Mais qui sont donc ces crypto-fascistes qui prennent en otage l’espace public camerounais ?
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Mais qui sont donc ces crypto-fascistes qui prennent en otage l’espace public camerounais ? :: CAMEROON

Il est insensé que bientôt trente ans après que certains de nos concitoyens camerounais ou africains aient payé de leur vie le prix de la restauration des libertés sur le continent, une sarabande « crypto-fasciste » se déploie éhontément dans l’espace public pour instiller des idées réactionnaires qui ont jadis plongé nos peuples dans les ténèbres du totalitarisme. Hervé Emmanuel NKOM, BILOA AYISSI, Jean Baptiste ATEMENGUE, Charles ATANGANA MANDA, Calixthe BEYALA, Jean De Dieu MOMO, BANDAKANI, Bertrand TATSINDA Arthur AOUMO, Abdoulaïe ADO et bien d’autres infestent les plateaux avec pour véritable leitmotiv, une détestation refoulée de la démocratie. Plus que jamais les forces progressistes doivent s’élever pour débusquer ces crypto fascistes afin de gagner définitivement cette bataille des principes qui tardent tant à s’affirmer dans notre vie publique. Le verbe haut, une morgue insolente que leur autorisent les positions alimentaires, ils saturent les médias souvent complices sinon organisateurs de ce matraquage nauséabond.

Portrait amusé de quelques crypto fascistes refoulés

Hervé Emmanuel NKOM :
Ancien employé de banque, la traversée de l’atlantique semble le véritable titre de noblesse qu’il traîne sur les plateaux. Psalmodier les louanges à mr BIYA l’horizon de son intellectualisme. De lui qu’est ce qu’il est difficile de se souvenir d’une moindre analyse technique inspirée de quelque discipline que cela soit ! D’oukases en éructations, il apparaît manifestement « has been » et abuse du droit d’aînesse pour intimider des contradicteurs plus outillés et vif d’esprit. Ses passages dans l’émission (échos d’Afrique) de Madeleine MUKAMABANO où il officiait en procureur de BIYA et des régimes despotiques du continent laissent le souvenir d’une plus grande agilité intellectuelle ; mais c’était il y a presque quarante ans. Désormais ses sorties médiatiques ne sont plus que la gamberge du papi prenant un bain de soleil au milieu de la jeunesse courant après un ballon dans le pré. Qui donc pour débrancher l’ancien avant qu’il ne gaspille le dernier capital de crédit que les plus indulgents continuent à lui accorder ?

BILOA AYISSI :
De son radotage médiatique, on retient l’extraordinaire difficulté à faire un aggiornamento intellectuel à l’orée du cinquième âge après avoir fait les bancs de l’université de Jean FOCHIVE de sinistre mémoire. Commissaire rayé des listes de la police nationale, il n’hésite point à jouer les parangons du patriotisme en taxant le moindre contradicteur d’ »agent de la France » son ennemie jurée. Ses limites intellectuelles sont si criardes qu’il convoque à tout bout de champ la sagesse de ses ancêtres de la LEKIE pour masquer une formation sommaire de sous cadre à l’Ecole Nationale de la Police et l’Ecole Nationale d’Administration il y a presque un siècle. Plus réactionnaire que celui qu’on appelle affectueusement patriarche vous mourez ! Les ancêtres crevaient de lèpre, de maladie du sommeil, de tuberculose, malgré leur « grande science » ; pourtant il faut tourner le dos à l’école des « blancs ». L’ »avenir est dans le passé » ! Qui dit mieux ?

Charles ATANGANA MANDA :
L’esbroufe de sa linguistique sophistiquée laisse transparaître une formation universitaire bricolée à la camerounaise, plaquée sur une formation de base tout aussi approximative probablement dans une école primaire sans maître à ETINGA ! N’y voir aucune moquerie ; (Destin de la majorité des camerounais). Parler simple lorsque la maîtrise de la phrase complexe est douteuse ; Cela il ne l’entend pas de cette oreille. Il a si peu de ressources que seul un tel pédantisme lui semble pouvoir le distinguer. Mais que serait-il hors de ce régime d’imposteurs ? Probablement bien peu de chose. La louange servile à mr BIYA masque une vacuité qui finit par ridiculiser même les médias qui lui ouvrent les micros. Sa rhétorique serait sans intérêt n’eût été le venin réactionnaire qu’elle véhicule.

Calixthe BEYALA :
Chauve-souris, girouette, looseuse patentée opportuniste sans principe, c’est au choix. Une seule constante, ses convictions sont au moins aussi fluctuantes que le carrousel de ses amants dont elle n’hésita point à ce vanter dans l’émission l’ »arène » ; comme pour relativiser sa rupture bruyante. Refugiée à Douala, elle mène le combat de l’anti France. Cette France auprès de laquelle elle mendia hier une place à l’académie, au secrétariat général de la francophonie, supplia de lui rapatrier sa mère (non française) des mains de ses demi-frères centrafricains. Jamais à court de luttes, elle combattit pour la diversité et la présence des noirs dans le petit écran français ; non sans allumer ainsi qu’elle l’appelait, son « fils » MBALA MBALA pris dans la lessiveuse médiatique. Aboyant alors avec les loups, dans l’émission (les grandes gueules sur RMC), maman Calixthe se disait salie par les propos et le comportement « anti sémite » de son compatriote « français ou camerounais » ; c’est selon ! Il est vrai que l’amour du moment était juif. Cela ne l’empêcha point de réclamer à celui qui lui avait « donné le ciel » le paiement du prix de sa plume après la fin de l’idylle. Pourquoi pas ? Après tout des joueurs célèbres revendiquent à leur ancienne maîtresse des lingeries. Là aussi la militante revendique la parité ! Son aventure Gbagboiste sonna le glas de son exposition médiatique française en l’aliénant tous ceux qui l’avaient fabriquée. Rien de tel que de se vautrer dans la réaction pour faire la peau à ses amis d’hier devenus comme par enchantement néocolonialistes exploiteurs. Hériter de mr BIYA un « hochet de la vanité » au crépuscule d’une vie de pérégrinations ne lui déplairait probablement pas ! Reste que la vraie Calixthe est à découvrir.

Le bréviaire des crypto fascistes

Hier, Joseph OWONA, Augustin KONTCHOU; à chaque génération ses figures de la réaction. Désormais, du révolutionnaire marxisant BANDAKANI à NKOM authentique réactionnaire, en passant par ATEMENGUE Jean baptiste ex militant libéral à Bordeaux, bien bigarré casting ! Serait-on tenté de s’exclamer. Les motivations des uns et des autres sont toutes aussi troubles et fluctuantes. Alimentarisme plus ou moins vicieux, aigreur personnelle, désenchantement après un combat progressiste parfois long et périlleux, désir de revanche vis-à-vis d’anciens compagnons passés à la gamelle, rattrapage alimentaire au crépuscule de plusieurs décennies d’une carrière de contestataire juvénile, chacun s’y retrouvera. Seul leur argumentaire constitutif d’un véritable bréviaire du crypto fasciste les unis.
La vieillesse ? De notre vénérable prince ; une jeunesse plus jeune que la jeunesse elle-même. Et la dictature ? Elle n’existe que dans le regard et la perception d’un occident impérialiste désireux de s’accaparer de nos ressources « forcément incommensurables ». La dictature est bien plus démocratique que la démocratie elle-même tandis que la démocratie occidentale est plus dictatoriale que la dictature. Les droits de l’homme ? Une farce à l’usage des « déstabilisateurs impérialistes ».

Les conséquences de ces infâmes dialectiques sont toutes aussi curieuses. Des journaleux incultes qui dénoncent la liberté de la presse pourtant leur fonds de commerce ; des avocats qui critiquent les droits de la défense ; Pascal MESSANGA BIYAISTE devant l’éternel fait office de dangereux gauchiste à côté d’un Erick Mathias OWONA NGUINI désormais à droite d’ATANGANA MANDA et NKOM réunis. Les médias privés sont au service de la propagande du régime plus que la CRTV elle-même. Des acteurs de la société civile qui dénoncent énergiquement des organisations non gouvernementales de renom telles Amnesty Reporters sans frontière… Le moindre porteur d’opinion contraire n’est plus qu’un membre de la cinquième colonne, un agent de l’étranger. Regardez-les sans honte ; pris au dépourvu par leur propre groupuscule de l’apocalypse après avoir étrillé tous ceux qui ont osé s’indigner de la barbarie de quelques uns de nos soldats dans l’extrême-nord. Autant remercier les puissances civilisées des pressions exercées sur le locataire d’Etoudi. Ils s’en étrangleront probablement ! Naïfs, nationalistes en peau de lapin, idiots utiles du régime ou vendus, reste que de propagandes en propagandes, ces squatteurs des plateaux de télévision finissent par en perdre le sens des aiguilles d’une montre.

Le paroxysme de l’aliénation mentale

Par la corruption et la répression, le groupuscule de l’apocalypse qui tire les ficelles du pouvoir est parvenu à instaurer ce qu’ALDOUS HUXLEY appelait une dictature parfaite. C’est-à-dire une dictature dans laquelle les dominés remercient les dominants de leurs maltraitances, les masses abruties se réjouissent de leur tyran, l’opposant dénonce l’opposition, la femme violée tombe amoureuse de son violeur et la victime de corruption s’émeut de l’humanisme de l’agent corrompu ; le militant du parti au pouvoir se dit plutôt proche du pouvoir et dénonce l’incapacité des opposants à renverser le régime qu’il soutien pourtant ! Dans le discours public la véracité des allégations importe peu ; martelez ! Assenez ! Il en restera toujours quelque chose. Surtout n’oubliez pas d’étaler vos titres universitaires aussi douteux qu’ils soient ; le peuple analphabète n’y verra que du feu !

Cette ambiance pré insurrectionnelle à front renversé n’est point une spécificité camerounaise. L’abâtardissement des transitions politiques entamées dans les années quatre-vingt-dix libère un vent réactionnaire qui souffle de Moscou à Yaoundé, de Budapest à Managua. Plus que jamais l’heure est à l’urgence du réveil des progressistes ; sauf à s’accommoder de la restauration despotique dans notre pays et partout dans le monde.

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