Les emballages de Dangote menacent l’environnement
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Un tour dans les grandes surfaces de la capitale régionale du Nord à Garoua, permet de faire quelques observations. D’abord, les méthodes de répression et de contrôle ne sont pas pareilles à celles appliquées aux petits commerçants de la ville.

Dans les marchés, c’est avec brutalité que les emballages plastiques sont saisis. Dans certaines grandes surfaces de la ville de Garoua, les gérants continuent malgré tout de les offrir aux clients pour empaqueter leurs produits. Mieux, certains produits vendus sont toujours exposés dans les sachets en plastique interdits.

Le constat est d’autant plus alarmant dans les quincailleries et les mini-marchés de Garoua. Ici, d’importantes quantités de produits liquides, notamment l’eau en sachet de fabrication locale sont conditionnées dans des sachets plastiques interdits. «Le contrôle dans les grandes surfaces se fait régulièrement. Nous savons qu’il y a des produits qui continuent d’être emballés avec du plastique. Mais régulièrement, les autorités  font des descentes dans ces entreprises pour les rappeler à l’ordre.

Le principal problème réside dans certaines grandes entreprises qui ne dépendent pas directement de l’autorité de la région. Je vous prends l’exemple du ciment Dangote très utilisé dans la région, qui est conditionné dans des sachets en plastique. Le plus grave, c’est qu’après utilisation, les maçons revendent généralement ces emballages aux petits commerçants pour qu’ils s’en servent comme emballage. J’ai vu certains utiliser ces emballages pour fabriquer des sortes de petites bâches pour se protéger des petites pluies. Au niveau de la région, c’est difficile de s’attaquer à ce type de produit.

On ne peut que s’en prendre au gestionnaire des grandes surfaces ou aux détaillants de ce ciment en leur recommandant de ne plus commercialiser ce produit qui, en réalité, ne répond pas aux normes prescrites par la loi», explique notre source à la délégation régionale du Minepded à Garoua. Sur le marché, le ciment Dangote est pourtant très visible et sollicité par les opérateurs du secteur du bâtiment et du génie civil.

«Par semaine, nous recevons à Garoua, plus de 2000 tonnes du ciment Dangote. Au plan commercial, c’est un produit qui est bien présent dans la région. Pour ce qui est des conséquences liées à l’utilisation de son emballage après que le ciment ait été utilisé, je ne me pose pas beaucoup de questions sur cette affaire.

C’est le problème des autorités. Notre problème, c’est de vendre le ciment, la suite ne nous concerne pas», se défend David Wamba, directeur d’une grande quincaillerie au marché central de Garoua. «Le problème avec ce produit particulièrement, c’est l’ampleur de son utilisation. Cette entreprise de cimenterie produit d’énormes quantités de ciment. Il faut ensuite savoir comment les emballages sont utilisés après. Le plastique contenu dans l’emballage de ce ciment a les mêmes conséquences sur l’environnement que les autres petits plastiques qui sont saisis au quotidien. Il va de soi que les autorités doivent prendre la question à bras le corps.

C’est peut être une affaire de gros sous, mais il faut que le problème trouve une solution. Autrement, on recule énormément sur cette question d’interdiction d’emballages plastiques. Cette entreprise qui commercialise par ailleurs un bon produit doit se conformer à la réglementation en matière de protection de l’environnement comme tous les autres», soutient André Dangsou, expert environnementaliste.

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