Gloire et déboires du péage routier
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Les agents clochardisés alors qu’ils produisent des milliards chaque année pour les caisses de l’Etat.

Les chiffres sont éloquents. en 2006, avec des recettes qui atteignaient à peine 3 milliards F CFA, le Programme de sécurisation des recettes routières (PSRR) recevait une dotation budgétaire de 550 millions F CFA pour le fonctionnement des postes de péage et les primes des personnels. en 2015, ce programme a fonctionné  avec un budget de 260 millions F CFA, mis à disposition à pas de tortue. en 2016, ce budget a de nouveau été amputé de 60 millions F CFA et culmine désormais à 200 millions.

Pas besoin d’un  croquis pour constater qu’entre 2006 et 2015, le budget du PSRR s’est réduit comme une peau de chagrin, soit une baisse de près de 50% sur neuf ans. Dans le même temps, le Comité interministériel de suivi des opérations du péage routier (Cisop) avale annuellement un budget de 360 millions F CFA dans les primes de sa dizaine de membres et l’entretien des postes de péage qui ne payent généralement pas de mine.

Les près de 500 péagistes qui travaillent dans les 46 postes de péages à travers le territoire national ne connaissent pas meilleure fortune. «Nous devons recevoir nos primes trimestriellement. Mais, avec les tracasseries du Trésor, c’est toujours en fin d’année que tout est payé, alors qu’entre-temps, nous travaillons des milliards F CFA régulièrement versés dans les caisses de l’Etat», se lamente un péagiste. en 2014, pour un poste de péage comme celui d’Edéa, qui avait alors produit plus de 651 millions F CFA de recettes, selon les chiffres consolidés de l’agence comptable centrale du Trésor (acct), la prime globale pour les 12 agents en activité dans ce poste est d’un peu plus de 3 millions F CFA, soit environ 0,5% des recettes produites au cours de l’année.

Une vraie misère. À laquelle se greffent des conditions de travail surréalistes : pas d’eau potable généralement, pas de toilettes ici et là, pas d’éclairage public, ce qui réduit des agents à vendre les tickets de péage sous la lueur de lampes-torches. Les recettes escomptées du péage à la fin de cette année tourneront autour de 6,2 milliards F CFA.

Les fonds collectés à fin novembre 2015 par les péagistes étaient de 5,7 milliards F CFA. L’ensemble des postes de péage routier du pays produisaient en moyenne plus de 500 millions F CFA depuis le début de cette année.

D’après la direction générale du trésor, ces performances sont à mettre sur le compte de l’actuel management du péage routier, mais aussi du ménage effectué dès janvier 2013 au sein du management du Programme de sécurisation des recettes routières (PSRR) coiffé par la Direction générale des impôts.

En rappel, début 2013, après avoir limogé l’ancien coordonnateur du PSRR, le ministre des Finances, Alamine  Ousmane Mey, avait procédé au remplacement de tous les chefs de postes de péage  du pays.

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