La crise électorale de 2016 au Niger peut accoucher des tempêtes affreuses
NIGER :: POINT DE VUE

La crise électorale de 2016 au Niger peut accoucher des tempêtes affreuses

Si les politiques nigériens pouvaient bien percevoir ce qui se trouve aux portes du Niger, ils feraient mieux de s’entendre et de faire la paix pour l’honneur et le bonheur des Nigériens et des Africains, au lieu de se comporter comme de petits esprits extrémistes et je-m’en-fichistes.

La crise électorale qui y a cours est très préoccupante parce que ce pays n’échappe pas aux plans de déstabilisation de l’Afrique bien définis par ceux-là qui, voyant leur puissance économique pâtir et s’émousser, veulent la revigorer en semant des terreurs et chaos ici et là dans le monde.

Le principal opposant au président Issoufou, Hama Amadou, bien que toujours détenu dans une affaire de trafic d’enfants non encore élucidée et soutenu par la COPA (coalition de l’opposition pour l’alternance), a obtenu au premier tour autour de 17,73% des voix contre 48,43% pour le pouvoir en place.

Ce premier tour qui a eu lieu en février avait connu beaucoup d’irrégularités et de fraudes, et l’impartialité et les erreurs de la Cour Constitutionnelle depuis lors ont découragé les partis politiques regroupés au sein de la COPA au point qu’ils ont décidé de s’ôter du processus électoral ; sauf qu’ils ne se retirent pas pour dormir.

Assez troublant et irresponsable est le comportement du pouvoir en place à Niamey, et en particulier du ministre de l’Intérieur et 1er Secrétaire adjoint du PNDS (le parti au pouvoir), Hassoumi Massaoudou, qui sans détour a vomi qu’ « avec ou sans l’opposition, le 2e tour se tiendra », et dit ne voir aucune crise politique liée au retrait de l’opposition de la présidentielle.

Il faut souligner que le PNDS (Parti Nigérien pour la Démocratie et le Socialisme) a déçu les attentes des Nigériens qui avaient placé beaucoup d’espoirs et de confiance dans le mandat du président Mahamadou Issoufou. L’arrogance de ceux qui emprisonnent peut faire d’eux bientôt de prisonniers eux aussi. S’ils traînent de bien agir, des surprises imminentes les écraseront.

Les problèmes du pays sont restés les mêmes, irrésolus ; et les richesses du pays ne lui profitent toujours pas. Pendant qu’on arrache de l’uranium qui, bien payé, aurait accéléré l’essor agricole et industriel et de l’éducation ainsi que de la distribution d’eau et de l’énergie, le peuple s’enlise dans l’obscurité, la pauvreté et l’ignorance.

Ce qui se passe à l’heure actuelle au Niger doit préoccuper tous les Africains conscients des guerres multiformes qui se livrent contre l’Afrique. Ce serait une erreur de croire que ce qui s’y passe s’y arrête. Si rien n’est fait, Issoufou ira seul gagner la présidentielle, mais il ne gouvernera pas.

Je suis médusé de constater que ces gens-là une fois au pouvoir deviennent complètement aveugles. L’opposition autour de la COPA a des preuves et de bonnes raisons que la justice a été piétinée pour déclencher une épreuve de force au Niger ; et l’on aura soit une rébellion, soit un coup militaire. Des armes et terroristes seraient prêts pour l’opposition ou sans l’opposition. Pauvre Afrique !

Et si à jamais éclatait une nouvelle rébellion au Niger, le chaos y ferait son lit car, tout est fin prêt en Libye. D’aucuns croient que les forces étrangères présentement en Libye sont en train de combattre les groupes terroristes pour rétablir la paix dans ce paradis africain de jadis : quelle niaiserie !

Les forces occidentales en Libye y sont présentement pour protéger leurs intérêts menacés et pour disperser les groupes terroristes et les jeter à l’assaut des pays évidemment comme le Niger, le Tchad, l’Algérie, le Mali, le Faso, le Nigéria, le Cameroun, le Soudan, la RCA, et toute l’Afrique Noire indocile.

Dans un Niger en conflit ou divisé en deux, l’uranium sera pillé et l’Etat n’aura même plus les miettes, la vente des armes et des contrats de toutes sortes fleuriront, le sang et le chaos s’y répandront ; ainsi, en devenant un no man’s land, la peste terroriste atteindrait amplement et facilement d’autres pays. C’est ce qui guette vivement le Tchad également et requiert vigilance.

Pour la paix au Niger, pour le respect des Nigériens et le respect des vies humaines, il est impératif que le président Issoufou ouvre les yeux, embrasse la sagesse et laisse choir l’arrogance et le zèle dont lui et ses partisans se grisent, afin d’amorcer un dialogue franc avec les opposants autour de leurs griefs. La solution idoine à la crise politique actuelle au Niger est dans cette démarche.

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