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© Source : Le Pays
- 28 Jun 2016 09:05:41
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CABALE CONTRE LES OPPOSANTS GENANTS EN AFRIQUE : Les tyrans doivent d’abord balayer devant leur porte :: AFRICA
Depuis quelque temps, en se rasant tous les matins, ils rêvaient d’être calife à la place du calife. Mais voilà, le rêve s’est subitement brisé, brusquement transformé en cauchemar en plein éveil. Il a suffi pour cela, à la Justice de leur pays – le plus souvent aux ordres - de s’occuper de leur cas, d’en faire leur affaire sur ordre venu « d’en haut » !
Désormais, les juges s’emploient à obtenir leur scalp. Mais tant qu’ils la bouclaient, tant qu’ils ne pensaient pas le moins du monde à lorgner le fauteuil du chef, ils pouvaient continuer à « manger » tranquillement. C’est le moins qu’on puisse dire sur le sort de tous ces anciens membres du sérail en Afrique – en particulier dans sa zone centrale - qui ont décidé d’enfiler le costume de l’opposant pour obtenir le changement dans leur pays. Le dernier exemple en date est celui de l’opposant gabonais, Jean Ping qui n’est autre que l’ancien président de la Commission de l’Union africaine, récemment sommé de se présenter devant la Justice.
Des tuiles qui lui tombent sur la tête sans doute parce que, quelque part, il a eu l’outrecuidance de se porter candidat à la présidentielle à venir dans son pays. Il est notamment accusé « d’atteinte à l’ordre et à la sécurité publics». Et les opposants comme lui, aujourd’hui sur le fil du rasoir pour les raisons que l’on sait, sont nombreux en Afrique. Jean-Michel Mokoko au Congo-Brazza, Moise Katumbi en RDC, etc., supposés être des ennemis de la République, mais qui, dans le fond, se voient traqués parce que le grand chef ne supporte pas de voir des candidats sérieux sur la même ligne de départ qu’eux. D’où la question : méritent-ils vraiment leur sort ? Et si oui, en quoi ces opposants méritent-ils plus d’être des gibiers de potence que bien de ces satrapes aux placards remplis de cadavres et aux tombereaux de « dossiers sales », qui se voient obligés de poser leur arrière-train sur les dalles de leurs sombres et ténébreuses affaires, pour éviter que le couvercle saute ! Oui, tant que ces chefs d’Etat sont au pouvoir, ils sont sûrs d’une chose : ils n’auront rien à craindre.
La Justice aura bien d’autres chats à fouetter ! Car, après tout, pour ces satrapes, la «Justice, c’est moi ! », pour reprendre l’expression du tristement célèbre président ubuesque guinéen, Lansana Conté. Denis Sassou N’Guesso, Joseph Kabila, Idriss Deby Itno et autres qui oppriment leurs opposants si certains ne les trucident pas, peuvent-ils bomber le torse pour prétendre ôter la paille qui se trouve dans l’œil de l’opposant, alors que la poutre a littéralement obstrué le leur ? Dans leur cabale contre les opposants gênants, les tyrans doivent commencer par balayer devant leur porte jonché de détritus aux odeurs pestilentielles. Mais, il est vrai que dans ces cas de figure, nous nageons en pleines Républiques bananières où les chefs d’Etat se prennent pour Dieu ou pour son envoyé.
Des Républiques où, hélas, ils ont droit de vie ou de mort sur leurs concitoyens. La Justice ne pourra s’intéresser à eux qu’une fois la carapace du pouvoir retirée de force. Mais en attendant, il ne faut pas rêver
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