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© Quotidien Mutations : Viviane Moumeni (stagiaire)
- 07 Jul 2018 14:22:26
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CAMEROUN :: Jeux de hasard:le nouvel opium de la jeunesse :: CAMEROON
A Douala, les enfants de moins de dix ans s’adonnent de plus en plus à une pratique pourtant proscrite.
9h. Ce mercredi 11 avril 2018 est un jour de classe. Le jeune Willy, la quinzaine à peine franchie, fait son entrée dans un moulin. Les observateurs qui attendent de le voir solliciter les services du meunier du coin pour écraser des graines de maïs ou d’arachide se ravisent aussitôt. Puisque dans la salle, sans adresser la parole au responsable des lieux, Willy se dirige directement vers un appareil à sou disposé sur un tabouret.
Il y introduit une pièce de 100 Fcfa et valide son jeu. Hélas ! Il n’y a pas de gain à sa portée. Mécontent, le jeune-homme remet une seconde pièce dans la même machine. Sans succès. Décontenancé, il ressort. Comme Willy, des jeunes âgés de 07 à 20 ans se ruent vers les jeux de hasard.
Ces « machines à sou », encore appelées « moumou », sont de plus en plus visibles dans plusieurs quartiers de la ville de Douala. Les joueurs, davantage des adolescents, s’empressent régulièrement d’y introduire, chacun, une pièce de 100 Fcfa, qui met immédiatement l’appareil en marche. Il s’agit des machines électroniques, conçues de manière à permettre au joueur d’estimer la somme qu’il aimerait gagner. Le principe est simple. « La caisse est constituée de six équipes. A chaque équipe, une plus-value. Il y a des équipes qui font gagner 500, 1000 et 2000 Fcfa », explique le prénommé Jean Pierre, gérant de boutique. Certains enfants en font une obsession. « Chaque jour, quand j’ai un peu d’argent, je viens seulement au moumou », reconnaît naïvement un jeune de 10 ans. Une passion qui provoque des disparitions ou vols d’argent dans des ménages. « Mon fils d’à peine 10 ans a passé la nuit dehors, parce qu’il avait peur que je le punisse pour avoir volé 2 000 Fcfa pour aller jouer au « moumou », dénonce Marlyse, sa mère.
Parents coupables
Cette passion s’observe chez les accrocs du « Pari Foot », un autre jeu de hasard. Au point où, dans des salles et espaces aménagés par ces entreprises, « faiseurs de gagnants », des jeunes s’agglutinent de jour comme de nuit pour consulter les « tableaux de bord » où est affiché le programme des matches. C’est l’occasion de discuter, parier et faire des pronostics. Les passions se déchaînent entre adolescents et adultes, malgré la mention « jeu interdit aux mineurs de moins de 18 ans », apposée sur les murs de certains kiosques. D’après l’employée d’une de ces sociétés de jeu hasard, « il y a des jeunes qui passent toute leur journée là et jouent pour certains pour un montant de 20.000 Fcfa. Ils perdent parfois tout leur argent. Il leur arrive aussi de gagner », confie-t-elle.
A écouter l’un des jeunes accrocs à cette activité, « on ne gagne vraiment pas. Le montant qu’on gagne est toujours inférieur au total de l’argent joué », témoigne-t-il. Reste que certains employés pointent un doigt accusateur sur quelques parents, qui ont pris la mauvaise habitude d’envoyer leurs enfants valider leur ticket, avec leur carte nationale d’identité (Cni). La conséquence c’est qu’après, les enfants en question détournent les pièces d’identité des parents pour s’en servir à leur propre compte. Les jeux de hasard qui inondent les coins et recoins des villes aujourd’hui sont variés, tels que le jeu de cartes, le Ludo, le jeu de dame, etc. On y mise souvent de fortes sommes d’argent, pouvant déclencher des bagarres en cas d’échec.
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