Délestage : Le président est-il devenu le guignol national ?
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Qu’en sera-t-il de l’historique coupure d’électricité survenue lors de la traditionnelle adresse de Paul Biya à la nation le 31 décembre 2015 ? Les têtes vont-elles tomber à cause de tant de désinvolture ? Jusqu’à quand l’Etat va-t-il laisser une institution aussi stratégique que le président de la République devenir la risée de tout le monde ?

Jeudi, 14 novembre 2013 à Douala. Paul Biya doit procéder à la pose de la première pierre sur le 2ème pont du Wouri. Son arrivée dans la ville, tout comme d’autres séquences de sa tournée échappent aux techniciens de l’office de radiodiffusion et télévision camerounaise (Crtv). Il en sera de même pour la journée de samedi. Les images montrant le départ de Paul Biya pour l’aéroport de Douala seront celles de la chaîne Canal 2.

Ces dysfonctionnements, balbutiements, ratages et imperfections avaient, dit-on, provoqué la colère du premier camerounais. Quelques mois auparavant, se souvient-on, le directeur du cabinet civil de la présidence de la République, Martin Belinga Eboutou, avait sévi en demandant au Dg de la Crtv de donner les raisons du brouillard, sinon, de la mauvaise qualité de la retransmission du discours prononcé par le chef de l’Etat, à l’occasion de la cérémonie de pose de la 1ère pierre du barrage de Lom Pangar. « Il n’est pas normal que l’image de marque du chef de l’Etat soit régulièrement écornée à la télévision. Surtout quand cette « négligence » vient de la télévision du président», expliquait, très remonté, un ponte du Renouveau.

Que s’est-il passé pour qu’on en arrive au délestage présidentiel ? Sabotage, négligence professionnelle ? On se surprend à imaginer ce qu’il serait advenu du ministre de tutelle et de la chaîne des responsables de cette coupure au temps d’Ahidjo, dit désabusé, un vétéran de l’époque. « Tcholliré, Yoko ou Mantoum aurait repris du servie ! » Sans en arriver la, force est de constater que l’image du chef de l’Etat a pris un sérieux coup, avec ce délestage présidentiel qui fait jaser dans les réseaux sociaux. Il faut dire, quoi qu’on en pense, le président est une institution qui se doit d’être protégée dans son essence. Mais depuis quelques temps, l’opinion a l’impression que l’autorité de l’Etat longtemps galvaudé dans biens de domaines tourne au ridicule.

On se souvient encore de ce photo-montage du 11 mars 2015. De nombreux journaux camerounais avaient alors utilisé pour leur Une, un cliché posté sur le site de la présidence montrant Paul Biya qui s’inclinait devant les cercueils des 38 soldats morts au nord du pays dans la lutte contre Boko Haram lors d’une cérémonie leur rendant hommage vendredi 6 mars à Yaoundé. Cette effervescence médiatique faisait suite à un buzz sur Internet, notamment sur les réseaux sociaux, à propos de cette photo qui s’est avérée être en réalité un photomontage fait avec une ancienne image du chef de l’État prise lors de la fête nationale camerounaise le 20 mai dernier. Biya guignol national ?

Dans un pays où les sanctions sont à tête chercheuse, ou les responsabilités sont diluées dans les réseaux et la guerre de succession, cet incident est-il de trop ou faudra-t-il s’attendre à un autre épisode du grand cirque que le Renouveau donne à voir a longueur d’années ?

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