France 24 juge l'agitprop « IR-RE-CE-VA-BLE ! » et la retire de ses antennes
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Un qui a décelé la manip qui se cache derrière certains messages publicitaires, c'est la télévision française France 24 qui vient de retirer de la liste des messages publicitaires diffusés sur ses antennes), venons-nous d'apprendre, le spot publicitaire « Fier d'être Camerounais ».

Réalisé en 2011 à la faveur des célébrations des cinquantenaires de l'indépendance et de la réunification, le spot dont la teneur avait de forts relents fédérateurs pour un peuple Camerounais dont les différentes composantes sociologiques ont été poussées à se regarder en chiens de faïence par un régime qui excelle dans l'art de tirer avantage de la politique du diviser pour régner –tout en prônantofficiellement un soi-disant vivre ensemble-, se sera très tôt révélé une insulte à l'intelligence et à la conscience des Camerounais, plus que jamais divisés entre caste mminoritaire de profiteurs- accapareurs-privilégiés et assimilés, qui ont fait main basse sur le pays et toutes ses ressources, et la masse, nombreuse et majoritaire des laissés pour compte, obligés ramper à plat ventre devant l'autre pour espérer jouir d'une infinitésimale part de l'héritage commun qu'on lui jette intermitemment avec mépris comme si cela tenait de la faveur et de la magnanimité des donnateurs, lesquels d'ailleurs, en attendent en retour reconnaissance infinie et allégeance approfondie.

Bien sûr que par peur des réprésailles, la peur du sentiment négatif que peut éprouver son oppresseur vis-à-vis de lui étant une donnée caractéristique du Camerounais, qui a depuis désappris la notion de révolte légitime, tout le monde fait semblant de vibrer à l'unisson au rythme d'être fier d'être Camerounais, alors qu'au fond, chacun n'est animé que par l'envie, soit de partir pour un ailleur plus clément ou moins étouffant –pour les plus optimistes-, soit de trucider l'autre pour accaparer plus, pour avoir aussi droit de cité.

Quand il s'est agi d'apporter une contribution financière pour témoigner de la solidarité des Camerounais avec leurs soldats envoyés au front de la lutte contre la secte terroriste Boko Haram dont les assauts meurtriers font de réguliers ravages mortels dans la région septentrionale du pays, on a vu des Camerounais rechigner à l'idée de "sponsoriser" une armée qui en temps ordinaire, pour protéger un régime en rupture de ban avec les citoyens, les terrorise de la même façon que le font les terroristes de la secte jihadiste.

Le même sentiment a encore cours au sein de la population à propos de la guerre que se livrent l'armée camerounaise et les sécessionnistes des régions anglophones du pays, obligés d'utiliser les armes pour se faire entendre, depuis que pour toute réponse à leurs revendications, corporatistes, le gouvernement avait opté en 2016 de leur envoyer les forces de l'ordre muées en instrument de répression, pour les réduire au silence.

« Fier d'être Camerounais » parait donc à cet égard plus un slogan politique conçu et imposé par ceux qui trouvent leur compte dans un pays fragmenté et réglé pour leur leur jouissance exclusive qu'un sentiment partagé par la communauté nationale.

Sus à l'agitprop !

Le clivage s'est davantage accentué lors de l'élection présidentielle dont la campagne électorale et l'après-scrutin ont profondément retenti de la haine de certains compatriotes –astucieusement entretenue et nourrie par le pouvoir en place- pour les autres, mis à l'index pour avoir, par l'effet d'un simple hasard socio-anthropologique, vuu surgir au sein de leur communauté, un opposant capable de tenir la concurrence contre un président de la république et candidat sortant, qui par son silence aussi éloquent qu'implicite face au développement du discours ethno-tribal, a laissé croire aux membres de son ethie d'origine, que le cameroun était leur propriété inaliénable dont les ressortissants d'une ethnie bien ciblée n'étaient que des squatteurs (Cf. l'ignoble discours du "tout sauf un Bamiléké" qui a marqué la campagne électorale, dans le simple but de marquer des stigmates du tribalisme le candidat Maurice Kamto, originaire de l'Ouest du Cameroun, qui se sentira obligé d'expliquer devant le Conseil Constitutionnel, qu'il n'avait pas choisi de naître Bamiléké, faisant même venir des larmes aux yeux de certains camerounais sentimentalistes qui hésitent encore à faire comprendre aux attiseurs de haine tribale que la moindre parcelle du Cameroun –hormis les cas de propriété privée dument reconnue comme telle- appartient à tous les Camerounais, et qu'ils peuvent, si nécesaire, passser outre les notions fumistes et divisionnistes d'autochtonie et d'allogénie, défendre leur Camerounité partout où besoin est).

Le même discours haineux continue d'ailleurs d'avoir libre cours et n'est pas près de s'estomper.

Du coup, dans ces conditions-là, être « fier d'être camerounais » est devenu un gros bluff auxquel ne peuvent souscrire des gens ou des organisations normales qui veulent que les mots signifient ce qu'ils sont vraiment, toute tartufferie mise à part (du genre désigner par l'expression « pays frère et ami » un pays voisin simplement d'un autre, ou désigner par le terme « ami » une rencontre d'un jour avec qui on a partagé un pot et tenu un brin de causette.

Dommage qu'au pays du « Les Bamiléké sont sales et adeptes du famlah », au pays du « Les Bétis sont des tchop broke pot », au pays du « Les moutons du Nord », au pays du « Tu es mon Bamenda », aux pays des « anglofous » et et des « Franco-fool ! »…, il ait fallu que ce soit France 24 qui vienne rappeler implicitement aux Camerounais, par le retrait d'un message propagandiste aux allures de poker menteur, qu'ils ont encore du chemin à faire pour sortir du cauchemar de la division intestine et prendre résolument le chemin du vivre ensemble ardemment rêvé par le petit peuple, mais simplement rebattu dans les discours par des politiciens bonimenteurs qui savent seuls jusqu'où ils veulent mener leur monde… en bateau !

Il faut corriger l'erreur.

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