Un bouclier se déploie autour du parlementaire depuis qu’on lui prête des velléités de rejoindre le Mrc.

Ce n’est pas l’honorable Jean Michel Nintcheu qui a organisé la conférence. Et puis, si vous le voyez assis aux côtés du secrétaire général, ça veut dire que le débat est clos », tranche d’un ton sentencieux Jean Tsomelou à la question d’un journaliste sur l’avenir du député au sein du Social Democratic Front (SDF). En effet, Jean Michel Nintcheu est soupçonné de vouloir claquer la porte du parti de Ni John Fru Ndi au profit du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc) de Maurice Kamto.

Transpirant et se massant les doigts sur son siège, l’intéressé s’apprêtait tout de même à y répondre. Mais visiblement, c’était une question à la fois inattendue et embarrassante, d’où cette bouée de sauvetage du sénateur Jean Tsomelou qui a vite fait de rappeler l’ordre du jour. « Nous sommes ici pour demander pardon à nos militants après la mauvaise prestation du SDF à l’élection présidentielle du 07 octobre » dernier.

En effet, la conférence de presse donnée hier mercredi 21 novembre au siège du parti à Yaoundé était une véritable séance de confession. Quatrième à l’issue du scrutin, avec 3,35% des suffrages, jamais depuis sa création en 1990, le parti de Ni John Fru Ndi n’avait été déclassé par un autre parti politique de l’opposition. L'info claire et nette. Au nombre des raisons de cet échec, le Sg évoque l’affaiblissement du bastion du parti. Allusion faite ici aux régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, en proie à une crise sociopolitique depuis 2016.

À travers ce mea-culpa, le parti entend « réarmer » sa base en vue des échéances à venir. Notamment les législatives et municipales annoncées pour 2019. En un mot, il est question de « revenir au SDF originel ». Une nostalgie qui évoque au Sg, « le SDF de 1997 où on avait 43 députés et 68 maires […] Notre objectif c’est de reprendre ce que nous avons perdu », a précisé Jean Tsomelou. Le portail de la diaspora camerounaise en Belgique. La bataille s’annonce rude au vue de l’espace concédé à d’autres concurrents que sont le Mrc de Maurice Kamto, Cabral Libii, entre autres. Aujourd’hui, le SDF compte 18 députés, sept sénateurs et 23 maires. L’objectif clairement affiché est d’engranger « 50 députés et 100 mairies », à en croire le Sg. Pour ce faire, il est demandé au gouvernement d’élaborer « un code électoral consensuel ».

La situation des régions en crise a marqué la fin de la conférence. Sur le sujet, le parti regrette que la « All Anglophone Conference » ne puisse pas se tenir jusqu’aujourd’hui. Pourtant, « nous soutenons et pensons qu’elle est une solution à cette crise », a soutenu Jean Tsomelou.