DR NKE FRIDOLIN : LETTRE OUVERTE À PAUL BIYA, LE PÈRE DU RÉGIME DU RENOUVEAU
CAMEROUN :: POINT DE VUE

CAMEROUN :: DR NKE FRIDOLIN : LETTRE OUVERTE À PAUL BIYA, LE PÈRE DU RÉGIME DU RENOUVEAU :: CAMEROON

Père, je ne suis pas ton sujet parce que tu n’es pas un roi. Je ne suis pas tonvil serviteur parce que tu n’es pas un tyran. Je ne suis pas ta créature parce que tu n’es pas un dieu.

QUI SUI-JE ? COMMENT J’ÉCRIS COMME ÇA ?

Je suis ton fils NKE Fridolin. Je t’écris en tant que rejeton du Renouveau. Je t’envoie cette correspondance en tant que citoyen et enseignant de philosophie, donc spécialiste du discernement.
Je t’écris dans ce style parce que le « vous » divise, désarticule la communication et trouble l’ouïe des adultes augustes comme toi. Je t’écris ainsi parce qu’au fond, malgré le formalisme d’administrateur auquel tu es accoutumé, tu trouverais suspect que Franck ou Brinda vienne auprès de toi et commence à te servir des « vous » incongrus lorsque tu n’aspires qu’à écouter, sans filtre, le contenu de ses filiales complaintes. Je t’écris simplement parce qu’on ne peut dire des choses si graves qu’à un tonton qui te témoigne de l’empathie, de la sollicitude et de la compassion. On ne peut dire des choses si abominables, qui concernent la vie et l’avenir des jeunes du renouveau, que sur le ton de la candeur, de la sincérité, du respect nu, cru, bref en se servant des « tu » détonants.

POURQUOI JE T’ÉCRIS AUJOURD’HUI ?

Parce que tu nous as demandé d’oser. L’intrépidité attachée à ta présidentielle instructioncommande d’abordd’oser te regarder dans les yeux, oser ouvrir la bouche ensuite, oser articuler un mot enfin, sans s’encombrer de la peur que ton regard et ta garde rapprochée nous figeraient comme des balais. Tu nous as appris que te parler n’est plus un exploit ; que c’est le devoir de chacun de ceux qui sont nés sous le règne du Renouveau. Je t’écris aujourd’hui parce que, quoique beaucoup parmi nous se sentent plus proches de Cabral Libbi, tu veux que nous tous te confions nos tourments et nos misères.

QUE DOIS-JE TE DIRE DE SI GRAVE QUI M’OBLIGE À SOLLICITER TA SOUVERAINE ATTENTION ?

Par ce mot, je viens te dire d’abord Merci. Merci pour ta décision salutaire de recruter 2000 jeunes docteurs pour enrichir les effectifs de l’Enseignement supérieur. Or, puisque tu n’as pas besoin de mes remerciements dérisoires, j’ajoute aussitôt qu’il me semble que ton initiative, certes salutaire, est vouée à un cruel avenir.
Père, nos universités et nos grandes écoles sont très malades, agonisantes, pourries. La partie émergée de l’iceberg, c’est la cascade de décisions du Tribunal administratif de Mendong et de la Cour Suprême qui ont réhabilité quatre médecins et moi-même, plus un professeur agrégé, le Pr. BAHEBECK Jean, à l’Université de Yaoundé I. Nous avions été suspendus sur la base des faits imaginaires, inventés de toutes pièces par ceux à qui vous voulez maintenant confier le recrutement de 2000 enseignants d’Université.

Père, le chef de file de cette mafia, qui se sert de vos décrets en faveur des jeunes comme assommoir et poison pour exterminer ceux-ci, est un papa que tu pourrais connaître. Je ne peux prononcer son nom parce qu’il est plus fort que toi. À preuve, alors que dans tes décrets de 1993, tu as bien dit que si l’un de tes fils enseignants dans une université d’État fait quelque chose de mal, on ne doit jamais lui prendre tout son salaire, lui, il a dit qu’il s’en fout. Pour me punir de n’avoir rien fait, il m’a obligé de survivre vingt-cinq mois avec zéro (0) franc de salaire. Père, je répète : ZÉRO franc CFA pendant 25 MOIS ! Donc, excuse-moi, je ne peux vraiment pas te donner son nom. Chaque fois que je le prononce, j’ai des cauchemars pendant une semaine. Il m’a traumatisé. Je t’ai dit que sa force est au-dessus de ton pouvoir. Il a ses complices dans toutes les universités du Cameroun. À l’Université de Yaoundé I, ce tyranomane se fait aider par deux complices : les Professeurs Aurélien SOSSO et Lucien AYISSI. Avant, nous les aimions beaucoup parce qu’ils parlent bien et enseignent bien. Mais nous avons découvert que leur verbe incandescent est identique à la bave mortifère du dragon d’Australie.
Père, le recrutement programmé ne peut se faire sereinement dans cette atmosphère gangrenée. Qu’il soit professeur des universités ou Administrateur Civil, il nous faut un chancelier des ordres académiques compétent, discipliné, à l’éthique et à la dignité éprouvées tout au long de son parcours professionnel. Car, le succès de votre initiative doit conduire au recrutement d’enseignants-chercheurs rigoureux et prometteurs, dont la détermination à innover conduira à doter les entreprises, l’État et la jeunesse de produits qualifiés et appréciés de tous. D’ailleurs, il faudrait associer à cette initiative d’autres mesures que nous proposerons lorsque tu décideras de reformer notre système d’enseignement supérieur.

QU’EST-CE QUI SE PASSE MAINTENANT À L’UNIVERSITÉ DE YAOUNDÉ I PARALLÈLEMENT À TON PROJET ?

Père, comme tout bon vieillard de chez nous, tu sais que lorsqu’on commence le satanisme, on ne peut en prévoir toutes les conséquences ; que les méchants sont si attachés à leur sorcellerie qu’ils répugnent à fixer les limites à leur science infâme. Le comble de ce que je te disais en haut, c’est ceci. Hier, j’ai reçu ce communiqué, joint en annexe de cette lettre. Dès que tu leur a demandé de recruter 2000 assistants, mon Recteur et son Doyen, les Professeurs SOSSO et AYISSI, eux, ont planifié de licencier six Assistants de l’Université de Yaoundé I, c’est-à-dire « Jésus », moi, et cinq « Barabas » qui m’accompagnent : TANG AHANDA Barnabé, TIENTCHEU DJOMKAM Léopold, MANTO JONTE Justine Juliette, TEMA épouse FONTEM NEBA Lucie, NASHIPU Julius PEPANDZE.Ils attendent que tu sois distrait pour passer à l’acte. En fait, c’est le même modus operandi : lorsque le Professeur SOSSO a voulu « tuer » le professeur BAHEBECK, le « Jésus » de l’époque, il m’a fait aussi porter la croix, avec quatre médecins en spécialisation : nous étions les « Barabas » qui devaient accompagner ce chirurgien très réputé dans son calvaire.
Père, remarque que dans chacun des deux cas, ce sont cinq bandits qui doivent accompagner le crucifié. Ponce Pilate était fasciné par le chiffre 2 ; mon Recteur et son Doyen sont obnubilés par le chiffre 5. C’est leur mystique de la terreur qui le commande. Dans le langage des mathématiques, on appelle cela une similitude indirecte. Pour moi, l’espion de leur bestialité, c’est la devise d’UNE VIE DE TUEUR…

CE QUI TE RESTE À FAIRE

Père, voilà les preuves matérielles de leur sinistre mépris à ton égard. Que faire ? Je n’oserai esquisser une réponse à ta place. Mais, en tant qu’ancien Séminariste, comme toi, je vais juste te rappeler ce récit touchant de la Genèse qui glace le sang : lorsque le Seigneur décida de détruire Sodome et Gomorrhe, deux anges furent envoyés pour sauver Lot, le pieux, le vertueux, et tous ses proches. Alors que le soufre et le feu de la damnation emportaient tout sur leur passage, l’un des élus de circonstance, la femme de Lot, voulu voir en face les traits de la déchéance. Elle se retourna et fut pétrifiée en « une statue de sel ».

Père, le vacarme de leur ignominie est déjà parvenu à l’Éternel. Éloigne-toi de leur maudit sort !NE REGARDE PAS DERRIÈRE !

Lire aussi dans la rubrique POINT DE VUE

Les + récents

partenaire

Vidéo de la semaine

évènement

Vidéo


L'actualité en vidéo