Psychose dans la cité capitale
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Les riverains de certains quartiers de Yaoundé avaient à leur réveil, le 08 juin dernier, des compagnons inhabituels devant leurs portes.

Etonnée et ayant une démarche moins rassurante, Charlène, commerçante au marché Acacia dans l’arrondissement de Yaoundé VI, sort de chez elle, comme tous les matins à 07h, pour se rendre au marché, son lieu de service. Là-bas, elle est propriétaire d’une boutique de mèches et d’accessoires pour dames. Ce qui rend cette jeune dame soucieuse, c’est le dispositif d’hommes en tenue qu’elle découvre dès l’ouverture de la porte de sa résidence au quartier Etoug-Ebe. Le portail des camerounais de Belgique. « Qu’y a-t-il encore dehors aujourd’hui ? », s’interroge-t-elle. Plus tard et rendue au marché, lorsqu’une de ses voisines lui expliquera le pourquoi de la forte présence de ces hommes en tenue dans les ruelles, elle va nous confier que « ces patrouilles de policiers effraient souvent les commerçants et même les clients qui n’ont véritablement pas la possibilité de faire leurs achats, de peur de représailles ».

En effet, le samedi, 08 juin dernier était particulier. Les forces de sécurité publique (police et gendarmerie) étaient mobilisées presqu’à tous les carrefours. Leurs missions «étaient de sécuriser les populations et la voie publique d’éventuels débordements relatifs à une marche annoncée quelques jours plus tôt par le Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc)», explique un élément du Groupement mobile d’intervention (Gmi), mobilisé pour l’occasion. Des patrouilles du Commissariat central-Groupement mobile d’intervention (Cc-Gmi) et du Groupement spécial d’opération (Gso), sont fréquentes à intervalle de temps irrégulier.

Au carrefour Tkc, les premier et deuxième carrefours Nkolbisson et à Mokolo ; la mobilisation est visible. Elle l’est également du côté du centre-ville. Surprises de cette forte mobilisation, les populations vaquent avec peine à leurs occupations quotidiennes. Pour Guy, conducteur de mototaxi au quartier Effoulan, « il n’est pas bon de sortir. Je peux être confondu à un marcheur », dira-t-il. Sidonie, gérante d’un call box au quartier Nsimeyong, s’est plainte d’une journée morose. « Je ne pourrais pas faire une bonne recette. Donc, c’est une journée morte pour moi », va-t-elle conclure. Pendant que la psychose gagne certaines personnes, d’autres, par contre, approuvent le déploiement sécuritaire. « Pour ces quelques heures au moins, l’on n’entendra pas une dame pleurer pour un sac arraché ou des fumeurs de stupéfiants semer la terreur dans certains quartiers de Yaoundé », a pensé Patrick, étudiant à l’Université de Yaoundé II-Soa.

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