Législatives, municipales, régional: Guerre des nerfs avant les élections
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Détenteur exclusif du calendrier électoral, le chef de l’Etat sape le moral de l’opposition en prolongeant le suspense sur les dates des scrutins prévus cette année.

L’hypothèse de l’organisation des élections régionales avant les municipales également prévues cette année affole depuis quelques semaines des leaders et partis politiques de l’opposition. Après Cabral Libii de « Les Citoyens », mouvement politique en cours de légalisation, le 18 janvier, c’est le Social Democratic Front (SDF) et le Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc) qui sont montés au créneau pour dénoncer une « parodie d’élection » en préparation par le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc). Pour eux, les conseillers municipaux appelés à élire les représentants des départements au sein des Conseils régionaux sont « sans aucune légitimité », parce que bénéficiant d’une prorogation de mandat. Il faut donc renouveler ledit mandat à travers des municipales qui permettraient d’avoir la vraie photographie politique du Cameroun, avant d’aller à l’élection des conseillers régionaux. Du point de vue de la loi, le président de la République, Paul Biya, est le seul à décider de l’échéancier des différentes élections attendues cette année. Et, au fond, ses opposants n’ont pas tort de l’accuser d’utiliser cette prérogative exclusive à des fins de tricherie politique.

Si les régionales sont organisées avant les municipales, c’est une razzia programmée Rdpc. Car, sur le terrain, les rapports de forces sont clairs : sur 10600 conseillers municipaux élus en 2013, 8685 appartiennent au parti de Paul Biya, contre 826 pour le SDF, 163 pour l’Union démocratique du Cameroun (Udc), 19 pour le Mrc, etc. En plus de ces rapports de forces qui lui sont largement favorables, le parti au pouvoir est accusé de poser des actes d’anti-jeu contre des opposants. Ainsi de l’arrestation du président du Mrc, certains de ses alliés politiques et plusieurs militants du parti ? « Nous constatons pour le déplorer, qu’il s’agit d’un processus exclusif et lâche visant notamment à éliminer les concurrents politiques du Rdpc les plus sérieux parmi lesquels le Mrc et ses alliés, dont les états-majors se trouvent détenus illégalement », ont dénoncé, dans une lettre collective signée le 26 mars depuis la prison centrale de Yaoundé, Maurice Kamto, Christian Penda Ekoka, Paul Eric Kingue, Albert Dzongang, etc.

Le Mrc, le SDF et bien d’autres formations politiques avaient suggéré, voire insisté sur une modification de la loi de 2012 portant Code électoral au cours de la session en cours au Parlement pour, entre autres objectifs, définir un calendrier électoral clair et connu par avance de tous les acteurs du processus électoral. Mais, comme depuis plusieurs années, cette demande est restée lettre morte. Dans cette guerre des nerfs qui ne dit pas son nom, le Rdpc, sur fond de cynisme, assure préparer sereinement les futures échéances, sans mot dire sur le débat de fond : le calendrier électoral. Et, comme en 2013 où il avait fait élire les premiers sénateurs de l’histoire du Cameroun par des conseillers municipaux détenteurs d’un mandat échu, le chef de l’Etat ignore les pleurnicheries de l’opposition et décidera en temps voulu, du moment opportun où conduire celle-ci à « l’abattoir ».

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