Can 2019 : Cette rumeur qui fait douter
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Alors que la construction d’enceintes devant accueillir les rencontres se poursuit, des nouvelles du retrait de cet évènement au Cameroun créent la confusion.

Peut-être est-ce une vision pessimiste de la situation. Mais les doutes sur le retrait de la Coupe d’Afrique des nations (Can) 2019 au Cameroun ne sont pas encore définitivement levés. La preuve, une psychose tacite habite les amoureux du ballon rond au pays de Roger Milla. Cette peur est entretenue par une rumeur qui se propage telle une trainée de poudre et qui menace d’étouffer ceux qui l’inhalent.

La dernière sortie du genre est celle de l’Egyptien Ahmed Shobier. L’ex-international gardien de buts des Pharaons a fait une publication sur sa page Facebook le 30 juillet dernier pour indiquer que la Can 2019 sera attribuée au Maroc. Raison : la Confédération africaine de football (Caf) aurait reçu le rapport d’une équipe d’inspection indépendante qui a condamné l’état d’avancement des travaux dans la construction des nouveaux stades. Ces propos ont été abondamment relayés par  plusieurs médias.

Parallélisme des formes, l’information a été démentie sur les réseaux sociaux par des membres du Comité d’organisation de la Can 2019 (Cocan). Le Maroc, pays désigné par certains pour entrer en scène en cas de défaillance du Cameroun, a également commis un démenti le 01er août dernier à travers son ministre des Sports. Rachid Talbi El Alami nie que son pays serait en pleine préparation de la Can 2019. Même si en matière de diplomatie sportive, les vérités d’aujourd’hui ne sont pas forcément celles de demain.

Toutefois, le champ de la rumeur reste vaste et est régulièrement  enrichi par d’autres nouvelles. Des voix anonymes dans les couloirs du ministère des Sports et de l’éducation physique (Minsep) murmurent que le patron de ce département ministériel aurait été convoqué à la présidence de la  République pour un point global de la situation.

Bidoung Mkpatt en serait ressorti très abattu. D’autres informations tendent à dire que Issa Hayatou, ex-président de la Caf aurait été dépêché du côté du Nigeria pour solliciter la co-organisation du rendez-vous de 2019 avec le pays des Super Eagles. Des informations qu’il est difficile - pour certaines d’entre elles - de vérifier arrivent ainsi de partout. Sauf que jusqu’ici, le gouvernement camerounais baigne dans un silence qui ne rassure personne. « Concernant la sortie de l’ancien international égyptien, il y a avait déjà eu des démentis du Maroc.

Du coup, la stratégie choisie cette fois-ci a été de laisser parler et de se concentrer sur le travail qu’il y a à faire. Mais cela n’empêche pas que nous soyons vigilants et proactifs », justifie Félix Zogo, président de la commission Communication du Cocan. Concernant la supposée mission d’Issa Hayatou au Nigeria, ce dernier rappelle qu’il ne revient pas à un pays tiers de solliciter un autre pays pour la co-organisation d’une Can. Cette initiative étant plutôt du ressort de la Caf.

Experts de la Caf

Cela dit, l’imbroglio des informations prend forme au lendemain de la sortie (une de plus), il y a deux semaines, du président de la Caf, Ahmad Ahmad. Celui-ci, tirant les leçons de la débâcle africaine à la Coupe du monde Russie 2018, en a également profité pour exhorter les pays africains à suivre l’exemple du pays de Vladimir Poutine en matière d’organisation d’un tournoi de haut niveau. « Il ne faut plus candidater pour organiser une compétition en misant sur d’hypothétiques moyens absents au moment de l’envoi de la candidature. Il ne faut plus miser sur le virtuel et les promesses politiques qui, souvent, ne représentent aucune garantie. Nous devons rompre avec nos vieilles habitudes qui nous font rêver avec de faux calculs, de fausses garanties », martelait le patron de la Caf.

Même s’il n’a pas directement évoqué le Cameroun dans son propos, des observateurs estiment que ce dernier - qui est décidé à en finir avec l’amateurisme observé autrefois - invite le Cameroun à s’inspirer du modèle russe. A ce jour, il reste officiellement quatre visites des experts de l’instance faîtière du football africain au Cameroun. La prochaine inspection devrait débuter le 06 août prochain. A ce sujet, le président de la commission Communication du Cocan signale que « chaque visite de ces experts est assortie d’un cahier de charges. Et le Cameroun, en termes d’infrastructures, se situe largement au-dessus du cahier de charges imposé par la Caf. Ceux qui distillent ce genre d’informations ont des intérêts extra-sportifs ».

Si les nouvelles (contradictoires) concernant le retrait de l’organisation de la Can 2019 font autant parler, c’est au regard du retard accusé dans les chantiers de certaines infrastructures devant servir de cadre à la compétition. Sur le continent, d’autres pays sont déjà passés à la trappe. Madagascar a ainsi perdu l’organisation de la Coupe d’Afrique des nations cadettes en 2017 au profit du Gabon. Le dernier Championnat d’Afrique des nations de football 2018, qui devait au départ se tenir au Kenya, a finalement été confié au Maroc. Des précédents inquiétants, même si le Cocan préfère surfer sur une vague d’optimisme. « Au plus tard le 31 décembre, toutes les infrastructures sportives seront prêtes, soit six mois avant la compétition », rassure Félix Zogo.

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