AHMAD AHMAD : «Le Cameroun n’est pas frappé par l’article 92»
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AHMAD AHMAD : «Le Cameroun n’est pas frappé par l’article 92» :: CAMEROON

Le président de la Confédération africaine de football ne croît pas au succès de la plainte des Comores introduite auprès du Tribunal arbitral du Sport basé à Lausanne en Suisse, demandant la disqualification des Lions indomptables pour la phase finale de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) de football, du 21 juin au 19 juillet en Égypte. Dans un récent entretien accordé à la chaîne Afrique média, le Malgache conseille vivement aux responsables en charge du football dans cet archipel de l’océan indien, de changer de discours.

Le président de la CAF s’est exprimé en marge du congrès de la Fifa qui s’est tenu le week-end dernier à Doha au Qatar. Il estime qu’il n’y a pas lieu d’exclure le Cameroun de la CAN 2019. Le Malgache est revenu sur la qualification du Cameroun et la requête des Comores (dont l’équipe les Coelacanthes a terminé dernière de la poule) au TAS pour l’annuler. «Il faut que les Comores changent de discours», a déclaré le président de la CAF. «Ils sont quatrièmes de leur groupe. Même s’ils estiment que le Cameroun ne mérite pas d’être à la CAN, le Cameroun vient de démontrer sur la pelouse qu’il mérite la qualification. Tout doit d’abord se jouer sur le terrain », a précisé M. Ahmad.

«L’article 92 parle d’un retrait et d’un désistement. Et juridiquement ce n’est pas le cas. Donc l’article 92 ne s’applique pas. C’est la CAF qui a décidé de reporter la CAN du Cameroun, et de faire ce glissement (désormais en 2021, ndlr). C’est un report, pas une annulation de la CAN au Cameroun», argumente Ahmad. Pour lui, «le Cameroun n’est pas frappé par cet article que les Comores veulent utiliser. Camer.be. Et faute de texte bien clair là-dessus, c’est le Comité exécutif qui prend la décision». «Et nous avons pris la décision que ce groupe, où était le Cameroun, a deux qualifiés. Et celui de l’Égypte, pays organisateur, n’a qu’un seul qualifié (en plus de l’Égypte, ndlr). Et, c’est la Tunisie qui l’est, dans ce groupe là», conclut Ahmad. Un avocat de poids pour le Cameroun.

Le match que tout le monde attendait a finalement tourné en une démonstration de forces. Le 23 mars 2019, au stade Ahmadou Ahidjo, à Yaoundé, l’équipe nationale camerounaise, Les Lions indomptables, quintuples champions d’Afrique (1984, 1988, 2000, 2002 et 2015) a écrasé son adversaire, les Comores, 3 buts à 0, dans le cadre de la dernière journée des éliminatoires de la Coupe d’Afrique des nations, prévue du 21 juin au 19 juillet en Égypte. Pas assez pour décourager cet archipel volcanique situé au large de la côte Est de l'Afrique, dans les eaux chaudes du canal du Mozambique, dans l'océan Indien.

PLAINTE

Les Comores ont décidé, bien avant la fessée reçue dans la capitale politique camerounaise, d’introduire une plainte contre la Confédération africaine de football (CAF), au lendemain du retrait de l’organisation de l’édition 2019 de la CAN au Cameroun, demandant la suspension de l’équipe nationale conformément à l’article 92 du règlement de la CAF en cas du désistement ou du retrait de la coupe d’Afrique des nations. L’affaire qui semblait au point mort, depuis quelques mois, du fait du non paiement par les Comores de la caution exigible, a été de nouveau relancée par courrier daté du 27 mars, dans lequel le Tribunal arbitral du Sports basé à Lausanne en Suisse, accuse réception du paiement par le plaignant («appelante») de ses parts d’avances de frais (greffe). eb.remac. Criant misère jusquelà, l’archipel a réussi à collecter plus de 123,5 millions de FCFA de frais de procédure grâce à une cagnotte en ligne. Sur son compte twitter manager général de la sélection comorienne, Ben Amir Saadi Jri, jubile: «La solidarité a payé ! Par la grâce de Dieu et la solidarité de nos supporters, l’avance des frais a pu être payée. Dans un peu plus de 20 jours nous devrons être prêts pour solder les comptes afin que justice soit faite !»

DÉLAIS D’ARBITRAGE

Cette contrainte financière levée, le TAS demande à la défenderesse («intimée»), c’est-à-dire à la CAF, de déposer, dans un délai de 20 jours dès réception de sa correspondance et ce par courrier retour, une réponse comprenant une description des moyens de défense, toute exception d’incompétence, toutes pièces et offres de preuves qu’elle entend invoquer. Par la même occasion, l’instance confédérale devra fournir les noms de ses témoins et experts, avec mention de leur domaine d’expertise. Le TAS précise par ailleurs que sa procédure d’arbitrage pourrait suivre son cours et rendre sa sentence, même si le défendeur ne déposait pas sa réponse dans le délai imparti.

«Nous avons saisi le TAS parce que la CAF a refusé de respecter son règlement. Si elle l’avait appliqué, le match Cameroun – Comores n’aurait pas eu lieu. Le Cameroun serait déjà disqualifié et nous serions en train de préparer la CAN 2019. La CAF a obligation d’équité sur toutes les associations affiliées. Qu’on s’appelle les Comores ou le Cameroun, on a droit au respect. Le règlement doit être appliqué pour tous», avait déclaré Ben Amir Saadi, manager général des Comores, le mercredi 27 mars dans l’émission Radio foot internationale. Ce que le manager général des Comores semble néanmoins oublier, ce sont les délais d’arbitrage du TAS qui, pour une procédure ordinaire, prennent entre 6 et 12 mois. À moins d’opter pour le système dit «à très bref délai», permettant d’ordonner des mesures provisoires ou suspendre l’exécution d’une décision dont il est fait appel. L’un dans l’autre, il n’est pas exclu que le Tribunal finisse par donner son verdict après la CAN 2019.

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