Cameroun, Littérature: Dominik Fopoussi : La résistance en bandoulière
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Cameroun, Littérature: Dominik Fopoussi : La résistance en bandoulière :: CAMEROON

Le journaliste, qui a bifurqué par le conseil en communication, s’installe dans son personnage d’écrivain pour mieux posséder l’éthique de son parcours.

Dédicace.

Cette tête-là, quoique nouvelle, a cependant pris le temps qu’il faut. Tous ou presque l’ont pourtant découverte d’un coup. Le 25 mai 2017, l’homme s’est adressé à un public attentif depuis une estrade avant de s’installer à une table pour être félicité, distiller des amabilités et signer des dédicaces. C’est alors que son beau monde a lié son nouveau statut de romancier à la coiffure qu’on n’avait pas vu venir. C’était donc ça, ces locks !

Plusieurs casquettes

« C’est mon père ! », répétait du haut de ses 7 ans Sherine, qui aura tout le temps d’en revenir. Tandis que sa mère Florence semblait fouiller dans plus de deux décennies de vie commune avec la néo-vedette pour rattacher d’autres souvenirs à ce moment unique. Si Madame Fopoussi fouille, le public doit creuser plus profond encore. Mireille Fomekong, une ancienne collègue aujourd’hui passée à la publicité voit en lui quelqu’un de «pudique, réservé, loyal, un brin conservateur».

C’est qu’il se joue, en plus, des casquettes. Après avoir hanté la Rédaction des prestigieux Messager et Dikalo (il dirigea un temps la seconde) tout en collaborant avec des titres internationaux, il séjourne quelques années chez des enseignes tout aussi huppées de la publicité et du marketing, parmi lesquelles Panafcom Young & Rubicam et Nelson Leo Burnett, avant de créer le cabinet DOF Conseil. En communication donc.

Châtiments névrotiques…

Une trajectoire qui n’annonçait pas forcément l’auteur de Châtiments névrotiques (septembre 2015), son premier roman « au style rabelaisien, d’où l’on sort comme d’un rêve éveillé » selon Pierre Tabue, professeur de français. La marque sans doute des études de Lettres accomplies avec passion à l’université de Yaoundé. La marque certainement d’une éducation pétrie de principes sans être

rugueuse, œuvre commune de la parentèle, des instituteurs, professeurs et congénères dans son Bandjoun natal puis à Bafoussam où le lycée fut un passage plutôt insouciant.

Pour dénoncer la pourriture de la société.

Ayant terminé ses apprentissages, exercé ces métiers et embrassé sa carrière de patron, Dominik Fopoussi s’est trouvé la densité de tout revisiter. Depuis le début. Quand il remonte à la parole de ses parents, elle est caractérisée par sa rareté. «L’omerta collective les avait muselés». Et en débouchant sur ce qui l’entoure, il est en plein dans le tableau désastreux d’un peuple qui «est devenu sale et s’aime ainsi». Un homme de son profil ne saurait entrer dans la danse maléfique, ni même en être le spectateur stérile que fustige Césaire. Car il l’a compris, la pourriture de la société étant consommée, la rédemption viendra inévitablement «du refus de subir, des lanceurs d’alerte, des sentinelles de la société». Ainsi naît un résistant.

Peace and love.

Voici l’homme «pétillant, acerbe dans sa plume», dit maintenant l’amie déjà citée. Il est capable de crucifier d’un trait sarcastique le revirement politique de tel avocat, et le fait. Il ne faudrait cependant pas s’étonner de le lire, s’attendrissant sur le vieux clocher de son village ou le moulin de son enfance. Les locks disent, par-dessus tout, peace and love!

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