Cameroun,Médias:Le SNJC déshabille Peter Essoka
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Lors d’un point de presse organisé le 11 Juin à Douala, Denis NKwebo, fidèle à ses propos tenus le 03 Mai 2015 lors de la Journée Mondiale de la liberté de la presse, démasque l’imposture du Vice-président du Conseil National de la Communication et dénonce les décisions de l’organe de régulation des médias au Cameroun.

Dans sa déclaration, le Président par Intérim du Syndicat National des Journalistes du Cameroun affirme ceci : « Sur les sanctions du Cnc, le décret présidentiel n° 2012/038 du 23 janvier 2012 portant réorganisation du Conseil national de la communication, stipule en son article 15, alinéa 3 que lorsque l’empêchement du président du Cnc excède un délai de six mois, le président de la République procède au remplacement du président du Conseil, à la diligence du Premier Ministre. Or, le président du Cnc, Mgr Befe Ateba est décédé le 4 juin 2014. Donc, depuis le 4 décembre 2014, l’intérim assuré par M. Essoka Peter est forclos. Par conséquent, toutes les décisions prises depuis cette date, sous la présidence de M. Essoka sont nulles et de nul effet. ». Suite à la dernière publication des décisions du CNC, plusieurs opinions ont crié au scandale. Quelques médias sanctionnés iront même jusqu’à imposer un bras de fer contre l’organe de régulation. Pour Afrique Média (télévision panafricaine sanctionnée), une plainte vient d’être déposée devant les juridictions compétentes pour « non notification ». Les responsables de la chaine arguent qu’ils ont été mis au courant de la sanction à travers les réseaux sociaux et pas avant. Selon eux, l’organe de régulation aura failli à ses obligations. Par contre, pour la chaine Radio « Royal FM », qui est à sa 2e sanction de la part du CNC, si le défaut de notification a été évoqué, quelques responsables parlent également d’abus de fonctions de la part du Vice-président du CNC Peter Essoka qui n’a plus mandat pour signer des sanctions au CNC en attendant la désignation par le Chef de l’Etat d’un Président.

La faille ainsi trouvée, l’on devrait invraisemblablement d’acheminer vers le boycott total des prochaines sanctions et convocations du CNC.

Mais Denis Nkwebo, le Président par Intérim du SNJC, ne s’arrête pas seulement à ces sanctions du CNC tant décriées. Le dirigeant du SNJC va également évoquer lors de son point de presse l’ingérence intempestive du Ministre de la Communication dans la régulation du milieu de la presse camerounaise. Parlant de la constitution de la commission de délivrance de la carte de presse, il constate la nomination d’un mort et de plusieurs affidés. Dans ses propos il précisera lu même ceci : « Le ministre de la Communication, agissant de façon unilatérale, a nommé ses amis et un mort, en attendant la cooptation d’un autre ami à la présidence de cette instance. Le Snjc ne reconnaîtra aucune autorité et aucune compétence à une commission inféodée à un seul individu. Notre syndicat ne reconnaîtra qu’une telle autorité qu’à la composition d’une commission paritaire, composée des représentants désignés par les travailleurs de la presse, ceux des éditeurs, sous la supervision de l’Etat. » En conclusion, le Président du SNJC va évoquer la radicalisation prochaine des journalistes faisant partie du SNJC et estimés à plus de 500, qui ne considéreront plus aucune Autorité Etatique voulant violer impérativement et automatiquement la liberté de la presse et les libertés conférées par la loi camerounaise. Une grève est annoncée pour le mois de Juillet.

INTEGRALITE DE LA DECLARATION LIMINAIRE DU PRESIDENT PAR INTERIM DU SYNDICAT NATIONAL DES JOURNALISTES DU CAMEROUN (SNJC) 

« Le 03 mai 2015, dans une déclaration publique à l’occasion de la Journée mondiale de la liberté de la presse, le Syndicat national des journalistes du Cameroun (Snjc), avait officiellement récusé le Conseil national de la Communication (Cnc). Le Snjc avait par ailleurs demandé au président de la République, Paul Biya, de révoquer l’ensemble des membres du Cnc. La principale motivation de notre demande alors était que le Cnc est devenu un instrument de règlement de comptes. Le 4 juin 2015, le Cnc a annoncé des sanctions contre certains médias, et contre des journalistes. Les mesures en question portent : suspension temporaire du Directeur de Publication de Climat Social et de son organe de presse ; suspension temporaire de la chaine de télévision Afrique Média et des nommés Magne Tadda Julianna et Mohamed Bachir Ladan ; suspension temporaire de l`organe de presse écrite dénommé « Le renard » et de son Directeur de publication ; suspension temporaire du programme de télévision « Town Cryer » ; suspension temporaire du journal « Vanguard » ; suspension temporaire du journal « Cameroon Herald ». Les membres du Cnc ne se sont pas entendus sur les sanctions à infliger aux quotidiens Le Messager, Mutations et Emergence. Nous dirions que les membres du Cnc avancent masqués.

Le 18 mai 2015, le ministre camerounais de la communication Issa Tchiroma Bakary a rendu publique, et unilatéralement, la liste des membres de la commission nationale de délivrance de la carte de presse. Monsieur Tchiroma a par ailleurs proposé le nom du directeur de publication d’un quotidien privé, au poste de président de la Commission de la carte de presse.

Les décisions du Cnc, ainsi que la décision du Mincom montrent à suffisance, une volonté de provoquer notre mouvement syndical, et de nous pousser à la radicalisation inévitable. Sur les sanctions du Cnc

Le décret présidentiel n° 2012/038 du 23 janvier 2012 portant réorganisation du Conseil national de la communication, stipule en son article 15, alinéa 3 que lorsque l’empêchement du président du Cnc excède un délai de six mois, le président de la République procède au remplacement du président du Conseil, à la diligence du premier ministre. Or, le président du Cnc, Mgr Befe Ateba est décédé le 4 juin 2014. Donc, depuis le 4 décembre 2014, l’intérim assuré par M. Essoka Peter est forclos. Par conséquent, toutes les décisions pris depuis cette date, sous la présidence de M. Essoka sont nulles et de nul effet. Sur la commission de la carte de presse

Le ministre de la Communication, agissant de façon unilatérale, a nommé ses amis et un mort, en attendant la cooptation d’un autre ami à la présidence de cette instance. Le Snjc ne reconnaîtra aucune autorité et aucune compétence à une commission inféodée à un seul individu. Notre syndicat ne reconnaître telle autorité qu’à une commission paritaire, composée des représentants désignés par les travailleurs de la presse, ceux des éditeurs, sous la supervision de l’Etat.

Aujourd’hui, 11 juin 2015, face aux sanctions du Cnc, et vue la démarche unilatérale du Ministre de la Communication, le Snjc récuse le Conseil national de la Communication, dont le fonctionnement est rendu impossible et illégale ; la vacance de la présidence ayant dépassé le délai de six mois. Le Snjc déclare nulles et de nul effet toutes les décisions prises par le Cnc à compter du 4 décembre 2014, date de la forclusion de l’intérim assuré par M. Essoka Peter. Le Snjc conseille vivement à M. Essoka Peter, de ne plus usurper le titre de président du Cnc, sous peine de poursuite judiciaire pour usurpation de titre. Le Snjc engage la responsabilité des membres du Cnc, pris individuellement, pour prise d’intérêt, complicité de musèlement de la presse et incitation à la révolte.

Le Snjc demande à la Fédération des éditeurs de la presse, de condamner ouvertement, puis de récuser le Cnc actuel dont le mandat du président par intérim est forclos. Le Snjc demande à tous ses membres de récuser la commission de la carte de presse, jusqu’à ce que la parité de sa composition soit acceptée par le gouvernement. Le Snjc demande à tous ses membres d’observer avec la plus stricte rigueur, les règles éthiques et déontologiques du journalisme. Le Snjc invite tous les journalistes et tous les travailleurs de la presse, à se tenir prêts, pour les mots d’ordre qui vont suivre, dès le 03 juillet 2015. Unis, nous vaincrons. »

Fait à Douala, le 11 juin 2015

Denis Nkwebo, Président a. i. Snjc

© Camer.be : Yannick Ebosse

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