C’était au cours d’une opération conjointe armée et populations dans la nuit du 8 août dernier.

Selon des informations concordantes, une opération menée conjointement par les forces de défense et quelques membres des comités de vigilance du Mayo-Sava a permis de libérer toutes les personnes prises en otage dans la nuit du 3 au 4 août 2015 dans le village Tchakamari, sur la Nationale numéro 1 Mora-Kousseri. Une source militaire ayant requis l’anonymat se veut même plus précise : « L’opération s’est déroulée dans le village nigérian de Talla Goubdo dans la nuit du 8 août 2015, après une filature de quelques jours par des villageois et d’autres otages qui avaient réussi à s’échapper, nous avons récupéré 70 otages bien épuisés, qui nous ont dit qu’ils ont été tabassés  par les assaillants de Boko Haram avant qu’ils ne fuient, pressentant notre intervention ». Une autre source ajoute que les assaillants s’apprêtaient à conduire les otages vers l’un de leurs nombreux camps d’entraînement quand certains se sont échappés et avertis les forces de défense. Ces derniers  aidés alors des villageois ont donné l’assaut  dans cette localité située à près de 25 km du lieu où avait eu lieu la prise d’otages.

Pour rappel, dans la nuit du 3 au 4 août dernier, des assaillants venus nuitamment à bord de motos ont mis le feu à plusieurs concessions à Tchakamari. Ils y ont égorgé huit personnes parmi lesquelles trois membres d’un comité de vigilance et deux femmes. On y a dénombré plusieurs blessés et plus de 100 personnes prises en otage.

Tchakamari fait l’objet de récurrentes attaques de Boko Haram. Le 3 avril 2015, c’est dans cette même localité qu’un personnel hospitalier et président du comité de gestion du centre de santé de Doublé, Abba Mahamat a été enlevé en plein marché par une dizaine d’hommes armés appartenant à Boko Haram. La localité de Tchakamari est située à environ 30 kilomètres de Mora sur la Nationale numéro 1 Mora-Kousseri. La frontière qui la sépare du Nigeria est à 2 km. D’où sa fréquente exposition aux attaques de la secte Boko Haram.