Cameroun: Paul Biya et ses valets se croient plus forts que le peuple, mais leur tombe est déjà profonde
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Cameroun: Paul Biya et ses valets se croient plus forts que le peuple, mais leur tombe est déjà profonde :: CAMEROON

Ce qui fait les bons dirigeants d’un pays et fait qu’ils soient investis de la confiance du peuple, c’est la vision, le courage, l’attention, l’honnêteté et la célérité avec lesquels ceux-ci conduisent les affaires du pays pour à la fois défendre ses intérêts et répondre à ses aspirations. Par contre, l’arrogance, la torpeur, les discriminations et l’égoïsme cynique des autorités d’un pays préparent plutôt la rupture et le chaos.

Que chaque Camerounais(e) honnête regarde le Cameroun à travers ce petit miroir que je lui tends, et dis courageusement et sincèrement où sommes-nous et vers où cheminons-nous. Les mensonges et la tricherie enracinés qui perdurent peuvent nous freiner d’être à destination à l’heure, mais ils finissent toujours par nous amener là où ils conduisent habituellement. Ne nous leurrons pas.

Il y a déjà un peu plus de 33 ans que dans la bouche du peuple camerounais ses autorités enfoncent et enfoncent des biberons pleins des mensonges, des violences et de tricheries pour le neutraliser et l’endormir ; le peuple fait le naïf et le mort et les observe. Ces autorités croient qu’elles sont plus rusées et plus fortes et que le peuple nage dans la naïveté et la peur. Non, erreur. C’est plutôt qu’il est mûr et sage. Mais comme ces autorités s’entêtent dans la voie de l’animalité, il va ronger son frein.

Peut-il en être autrement ! Le Cameroun, Rivière du peuple, n’a été en 33 ans de pouvoir de Paul Biya que la Rivière de quelques-uns, la majorité du peuple ayant été, par des manières et recours à la fois habiles, rocambolesques et brutales, écartée de cette Rivière et a été réduite aux spectateurs passifs de la chose publique.

Dans le vocabulaire des souffre-douleurs et mécontents du Cameroun, dans le vocabulaire des vrais patriotes et souverainistes camerounais, il n’y a plus le mot « patience » face au pouvoir néocolonial en place. Le stock de ce mot a été épuisé en 33 ans d’un pouvoir égoïste. Comprenons-nous même ce que représente ce temps dans la vie d’un peuple ? 33 ans !

Voyez ! 33 ans d’abandon et d’absence totale ; 33 ans de folie de puissance ; 33 ans de folie de jouissance dans l’impuissance ; 33 ans de folie du pillage et de corruption puants ; 33 ans de réactions et d’immobilisme et non d’actions et de révolution ; 33 ans de stérilisation des énergies transformatrices et révolutionnaires du peuple ; 33 ans des mensonges, des violences et tricheries qui continuent dans le musèlement et la répression sauvage et systématique des leaders des partis de l’opposition.

Ceux qui croient que ces gens au pouvoir songent à s’en aller se trompent. Dans l’un de mes articles au public je disais que pour s’en apercevoir, l’opposition politique pouvait engager des actions pour des règles électorales plus justes, et que le pouvoir n’allait pas tolérer cela. C’est ce qui s’est passé vendredi le 4 décembre 2015 avec les militants du MRC à Yaoundé.

Avec les dispositions électorales actuelles, ces gens du RDPC au pouvoir ne seront jamais battus, même si toute l’apposition politique camerounaise venait à se constituer en un seul bloc. Est-ce dire qu’il faut capituler ? Non. Ce pouvoir n’a rien de bon à offrir au peuple camerounais, et doit disposer. D’erreurs en en erreurs, de violences en violences il finit par tomber. Oui, la fin de ce pouvoir est là, devant nous.

Quel pouvoir ! C’est troublant, mais rassurant : Le Cameroun est trop sale, et à voir la détermination des vampires et cannibales au pouvoir de vouloir conserver le pouvoir contre le gré du peuple, aucun esprit averti et franc ne peut nier que le Cameroun pour être propre sera plus rouge de souillure qu’il ne l’est à présent. C’est le message de ces gens au pouvoir et non le mien.

Certains Camerounais de l’intérieur comme de l’extérieur en ces heures critiques de l’histoire de notre peuple essaient de créer la confusion et la diversion ; et je dis, attention ! Ils ne sont ni des patriotes ni des intellectuels. Ils doivent cesser de jouer avec le destin de notre peuple dans leurs combats égoïstes. Leurs masques sont par terre.

En se référant à ce qui fait les bons dirigeants d’un pays comme sus-indiqué, n’est-ce pas sot que des Camerounais opportunistes sans convictions ni adresse guidés par le gain dénoncent la bêtise qui a cours au Cameroun et louent celle qui réifient et tue les Africains de Côte d’Ivoire, ou bien qu’ils célèbrent le règne de Paul Biya et dénoncent en même temps véhément les dérives totalitaires qui ont lieu en Côte d’Ivoire à présent ?

D’aucuns ont cru que j’étais confus sur le cas du Cameroun ; que tantôt je dénonçais le pouvoir de Yaoundé et tantôt le soutenais. Ce sont des personnes qui lisent mal. Je n’ai jamais eu de sympathie pour ce pouvoir néocolonial. J’ai soutenu et soutiens toujours les forces armées camerounaises qui se battent au nord et dans tout le pays contre des assassins téléguidés sans foi ni loi qui tuent, qui égorgent mes compatriotes.

Comment des gens peuvent être aveugles et obnubilés par le départ de Biya au point de ne pas comprendre que les armées camerounaises, bien qu’aveuglement attachés à ce dernier, ne lui appartiennent pas ? A cette allure, ces gens sont un grand problème, un grand danger pour leur pays et le continent africain.

Si en 33 ans de pouvoir Paul Biya n’a personne de valable au sein de son parti et estime ainsi que ses valets du parti que lui le paresseux et le médiocre reste le meilleur, c’est leur affaire. Le peuple a tout compris et va se mettre derrière celui ou celle des Camerounais courageux digne de confiance. Biya a été un grand malheur pour le Cameroun. Et déjà sonnent les cloches d’une nouvelle histoire du pays.

© Correspondance : Léon Tuam,Ecrivain et activiste des Droits Humains

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