Tcs : Ultime renvoi de l’affaire Vamoulké
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Devant le juge hier mardi 22 janvier, l’ex-directeur de la Crtv a vu son procès reporter pour la seizième fois.

À la demande du ministère public, le président du Tribunal criminel spécial (Tcs) a dû suspendre au 1er mars prochain l’audience opposant l’Etat du Cameroun à travers la Cameroon Radio Television à Amadou Vamoulké, ex-directeur général (Dg) de ladite structure de 2005 à 2016, poursuivi pour détournement de deniers publics. Dans sa requête hier mardi 22 janvier, l’avocat général près le Tcs a dit vouloir faire ses « réquisitions intermédiaires ». Quoique « ultime », ce renvoi a suscité le courroux du conseil de la défense.

« Ce renvoi est fantaisiste », s’offusque l’un des avocats. En effet, depuis juillet 2017, « date d’enrôlement de cette affaire », comme l’a rappelé son confrère en noir, le ministère public est allé de renvoi en renvoi. Et l’audience d’hier marque le seizième passage de l’ex-Dg de la télévision nationale devant le Tcs. Par conséquent, « les délais impartis au tribunal pour rendre son jugement sont dépassés », estime la défense dont fait partie Me Alice Nkom. Pour elle, « c’est un renvoi de trop ! » C’est même « un scandale qui prouve que le représentant du ministère public, qui est également celui qui a mis les prévenus en prison, a d’abord placé la charrue avant les boeufs », s’indigne-t-elle. Et d’y voir « une violation du principe du procès équitable qui doit se dérouler dans un délai raisonnable et une violation du principe de la présomption d’innocence qui demande qu’on ne mette quelqu’un en détention qu’au terme d’un procès qui a été mené avec toutes les garanties pour les droits de la défense ».

Du point de vue de l’avocate, cet ultime renvoi est également la preuve que « le procureur de la République ne sait pas pourquoi il a mis Vamoulké en prison. Il y a manifestement violation des instruments internationaux ratifiés par le Cameroun et il y a entorse à l’article 45 du code pénal. Un scandale ! », conclut-elle. camer.be. Dans son offensive, le conseil de l’État du Cameroun quant à lui considère que si ces multiples renvois sont un tort, alors « ce tort est partagé » en ceci que la défense a déjà eu à solliciter des renvois lors des audiences précédentes.

Au cours de cette audience fortement encadrée par les forces de l’ordre, Amadou Vamoulké écoute et observe presque en spectateur tout ce ramdam judicaire. Fondu dans son boubou de couleur beige, l’ex-Dg paraît serein, surtout grâce au soutien de ses proches venus nombreux ce jour. Ses coaccusés quant à eux, à savoir Antoinette Menyeng Meyoa et Polycarpe Abah Abah, ancien ministre de l’Economie et des Finances, entretiennent la même quiétude.

Cintré dans son costume bleu nuit, une mallette en main et la mine détendue, ce dernier a gardé son allure de ministre. À ce qu’il paraît, la prochaine audience s’annonce comme le jour du jugement.

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