Répression : Les grévistes muselés à la Cicam
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La police a arraché les pancartes que brandissaient des retraités de cette société, qui revendiquaient le paiement de leurs pensions hier au siège de l’entreprise.

Jean-Pierre Onana, 62 ans, ancien teinturier à la Cotonnière industrielle du Cameroun (Cicam) où il fut recruté en 1976, est au bout de la patience. Après moult revendications suivies d’assises infructueuses avec leur ancien employeur, il a fini par se lasser, comme nombre de ses anciens collègues aujourd’hui retraités.

C’est pour manifester leur ras-le-bol que ces anciens ouvriers toujours en attente du payement de leurs pensions de retraite, ont marché dans la matinée du 10 mai jusqu’à l’entrée de la société à Ndokoti, à Douala, munis de pancartes. « On voulait faire une manifestation pacifique pour mettre les autorités compétentes au courant », se justifie M. Onana, qui a subi récemment une opération chirurgicale.

Les pancartes laissaient lire des messages tels « Mama Yao Aïssatou [présidente du Conseil d’administration, ndlr], venez à notre secours » ; « Retraités de la Cicam, deux ans de négociations sans suite avec la direction » ; « Nous n’arrivons pas à nous soigner. Nos enfants ne vont pas à l’école. M. le président de la République sauvez-nous ». Aussitôt arrivés devant le portail d’entrée de la société, les manifestants ont été conviés à des négociations avec le directeur général de la Cicam, en présence du commissaire spécial de Douala 5ème.

« Nous espérons qu’ils vont respecter les engagements qu’ils ont pris devant les autorités. Ces engagements sont les suivants : le directeur général de la Cicam nous a promis qu’ils sont en pourparlers avec la Cnps [Caisse nationale de la prévoyance sociale] pour ce dossier et qu’ils sont prêts à remettre le chèque à la Cnps après le protocole d’accord qu’ils vont signer pour que les retraités de la Cicam soient payés », a déclaré Louis Ngatchou, un des  porte-parole, au sortir des pourparlers.

648 millions F.Cfa

Les revendications concernent aussi bien les employés de l’usine principale de Ndokoti, où se déroulent les opérations de teinture, de blanchiment et d’impression des tissus, que leurs ex-collègues des usines annexes de la zone industrielle de Bassa (Cicam 2, que l’on appelle encore Solucam), de l’usine de tissage de Garoua, et l’entrepôt Newco, où la Cicam vent ses tissus sortis d’usine.

L’usine de Ndokoti à elle seule a 35 retraités concernés par la situation. « Ça fait un an et demi, trois ans pour certains, que nous sommes en train d’attendre notre pension de retraite que nous avons cotisée normalement », explique Louis Ngatchou. Selon Robert Yoba, retraité depuis le 4 mai 2015, « jusqu’à ce jour nous n’avons pas nos droits de retraite car, notre employeur retenait sur les salaires et ne reversait pas à la Cnps ».

Dans une  lettre datée du 15 mai 2015, et ayant en objet « Situation du dossier de pension de vieillesse de M. Toche Jean », la Cnps justifie le non paiement de ces pensions par le fait que « la situation de la Cicam reste débitrice vis-à-vis de la Cnps pour le reversement des cotisations sociales d’un montant de F.Cfa 648.138.267, pour la période allant de janvier 2012 à décembre 2014 ».

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