C'est la conséquence du couvre-feu qui s’étend de 18 à 06h dans cette région après l’attaque de samedi, 08 septembre à Bamenda.

Trois véhicules de transport en commun garés au terminal de la compagnie de transport interurbain Amour Mezam à Yaoundé hier mardi, 11 septembre. Bamenda dans le Nord-Ouest est l’une des villes desservies par cette agence de voyage. Des passagers se succèdent devant le guichet pour l’achat des tickets de voyages. Plusieurs y sont pour des réservations. L'information claire et nette. D’ailleurs, les voyages de la journée sont terminés d’après une source rencontrée à 12h. A 10h, le dernier véhicule avait déjà pris la route selon cette même source. Le prochain départ est prévu après 20h. C’est la déception chez plusieurs passagers.

C’est le cas de Toumbaya Baïna accompagné de quelques membres de sa famille. Arrivé à l’agence, il confie avoir été informé que les déplacements s’effectuent tôt ; avec le dernier bus qui quitte Yaoundé à 09h, en raison du couvre-feu décrété dimanche, 09 septembre dernier par le gouverneur du Nord-Ouest, Adolphe Lele l’Afrique. Lequel interdit la circulation des personnes et des biens dans cette région de 18h à 06h. Une mesure prise après l’attaque des sécessionnistes survenue samedi, 08 septembre dernier à l’entrée de Bamenda.

« Je devais voyager le matin. Mais je n’ai pas eu le bus », regrette Ulrich Damna, élève dans un établissement d'enseignement supérieur à Bamenda. Contrairement à eux, Robert Tchoffo parvient à échapper à cette longue attente pourtant également arrivé en retard. C’est grâce à un coup de fil reçu entre temps, dans lequel il est sollicité pour un travail à Bafoussam. A cet effet, il se fait rembourser avant de chercher une autre compagnie pour sa nouvelle destination. Dans une autre compagnie située à quelques mètres visitée la veille, l’horaire de départ prévue à 10h est désormais ramenée à 08h, d’après le chef d’agence, Fon Stephen. Assis derrière son bureau, il précise qu’il est question de permettre aux gens d’être chez eux avant 18h. Dans la nuit, par contre, rien n’est modifié selon ce responsable. Le départ de 22h est maintenu.

Aujourd’hui, la peur est présente dans l’esprit de plusieurs passagers. Rencontré à Grand Jeannot Express lundi, 10 septembre dernier, l’un d’eux dit remettre tout entre les mains de Dieu. Il n’en est rien pour un autre qui manifeste plutôt de la sérénité.