CONTREPARTIE : Nommé au Minjustice, Me Jean de Dieu Momo tient sa «récompense»
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L’avocat et membre de la plateforme G20, coalition de vingt partis politiques de l’opposition ralliés au candidat Biya lors de l’élection présidentielle 2018 a été promu ministre délégué auprès du ministre de la Justice, Garde des Sceaux. Une fonction que certains jugent à la hauteur de son nouvel engagement politique.

Le dicton bien local «politic na njangui» ne s’est jamais aussi bien porté. Critiqué, laminé, maudit, houspillé, injurié, traité de tous les noms d’oiseaux et aussi de traître, Me Momo Jean de Dieu a vu des vertes et des pas mures en acceptant, d’apporter son soutien et celui du parti politique dits des Patriotes démocrates pour le Développement du Cameroun (Paddec), la formation politique qu’il a créé en mars 2010 à la candidature du Rassemblement démocratique du Peuple camerounais (Rdpc) et à Paul Biya, son président.

L’avocat et patron de la Momo law firm s’est attiré le courroux de ses affidés, et celui de certains de ses contradicteurs et autres mécontents en se joignant le 20 juillet 2018 à 19 autres partis politiques pour créer une plateforme dénommée G20 qui avait pour objectif de travailler pour la victoire du Rdpc à l’élection présidentielle du 7 octobre 2018. Cet objectif a-t-il été atteint? En tout cas, le leader du parti de la flamme est sorti vainqueur des urnes selon le vœu que s’était assigné le G20. Jean de Dieu Momo a-t-il œuvré à cette fin ? C’est la lecture qu’on peut faire des récentes décisions de M. Biya. Lui, en est fortement convaincu à l’écoute de ses prises de position dans les débats à travers les médias.

La contrepartie serait donc due.

Costume du ministre A propos de «récompense», l’entrée de Me Jean de Dieu Momo comme ministre délégué auprès du ministre de la Justice, Garde des Sceaux dans le gouvernement de Paul Biya du 4 janvier 2019 n’a pas fini de faire couler encre et salive. En marge de la mini secousse que le «réaménagement » gouvernemental très attendu du chef de l’Etat a suscité, et continue de susciter au sein de l’opinion publique, la nomination de l’avocat tient la palme d’or du buzz. Une revue des médias sociaux renseigne suffisamment sur ce que pensent les uns et les autres de l’acte du chef de l’Etat. Il est encensé de manière générale en dépit d’une grosse touche d’ironie sur le personnage de l’élu. M. Momo pour sa part savoure son ascension dans le style caricatural qu’on lui connait.

Un selfie posté ce week-end le montre dans un prêt à porter de luxe où il s’est rendu pour choisir ses nouveaux habits de ministre de la République. Jean de Dieu Momo succède à Jean- Pierre Fogui, originaire comme lui, du département de la Menoua dans la région de l’Ouest. Un poste jadis occupé par Maurice Kamto où il aura le loisir de travailler aux côtés de M. Esso Laurent, le Garde des Sceaux qui a bénéficié du renouvellement de la confiance du chef de l’Etat. Le ministre Momo a vu le jour le 24 janvier 1960 à Douala. Il a étudié le droit à l’université de Yaoundé et est inscrit au barreau des avocats depuis 1992. Le portail de la diaspora camerounaise en Belgique. Il se révèle au grand public au début des années 2000 avec ses prises de position dans l’affaire des neuf disparus de Bepanda à Douala où il s’est avéré être un dénonciateur infatigable de la violation des droits de l’homme. Il est également connu pour son passage depuis 2006 au tribunal pénal international pour le Rwanda (Tpir). L’avocat «défenseur des opprimés» était candidat à l’élection présidentielle de 2011 avant sa volte-face de juillet 2018.

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