C’est à la suite d’une attaque de Boko Haram dans la nuit du 3 au 4 août dernier.

La localité de Tchakamari, dans le département du Mayo-Sava a encore essuyé une attaque attribuée aux adeptes de la secte Boko Haram dans la nuit du 3 au 4 août dernier. Selon des témoignages concordants, des assaillants venus nuitamment à bord de motos ont mis le feu à plusieurs concessions, créant de fait une débandade dans la contrée. Avant d’y pénétrer, ils ont égorgé trois membres d’un comité de vigilance qui faisaient la sentinelle au niveau d’une entrée de la ville. Les mêmes sources avancent un bilan de huit morts dont deux femmes, de plusieurs blessés et de près de 150 personnes portées disparues, des otages probablement.

« C’est vers 1 heures du matin que l’attaque a eu lieu et c’est vers 3 heures du matin que nous sommes arrivés, nous avons trouvé six corps. On nous a dit que ce sont les membres du comité de vigilance », nous a confié un militaire envoyé sur le lieu du drame après l’attaque. Joint par Mutations, Le préfet du Mayo-Sava, Babila Akaou confirme l’attaque sans pourtant apporter plus de précisions sur les chiffres exacts. « C’est vrai qu’il y a eu une attaque. Jusqu’ici, on ne connaît pas les chiffres exacts. Mais, il y a quand même trois membres du comité de vigilance qui ont été tués, il y a eu quelques blessés et quelques personnes enlevées », confie l’autorité administrative.

On se rappelle que le 3 avril 2015, c’est dans cette même localité de Tchakamari, cette fois en plein marché, qu’un personnel hospitalier et président du comité de gestion du centre de santé de Doublé, Abba Mahamat a été enlevé par une dizaine d’hommes armés appartenant à Boko Haram et venus à moto. On n’a plus jamais eu de ses nouvelles. Le 27 décembre 2014, ce sont 274 personnes qui ont été enlevées dans les villages environnants de Tchakamari, notamment à Doublé et Magdémé.

La localité de Tchakamari est située à environ 30 kilomètres de Mora sur la nationale numéro 1 Mora-Kousseri. La frontière qui la sépare du Nigéria est à 2 kilomètres. D’où sa fréquente exposition aux attaques de la secte Boko Haram.