C'est une nuit d'horreur que les  populations de la ville de Kousseri ont vécu dans la nuit du mardi 30 août au mercredi 31 août 2016. Une fusillade perpétrée par un militaire aux environs de 21heures et demi a causé la mort de deux personnes dont l'auteur. Selon des témoins, la scène s'est déroulée dans une buvette très populaire appelée Préférence plus alias PP, en plein centre urbain de Kousseri, dans la région de l’extrême-Nord.

Un militaire en détachement depuis quelques mois à la brigade des sapeurs-pompiers de Kousseri surgit dans le bar, se dirige vers une table où étaient assis visiblement sa copine en compagnie d'autres amis de joie. Il s'agit du caporal Nouh Émile qui a commencé à asséner des coups de chaussures militaires à sa présumée copine devant le regard impuissant de ses compagnons et d'autres occupants de la buvette avant de décamper illico presto.

Quelques minutes plus tard, le militaire en treillis surgit avec une arme au poing, vraisemblablement arrachée chez un camarade d'arme, abat de sang-froid la nommée Rounée Clarisse et blesse d'un autre coup de balle une certaine Hourey. Pour clôturer ce show, il se tire une balle dans la tête.

Deux morts sur le carreau. La blessée Hourey est actuellement sous soins intensifs à l'hôpital régional annexe de Kousseri. Selon des témoignages concordants, cette fusillade a donné lieu à une scène généralisée de panique aussi bien dans la buvette que dans les quartiers environnants.

«On a cru à une attaque de Boko Haram ou à un braquage. Heureusement que les coups de fil passés çà et là et les réseaux sociaux nous ont rassurés. Plus de peur que de mal donc. Mais selon les indiscrétions, la copine du militaire qui détenait sa carte bancaire aurait vidé son compte et se serait engagé dans des séances de beuverie avec d'autres amants. Ce qui l'a mis dans une colère noire et provoqué une telle vengeance», a confié Ousmaila, un habitué du lieu du crime passionnel de mardi dernier.

Cet acte vient une fois de plus remettre la ville de Kousseri au-devant de l'actualité où on enregistre ces derniers temps une série de coups de feu en l'air perpétrés par des militaires.