Bertrand Pierre Soumbou Angoula : L’impératif de modernisation continue reste catégorique
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Le directeur général de l’Enam évalue le chemin parcouru et se projette sur l’avenir.

Déjà 100 jours que vous avez pris service à l’Enam en qualité de directeur général, est-ce que la charge n’est pas très lourde pour les épaules d’un fonctionnaire de 32 ans ?
Permettez-moi tout d’abord de vous remercier pour l’opportunité que vous m’offrez de m’exprimer sur mes 100 premiers jours à la tête de l’Enam. Se rapportant à la question posée, je voudrais souligner le sous-entendu qui transparaît de votre expression « fonctionnaire de 32 ans ».Il faut peut-être rappeler que l’Enam a la responsabilité de former les hauts cadres de l’administration camerounaise, qui à leur sortie de l’Ecole, âgés au plus de 34 ans, se doivent de disposer des connaissances solides pour pouvoir assumer les hautes fonctions auxquelles ils sont appelés. Le reste relevant bien entendu de la discrétion de la plus haute hiérarchie. Cependant, eu égard aux missions dévolues à l’institution que je dirige, il ne viendrait à l’idée de personne, peu importe son âge, son parcours et ses expériences, de sousestimer la charge qui se rapporte à leur accomplissement. Nul n’en a d’ailleurs conscience mieux que le chef de l’Etat qui a décidé de placer le rajeunissement de la classe dirigeante au coeur de la politique des Grandes Opportunités. Son appel lancé à la jeunesse lors de son discours de prestation de serment le 06 novembre 2018, sonne pour nous comme un défi. Je saisis d’ailleurs cette occasion pour lui exprimer toute ma gratitude pour avoir bien voulu me porter à la tête de cette institution prestigieuse. A nous donc de nous armer de courage, de compétences et de détermination afin de ne pas trahir cette haute confiance du président de la République.

Comment la grande famille de l’Enam (enseignants, étudiants, personnel administratif …) vous a-t-elle accueilli et quels ont été vos premiers actes et paroles à leur endroit ?
L’accueil a été très chaleureux, en témoigne la grande liesse qui a marqué la cérémonie d’installation solennelle au Grand Amphithéâtre de l’Enam, sous la présidence de Monsieur le ministre de la Fonction publique et de la Réforme Administrative, Joseph Le. En ce qui concerne plus spécifiquement le personnel administratif, la première réunion de prise de contact tenue à peine deux semaines après ma prise de fonction, a permis à nombre d’entre eux de s’exprimer librement. Ceci a été l’occasion pour moi, de rappeler succinctement le cadre juridique dans lequel évolue l’Enam, en insistant sur les aspects relevant de la discipline professionnelle. J’ai tenu également à les rassurer de l’ambition de la nouvelle équipe dirigeante, de prôner toujours plus de convivialité, de synergie, en vue de meilleurs rendements. A la faveur de la rentrée académique solennelle 2018/2019, j’ai eu l’occasion de m’adresser pour la première fois aux élèves de la promotion « Opportunités et Croissance », 2018-2020. Je n’ai pas manqué de saluer leur bravoure, et de les appeler à un sens élevé de la discipline et de la dévotion au service de l’intérêt général. Un petit tour effectué dans les salles de classe lors de leur première journée de cours m’a permis aussi de leur exprimer ma détermination à oeuvrer pour une amélioration continue de leurs conditions de formation.

Au cours de la rentrée solennelle de l’Enam, vous avez invité les étudiants à se préparer à faire passer l’intérêt général avant l’intérêt personnel, à faire preuve de probité et de patriotisme. Quels sont les outils pédagogiques qui permettent aujourd’hui à l’étudiant de l’Enam d’être à la hauteur de cette attente ?
L’un des principaux leviers de développement de ces valeurs reste bien entendu la Préparation militaire supérieure qui est un module obligatoire au niveau de la formation initiale. Nous ne nous étendrons pas sur les outils pédagogiques employés par nos forces de défense, mais il nous semble évident que les résultats sont atteints. A côté de cela, un ensemble d’outils sont déployés dans nos curricula de formation, notamment en éthique et déontologie, ou encore en organisation et gestion des organismes publics, dans l’optique de renforcer ces acquis. L'information claire et nette. Les solutions n’étant jamais figées en la matière, la réflexion se poursuit et de nouvelles approches continuent d’être intégrées. La récente conférence organisée à l’Enam en début mars 2019 sous l’égide du Cafrad, s’inscrivait également dans cette démarche. Des directeurs généraux des Ecoles nationales d’administration d’Afrique se sont penchés à l’occasion, sur les mécanismes d’introduction des principes de Gouvernance publique responsable dans la formation des futurs cadres de nos administrations.

Dans l’ensemble, la formation à l’Enam s’est-elle arrimée à la modernité pour en faire une école au service de l’Etat et du citoyen ?
Les missions de l’Enam n’ont pas beaucoup changé avec le temps. Puisque destinée à former les futurs hauts cadres de notre administration, l’Ecole s’emploie plus que jamais à rester au service de l’Etat et du citoyen. Aussi, constitue-t-elle le principal creuset au sein duquel la dynamique de modernisation de l’Etat du Cameroun, telle qu’impulsée par le président de la République, son Excellence Paul Biya, trouve l’un de ses tenants essentiels. Il apparaît donc clairement que l’impératif de modernisation continue, reste catégorique à l’Enam. Et nous entendons maintenir le cap, en usant judicieusement des appuis divers, principalement ceux venant de notre réseau de partenaires internationaux avec lesquels l’échange d’expériences est à n’en point douter, un gage d’enrichissement mutuel.

Êtes-vous d’avis que l’Enam a sa part de responsabilité dans la qualité morale de l’élite politico-administrative camerounaise, dont certains membres se retrouvent aujourd’hui en prison ?
En apportant mon soutien entier et indéfectible à la politique d’assainissement de la morale publique telle que menée magistralement par le chef de l’Etat, permettez-moi tout de même de noter que la plupart des membres de l’élite politico-administrative auxquels vous faites allusion, sont des prévenus. Après quoi, je voudrais davantage, en tant que produit de
cette prestigieuse Ecole, vous rassurer qu’aucun enseignement dispensé à l’Enam ne va dans le sens de la promotion de ce que vous décriez. Au contraire, comme je l’ai souligné
au début, un accent particulier est mis sur les enseignements d’éthique et déontologie dans toutes les sections de formation.

Quelle est la touche que vous comptez apporter dans l’organisation du concours d’entrée à l’Enam, qui a souvent suscité des polémiques et même des scandales ?
Le 09 avril 2018, le président de la République a signé un important décret réorganisant l’Enam. Les dispositions de ce décret se rapportant à l’organisation des concours sont tout à fait claires et ne souffrent d’aucune équivoque. Il ne nous reste plus dès lors qu’à nous conformer aux grandes orientations données par le chef de l’Etat, en privilégiant toujours une collaboration parfaite avec notre tutelle technique.

Quel est le message particulier que vous pourriez adresser à la jeunesse, qui a accueilli votre promotion, à 32 ans, comme un fait inédit ?
Un message de confiance dans les institutions de la République et en celui qui les incarne en très haut lieu, le chef de l’Etat qui est l’homme des promesses tenues. Ils doivent s’armer de courage, de patience, d’audace, redoubler d’ardeur au travail afin de saisir les opportunités qui se multiplieront et, d’en être à la hauteur. Car comme le président de la République l’a si bien annoncé, s’adressant aux jeunes lors de son récent discours d’investiture : « le Cameroun de demain se fera avec vous ».

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