Les versets satiriques de Christian Penda Ekoka
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L’économiste et conseiller à la présidence de la République a pris ses distances avec le candidat Biya, et lance un mouvement qui veut reformer le Cameroun. Dans diverses interventions, il a développé son argumentaire que nous vous présentons ici en versets satiriques.

Paul Biya
« Pourquoi me battrai-je pour un candidat que je ne soutiens pas ? »

Slogan du mouvement « Agir »
« Quelle que soit ta condition initiale dans la vie, rien n’est écrit d’avance, Agis pour être maître de ton destin ».

Plateforme d’action
« Changer les mentalités, renforcer les capacités et influencer le champ politique afin qu’émerge un Etat réformé où règne la démocratie, la justice, le droit et la prospérité pour tous. »

Constat
« Le Cameroun présente des manifestations économiques et sociales (atonie de la croissance, aggravation de la précarité, des inégalités, de la pauvreté et de l’insécurité) d’un mal dont l’origine est profondément politique »

Références
« Dans les pays à institutions politiques ouvertes, les dirigeants à tous les niveaux – central, régional et local – sont élus par des populations devant qui ils sont comptables de leur gestion. Ces institutions politiques engendrent des incitations à la performance économique, telles que l’entrepreneuriat, la prise de risque, l’innovation, la créativité, le travail, le mérite, l’excellence »

Institutions politiques ouvertes
Les dirigeants à tous les niveaux – central, régional et local – sont élus par des populations devant qui ils sont comptables de leur gestion. Ces institutions politiques engendrent des incitations à la performance économique, telles que l’entrepreneuriat, la prise de risque, l’innovation, la créativité, le travail, le mérite, l’excellence…

Institutions politiques monolithiques
Y fleurissent le clientélisme, le favoritisme, les connivences, les privilèges, la corruption et l’impunité, qui déterminent le choix des dirigeants politiques de manière non transparente.Ceux-ci ne rendent pas compte aux populations, qui ne sont pas impliquées dans l’élaboration, la mise en oeuvre et l’évaluation des décisions qui les concernent. Ainsi, les maux, issus de la sphère politique, contaminent le champ économique, et en expliquent les performances économiques et sociales médiocres.

Oxygène
‘’ Être conseiller n’est pas mon oxygène, on ne fait rien d’extraordinaire la peur au ventre’’

Fmi
Quand le Fmi congratule les dirigeants de l’Economie et des Finances d’un pays, je deviens très inquiet pour le développement de ce pays.

Fmi
Quel est le motif de satisfaction du FMI dans un pays où la pauvreté, la précarité, les injustices et les inégalités s’aggravent ; où les populations, depuis de nombreuses années, n’arrivent pas à accéder aux services d’infrastructure de base: eau potable, à l’électricité, soins de santé, éducation, transports, logements, etc. ; où le taux de pénétration d’internet est faible ; où l’attractivité des investissements privés laisse à désirer, au point où le volume des investissements directs étrangers est quasi nul ; où l’accès aux crédits des entrepreneurs locaux est un calvaire…

Boussole
S’agissant du Cameroun, je suis inquiet pour la réalisation des objectifs de la politique poursuivie par le Chef de l’Etat, car ceux-ci visent la satisfaction des aspirations économiques et sociales de ses compatriotes, or sur ce plan nous sommes loin du compte. La boussole du Chef de l’Etat ce n’est pas le Fmi, ce sont ses compatriotes. Et les ministres sont des collaborateurs du Chef de l’Etat, et non du Fmi.

Défaillances
Quel est le mobile de vanité dans un pays où, en raison de multiples défaillances institutionnelles (carence de régulation ou de suivi des concessions), les consommateurs et les usagers sont constamment victimes ou otages des concessionnaires de service public, avec pour effet des hécatombes sur nos routes et une qualité amoindrie des prestations ?

Industrialisation
Un trait commun dans le « miracle » des pays asiatiques : des leaders étaient animés d’une volonté farouche de développer, de moderniser et d’industrialiser leurs pays. Dans cette optique, ils mirent en place des politiques volontaristes conséquentes, illustrées par exemple par des stratégies d’industrialisation tirées par les exportations vers les marchés mondiaux. Cette stratégie les forçait à « compétir » avec les meilleurs dans les processus de fabrication.

Objectifs
En définitive cette complaisance du Fmi à notre égard fait davantage de mal que de bien à notre pays et à ses populations. A mon avis elle ne sert pas efficacement les objectifs de la politique du chef de l’Etat. Je préfère de loin des critiques qui permettent de progresser que des louanges qui nous endorment. C’est pour cela que je les exhorte à ne pas faire la politique de l’autruche ou à utiliser la langue de bois, le Cameroun et les Camerounais ont également une mémoire collective. Pour utiliser une métaphore, un médecin ne peut pas diagnostiquer une maladie pendant 25 ans et prescrire la même thérapie, et ne pas se rendre compte que le patient se joue de lui.

Entrepreneurs locaux.
C’est cette trajectoire qui permettra de maximiser le contenu local des investissements (e.g. emplois, sous-traitance et transferts de technologies). C’est cela qu’enseigne l’expérience de tous les pays qui ont accompli cette performance, notamment en Asie. En effet, ce sont ces entrepreneurs qui s’engageront dans la prise de risque, dans la valorisation des matières premières agricoles, minières ou pétrolières. Ce sont eux également qui permettront au pays de gagner le pari de l’industrialisation.

Administrateurs
On ne développe pas un pays avec des administrateurs, mais avec des entrepreneurs, des ingénieurs, des techniciens, appuyés par un gouvernement qui, comprenant le secret de ce cercle vertueux, met en place des politiques incitatives à un processus inclusif de création de richesses, à travers la production et la commercialisation des biens et services. Enfin, et c’est très important et urgent, il faut corriger les défaillances de gouvernance économique énoncées plus haut, en matière d’allocation des ressources, de planification et de priorisation des actions publiques, de leur mise en oeuvre, de leur évaluation et contrôle.

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