Morgue. Un communiqué du directeur de l’Hôpital Jamot crée la confusion et replonge dans la douleur la famille d’Etienne Alo’o Mve qui n’a toujours pas fait le deuil.

Sur l’antenne radio du poste national de la Crtv jeudi dernier, peu avant le journal de 13h, un communiqué à première vue banal se mêle dans le flot des nouvelles. Sur un ton habituel, la journaliste Félicité Désiré Oyono lit assidument la réaction d’une famille invitée par le directeur de l’hôpital Jamot de Yaoundé à retirer le corps du nommé Etienne Alo’o Mve. 

Quelques semaines plutôt en effet, par le même canal, le  directeur de l’hôpital invitait la famille à se presser de retirer la dépouille manifestement abandonnée à la morgue de l’hôpital.

Mais problème, pour la famille, ce n’est pas le corps d’Etienne Alo’o Mve. Il n’est pas question de retirer de la morgue un corps qui n’est pas le sien. Ce n’est pas la première incompréhension entre l’hôpital et la famille d’Etienne Alo’o Mve.

Par le passé, celle-ci avait déjà repoussé un corps qu’elle disait ne pas reconnaitre. En fait, on se replonge ici dans une histoire rocambolesque. En publiant un communiqué anodin, l’hôpital Jamot, peut-être sans le vouloir, vient en effet de remuer l’une des affaires les plus scabreuses de la chronique des faits divers au Cameroun. Une affaire déjà ponctuée d’une foison de procès.

Au cœur de la discorde, une famille réclame à cors et à cris un corps déposé à la morgue de l’hôpital Jamot depuis 16 ans.

Après son décès survenu en effet le 11 novembre 2001, Etienne Alo’o Mve septuagénaire et père de huit enfants a été déposé à la morgue de l’hôpital Jamot en 2001. Le jour convenu de la levée du corps, en plus du chagrin de la séparation, les enfants d’Etienne Alo’o Mvé sont pris d’émoi. Ils ne reconnaissent pas le corps qu’on leur présente. Depuis lors, la famille ne l’a officiellement jamais retiré suite à une mystérieuse disparition.