Gnassiri a été égorgé par une bande armée dans la nuit du 26 au 27 juin dernier au centre de santé intégré d’Alagarno.

Selon des témoignages concordants, un groupe d’hommes armés a fait irruption dans la nuit du 26 au 27 juin dernier au centre de santé intégré d’Alagarno (Extrême-Nord). Les assaillants qui semblaient connaître le coin disent rechercher le chef de centre. Mais il se trouve qu’il n’est pas dans la localité. C’est sur le chef de centre adjoint, Gnassiri, qui est de garde cette nuit-là, qu’ils jettent leur dévolu. Il sera égorgé sur place.

Ils défoncent  le magasin, la pharmacie et emportent un sac de mil et des consommables médicaux. Dans la cour de l’hôpital, ils ont aussi emporté deux motos. Les mêmes sources indiquent qu’une partie des assaillants ont tenté vainement d’amener un troupeau de boeufs avant de se résigner face à la réticence des bêtes et l’obscurité.

Une opération qui a duré plus de deux heures sans que les forces de l’ordre alertées ne puissent s’y rendre. D’ailleurs, le manque d’énergie électrique, le très mauvais état de la route, le manque de moyens logistiques et surtout le faible effectif n’ont pas permis aux éléments du poste de police de Petté, situé à 35 kilomètres de là, d’arriver à temps. Alagarno est un village situé à la lisière du parc national de Waza, devenu un véritable repaire de Boko Haram et autres bandes armées. Cette autre attaque du centre de santé intégré d’Alagarno, qui relève de l’arrondissement de Petté, à 55 kilomètres de Maroua porte visiblement les marques de la secte terroriste.

«Le vaste parc de Waza est devenu  un réceptacle de Boko Haram qui écume les localités environnantes pour opérer. Il est difficile pour nos forces de défense et de sécurité qui y travaillent de contrôler efficacement ces zones dangereuses. Et surtout avec quels moyens humains et matériels?» Déplore un policier régulièrement détaché à Petté. Cette ville subit de fréquentes attaques nocturnes qui passent souvent inaperçues à cause de son enclavement.

Pour rappel, l’an dernier, un riche commerçant de cette localité avait été la cible d’une attaque similaire à son domicile. Ses visiteurs l’ont extirpé de son deuxième domicile où il pensait se mettre en sécurité.

Et il sera abattu devant sa femme et ses enfants. L’arrondissement de Petté, dans le département du Diamaré est pourtant réputé pour son centre hospitalier construit en 1968 par la fondation sociale Suisse du nord-Cameroun et qui couvre des besoins médicaux importants de l’arrondissement avec un accent sur les soins ophtalmologiques.