Marche interdite à Maroua : tensions internes au RDPC autour du soutien à Paul Biya en 2025
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La ville de Maroua, capitale régionale de l’Extrême-Nord, a été récemment le théâtre d’une tension politique inhabituelle. Les autorités administratives ont interdit une marche pacifique initialement prévue le samedi 10 mai, organisée en soutien à une candidature du président Paul Biya en 2025. Le mouvement intitulé "100 000 jeunes unis derrière Paul Biya en 2025 à l’Extrême-Nord" avait reçu l’appui du président de l’Assemblée nationale, illustrant l’ampleur institutionnelle de l’initiative.

Ce projet de rassemblement, pourtant déposé dans les formes requises, a subi un revers inattendu. Un communiqué émanant de Jacques Fame Ndongo, membre influent du bureau politique du RDPC, a ordonné la suspension de la manifestation. Ce signal de désaccord révèle une fissure importante entre les élites régionales et les hautes sphères du parti au pouvoir. En refusant cette démonstration publique, le RDPC semble vouloir maîtriser étroitement son calendrier et ses messages, à l’aube de l’année électorale.

Cette décision a conduit de nombreux observateurs à raviver une critique récurrente : la confusion entre parti et État. Certains y voient la preuve que le RDPC, bien plus qu’une formation politique, agit comme un instrument de gouvernance, à la fois arbitre et acteur des mouvements citoyens.

Au-delà de la censure de l’événement, c’est la lecture politique qui interpelle. Le désaveu d’une initiative soutenue par une haute autorité parlementaire traduit des tensions internes. Il soulève aussi des questions sur la stratégie du RDPC : veut-il conserver une neutralité apparente en attendant une investiture officielle ? Ou cherche-t-il à étouffer des élans incontrôlés à la base, dans un contexte où la succession du président devient un enjeu silencieux mais central ?

Cette affaire met en lumière le paradoxe du pouvoir : encourager la mobilisation populaire sans en perdre le contrôle. La gestion de cette interdiction pourrait marquer un tournant dans la communication politique du RDPC, et redessiner les contours de son autorité au sein de l’opinion publique.

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