TERRORISME : Que font encore les otages de Lagdo en RCA ?
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Sur les 14 otages enlevés, deux ont déjà regagné le Cameroun. L’on déplore aussi un décès.

Pour les proches des otages de Lagdo, detenus depuis mars 2015 en Republique centrafricaine, et désormais sous protection de la Mission de stabilisation des Nations Unies en Centrafrique (Minusca) depuis la nuit du vendredi 08 juillet 2016, l’attente se fait de plus en plus longue. Sur les 14 otages, trois ont déjà regagné le Cameroun. Parmi eux, une, Mme Nené Jacqueline, qui a rendu l’âme à Zoukombo, petite localité frontalière entre la RCA et le Cameroun, où sont stationnés les otages.

Ex-présidente Ofrdpc de Lagdo et membre du bureau des femmes du parti au pouvoir, le Rdpc, Mme Nené Jacqueline est morte le 11 juillet 2016 dans le petit hôpital de fortune de ce village centrafricain où elle se faisait soigner depuis le 09 juillet 2016 en compagnie d’Alhadji Souaibou, un autre otage en piteux état. Tôt dans la matinée du 12 juillet 2016, la Minusca a restitué sa dépouille aux autorités camerounaises, à Garoua-Boulaï. «Dans le convoi de la Minusca, outre la dépouille, se trouvaient également Alhadji Souaibou, très malade lui aussi, et une otage qui s’occupait de lui et de la défunte, parce qu’infirmière de profession», explique une source sécuritaire. Il s’agit, selon toute vraissemblance, de Mme Dama Cathérine, exsecretaire de l’Ofrdpc de Ladgo et ex-présidente du Reseau des femmes de Lagdo.

Où ont-ils alors été conduits une fois en territoire camerounais ? Selon nos informations, Alhadji Yaouba, frère aîné d’Alhadji Souaïbou, qui a pris ses quartiers depuis quelques jours à Garoua-Boulaï dans l’attente du retour de son frère, a affirmé à des proches avoir vu son frère et Mme Dama Catherine à Garoua-Boulaï, mais qu’il n’a pas été autorisé à monter dans leur véhicule pour effectuer ensemble le voyage de la capitale.

Dans la matinée du 13 juillet 2016, il arpentait encore les couloirs des hopitaux de Yaoundé, à la recherche de son frère aîné.  «Je peux vous confirmer qu’un officier de la Minusca m’a effectivement appelé le 11 juillet 2016 pour m’informer du décès de ma soeur dans cette brousse de RCA. Lorsque sa dépouille a été remise aux autorités de Garoua- Boulaï, le 12 juillet 2016, la Minusca m’a de nouveau informé en ma qualité de representant de la famille.

Actuellement, nous attendons sereinement le signal des autorités pour prendre des dispositions appropriées au niveau de notre famille en  vue de son enterement », indique pour sa part le député Koulagna, frère aîné de la defunte Nené Jacqueline. Dans la famille de Dama Cathérine, c’est le silence radio. «Nous ne sommes pas encore rentrés en contact avec notre mère», confirme sa fille, Madeleine Dama. Visiblement, les deux otages sont encore tenus au secret pour des raisons sans doute sécuritaires.

TRACTATIONS

En somme, en RCA, il ne reste donc plus que 11 otages. Que font-ils encore là bas ? Ce que l’on sait, c’est qu’ils se trouvent toujours dans une école située dans la localité de Zoukombo, à quelques 35 kilomètres de Garoua-Boulaï, sous la protection d’un détachement de la Minusca commandé d’ailleurs par un capitaine de l’armée camerounaise.

«Les rebelles ont affirmé que, dans leur progression, ils avaient defait le groupe rebelle qui detenaient les otages, et ils les ont immédiatement conduits dans cette école pour se mettre sous la protection de la Minusca. Ce sont eux-mêmes qui ont appelé la Minusca. Donc, la Minusca est là à leur initiative. Ils ont demandé protection pour eux et pour les otages», confirme un officier de la Minusca.

Sur place à Zoukombo, les otages  circulent librement, téléphonent à leurs proches, envoient des photos, vont se doucher à la rivière accompagnés de leurs «liberateurs». Le chef du groupe rebelle a même acheté, pour tous les otages, des joggins et des chaussures afin qu’ils puissent se vêtir et se chausser convenablement. Une telle marque d’attention n’est cependant pas gratuite. Pour leur généreux «sacrifice», ils espèrent un «geste» aussi bien des autorités camerounaises que centrafricaines. Quoi ?

En tout cas, au moment où nous allions sous presse, les tractations pour leur retour au Cameroun étaient toujours en cours. «Ils sont dans de bonnes dispositions comme l’atteste le renvoi au Cameroun de l’otage malade, son garde malade, et la dépouille de l’otage décédé. Il ne reste que quelques détails à régler», commente une source au sein de la Minusca à Bangui.

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