été faite en introduction à la loi sur l’autorisation de la défense nationale américaine pour l’exercice financier 2020. En effet, l’Etat américain est très regardant sur le respect des droits de l’Homme dans les pays où il accorde son aide militaire. En février dernier, le gouvernement Trump annonçait avoir réduit son aide militaire au Cameroun à cause des violations des droits de l’Homme.

Les déclarations de Peter Henry Barlerin n’ont rien enlevé au côté festif de la réception d’hier. Les officiels camerounais n’ont pas manqué d’échanger des poignées de mains avec leur hôte du soir avant de quitter celui-ci. La réception dans la capitale camerounaise s’inscrit dans le cadre des festivités du 243eme anniversaire de l’indépendance des Etats-Unis qui se célèbre le 4 juillet prochain. Le pays dirigé par Donald Trump inaugure aussi les 62 ans de son consulat à Yaoundé.

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