Kinshasa appelle les prisonniers évadés à regagner la prison
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Les autorités congolaises ont déclaré qu’elles tiendront compte des circonstances atténuantes en cas de retour volontaire des prisonniers "contraints" la veille de s’évader de la principale prison du pays à Kinshasa.
Le ministre de la Justice, Alexis Nthambwe Mwamba et le procureur général de la République, Flory Numbi Kabange, ont annoncé l’ouverture d’une enquête sur l’attaque et l’évasion, la veille, de la prison centrale de Makala dans la capitale congolaise.

"Nous avons le film de l’attaque. Certains des évadés nous ont appelés indirectement pour nous dire qu’ils étaient contraints à s’évader et voudraient retourner en prison. Nous leur disons que nous tiendrons compte du fait qu’ils se soient volontairement rendus", a indiqué M. Thanmbwe.

Les autorités congolaises refusent cependant, pour raisons d’enquête, de donner un bilan sur cette évasion dont les auteurs sont, selon elles, les adeptes de la secte Bundu Ya Mayala, branche du mouvement politico-religieux Bundu dia Kongo, venus libérer leur leader, le député Ne Mwanda Nsemi.

"Ils se sont félicités ici sur le site, quand ils abattaient nos gardiens parce qu’il y a eu des morts. Et l’objectif était claire, c’était faire sortir Ne Mwanda Nsemi de la prison et créer la confusion à cette occasion-là. Donc, sur cette question-là, à savoir, qui étaient les auteurs, nous n’avons aucun doute", a déclaré le ministre de la justice.

Plus de 4.600 prisonniers en cavale

Pourtant, les défenseurs des droits de l’homme avancent, eux, un bilan d’au moins 300 morts, 4.600 évadés et 80 évadés récupérés.

"Apres contrôle à l’intérieur, selon nos enquêteurs et nos sources qui ont évalué la situation sur place, plus de 4.600 prisonniers se sont évadés et dans l’évacuation, on a trouvé plus ou moins 300 morts et plusieurs dégâts ont été enregistrés dont plusieurs véhicules détruits dans l’enceinte de la prison. Mais, près de 80 ont été récupérés dans la nuit", a affirmé à VOA Afrique, Paul Nsapu, secrétaire général de la Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH) en charge de l’Afrique.

Comme beaucoup d’autres défenseurs des droits de l’homme, M. Nsapu estime que cette évasion intrigue.

"Cette prison est sécurisée par au moins 200 militaires. Comment expliquer qu’un centre pénitencier principal du pays, hautement gardé par le passé, puisse être facilement attaqué et que l’on y procède à une évasion massive alors que 5 à 6 heures avant, on y a sorti un prisonnier expatrié norvégien qui, la même nuit, a pris un avion ? " s’interroge-t-il.

Les autorités congolaises ont en effet annoncé la veille l’extradition à son pays du Norvégien Joshua French condamné à la prison à vie pour espionnage et meurtre.

Pour M. Nsapu, cela montre qu'il s’agit en quelque sorte d’un complot des autorités.

Il rappelle qu’une situation similaire s’est passée en 2011 à la prison de Kapassa, dans l’ex-du Katanga, dans le sud-est, où M. Gédéon Kyungu, un chef de milice condamné pour crimes contre l’humanité (anthropophagie et cannibalisme) a été extrait de sa cellule après une attaque de nuit.

"Mais aujourd’hui, Gédéon Kyungu est avec eux (NDLR, le pouvoir) et opère des sales besognes. C’est presque la même situation pour créer des troubles dans le Bas-Congo et à Kinshasa enfin de justifier une situation comme celle du Kasaï", dénonce M. Nsapu.

En marge de cette évasion, des journalistes ont été molestés pendant qu’ils faisaient leur reportage.

"Nous condamnons avec énergie cette violence inacceptable sur des journalistes qui ne font que leur travail. La lumière doit être faite sur les circonstances de cette agression et ses auteurs doivent être punis. Nous exigeons la restitution aux journalistes du matériel saisi et rappelons l'importance d'une presse libre et indépendante dans un pays en crise comme la RDC", dénonce Philippe Leruth, le président de la Fédération Internationale des Journalistes (FIJ).

"Ils nous ont ravi trois téléphones, un ordinateur portable, de l’argent, des modems. Baudry et moi avons été roués de coups, jetés à terre, insulté. Ils nous ont aspergés d’urine. Ils ont même pris mon anneau de mariage, " témoigne l’un  des journalistes

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