CLUBS MYTHIQUES DU CAMEROUN : Lutte des clans et amateurisme
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Clubs Mythiques Du Cameroun : Lutte Des Clans Et Amateurisme :: Cameroon

A deux journées de la fin de la ligue de football Mtn Elite One, le classement non officiel indique que le Canon de Yaoundé, le Racing de la Mifi, l’Aigle Royal de la Menoua, et l’Union de Douala sont dans la zone rouge, celle des clubs menacés de relégation.

Depuis quelques années, le championnat de football est animé par des clubs dont les noms n’évoquent aucun fait d’armes passé (Eding Sport, Apejes, Usm de Loum, Stade Renard, New Star ou encore Yosa). Certains de ces clubs ont moins de 10 ans d’âge. Dans le championnat élite Two, vous y trouverez Dynamo de Douala, Tonnerre Kalara Club de Yaoundé, Pwd de Bamenda, Tiko United, Panthère du Ndé, des clubs qui ont jadis animé le championnat d’élite du Cameroun.

Comment en est-on arrivé là ? Telle est la question lancinante que se posent les amateurs du football au Cameroun. Le Canon de Yaoundé, depuis cinq années, se retrouve constamment dans la zone rouge et ne sauve sa saison que lors des six ou sept dernières journées du championnat. Depuis cinq années, le Canon de Yaoundé, à l’instar de l’autre club de Mvog-Ada, Tonnerre Kalara Club de Yaoundé, affilie généralement deux équipes et c’est la Fecafoot qui joue au réconciliateur afin que le bicéphalisme cède la place à une équipe ayant une seule direction. En début de championnat, au niveau de la direction de ces équipes, chaque clan affiche son équipe. Du côté de l’Aigle Royal de la Menoua et de l’Union de Douala, on assiste aux mêmes problèmes de leadership et d’une opposition qui conteste l’équipe en place.

A cause des exigences du football moderne qui suppose des sources de financement et un budget conséquent, il faut également avoir une équipe stable et soudée. Ce qui n’est pas le cas de ces clubs mythiques, ayant autrefois animés le championnat et permis au Cameroun de briller dans les compétitions africaines (coupe des vainqueurs de coupe devenus coupe de la confédération de la Caf, la coupe de la ligue autrefois coupe d’Afrique des clubs champions).

Le Cameroun était constamment représenté par le Canon de Yaoundé, l’Union de Douala et le Tkc de Yaoundé. Les deux premières coupes organisées par la Caf furent remportées respectivement par l’Oryx de Douala au Ghana face à un club ghanéen en 1965 pour le compte de la coupe d’Afrique des clubs champions aujourd’hui Champions League africaine. En 1976, le Tkc remporte le premier trophée de la coupe de vainqueur de coupe, appelée aujourd’hui coupe de la Caf. Ces clubs mythiques ont généralement des problèmes de leadership car, aucun président n’arrive vraiment à s’imposer.

On a connu l’Union sportive avec des présidents Samuel Kouam, Ngassa Happi dont nul ne pouvait contester le leadership et les supporters du club contribuaient financièrement pour le déplacement du club et l’entretien des  joueurs. Le Canon de Yaoundé a connu Koungou Edima Ferdinand, Ntone, Ava Ava, Théophile Abéga qui investissaient sans compter. Le Tkc quant à lui, fondé par Martin Omgba Zing a eu à sa tête des présidents comme Dénis Ekani, Raphaël Nkoa, Essomba Eyenga qui investissaient leurs propres économies pour faire fonctionner le club et animer le championnat. La Dynamo de Douala, basé à Nkongmondo avait pour principal et unique animateur Paul Mbous Morand qui jouait tous les rôles (président, financier et entraîneur).

La Panthère de Bangangté a dégringolé aussi à cause des problèmes de leadership et aux manques de moyens financiers. L’Aigle de Dschang, aujourd’hui Aigle de la Menoua était géré par la famille Kopa. Initialement, ces clubs avaient d’abord une base tribale et représentait un quartier de la ville. C’est ainsi que Tkc de Mvog-Ada, Canon de Nkoldongo, Union de New Bell, Racing de Bafoussam, Panthère de Bangangté, Aigle de Nkongsamba, Unisport de Bafang. Aujourd’hui qu’on accole le nom d’un département à certains de ces clubs, c’est la descente aux enfers.

Au niveau de l’animation des championnats Mtn Elite One et Two, ce sont des clubs anonymes, nouvellement créés et disposant d’une organisation rigoureuse et rationnelle qui s’en sortent mieux au détriment de ceux traînant une histoire riche. C’est donc la naissance d’une nouvelle ère fondée sur la rigueur et la gestion moderne du sport excluant tout amateurisme. A l’heure du professionnalisme, il faut privilégier l’outil de production que sont les joueurs en leur assurant le minimum vital.

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