Le chef de bureau de liaison de la Direction Générale à la Recherche extérieure (DGRE) de Moloundou, le commissaire de police Louis Tedondjo est trempé jusqu’aux os dans le trafic des munitions de guerre, des centaines de pointes d’ivoire et de peaux de panthère.  

Ce haut responsable de la sécurité continue pourtant de faire parler négativement de lui. Il fait d’ailleurs partie de ceux qui ont promis l’enfer au sous-préfet de Moloundou. De quoi développer un excès de zèle en qualifiant maladroitement la communauté musulmane qui aide le sous-préfet dans sa lutte contre l’insécurité avec les dénonciations de « moutons de panurge et de Boko Haram ». Pourtant, il y a quelques jours, ce commissaire véreux a cassé sa jambe sur la route de la Socalib au Congo Brazzaville lors d’une chute grave sur sa moto avec une impressionnante cargaison de pointes d’ivoire attachée sur son porte bagage. Malgré les multiples rapports de sa hiérarchie à l’endroit de Yaoundé, il n’a jamais été inquiété. Bien au contraire, il représente une grave menace pour son supérieur hiérarchique, le sous-préfet de Moloundou, Avom Dang, qui se dit fatigué avec des rapports sans effet.

C’est ainsi que le 13 décembre 2014, le sous-préfet a saisi la haute hiérarchie d’une note N°02/R/B12.01/SP dans laquelle il a mentionné entre autres « Fautes graves régulièrement commises » les frasques du commissaire de police Louis Tedondjo qui a développé tout un arsenal de guerre avec la saisie le 22 août 2013 d’une impressionnante cargaison de munitions de guerre et d’armes entre les mains de l’un de ses protégé, un certain Baba Mpareto Frodolin.  
 
Bien que le malheureux médite son sort à la prison de Bertoua, le haut fonctionnaire de la police n’a jamais été inquiété et il a continué à moderniser ses réseaux d’armes. Dans un rapport musclé et bien documenté, N° 04/R/B12-02/SP du 24 septembre 2014 adressé à sa hiérarchie relatif à la situation générale de la lutte contre la circulation massive des armes de guerre et de la grande criminalité dans l’arrondissement de Moloundou, le sous-préfet dénonçait les hallucinations de sa hiérarchie plus prompte aux manœuvres dilatoires dans l’optique de masquer  certaines vérités qui choquent.

Silence coupable de Yaoundé

Le régime de Yaoundé veut-il pousser  le sous-préfet à l’abattoir ou au suicide faute de le soutenir dans cette lutte citoyenne? Yaoundé est-il en voie d’abandonner cette partie du territoire aux hors la loi? Des questions qui brisent pourtant tout entendement.
 
A la lecture des correspondances du sous-préfet, son patron Léonard Bello et la hiérarchie militaire lui ont bien demandé de « laisser ceux qui veulent manger le faire et surtout qu’il ne les empêche pas au cas où il refuse de participer au bal ». Le patron du département est toujours en poste et continue de manœuvrer dans l’ombre ses réseaux puisqu’il n’a jamais été inquiété. Autant d’instructions lugubres et codifiées qu’Avom Dang estime que s’il les avait eues auparavant, il « serait d’abord allé se confesser à l’Eglise avant de demander conseil à Dieu ».

Reste qu’au Tribunal militaire (TM) de Bertoua, les proches du Commissaire du gouvernement, continuent de développer un nid de corruption derrière les actes de bravoure du chef de terre.

Le sous-préfet de Moloundou, Avom Dang, devrait normalement faire l’objet d’acclamations pour tant de prouesses et de réussites depuis sa prise de commandement le 08 mai 2013. Question de susciter une certaine émulation au sein de ce corps de la préfectorale métastasé par la corruption. Ironie du sort, dans un pays où la médiocrité, le clientélisme sous fonds de corruption est érigée comme règle de conduite et primée en lieu et place de l’excellence, le chef de terre reçoit plutôt des menaces tant des complices que de sa hiérarchie, prompts à le sacrifier à l’autel des intérêts occultes. Voilà jusqu’où peut aller la navigation à vue que le gouvernement de la République décrie avec vigueur et dont Paul Biya clame en avoir fait son crédo. Pour l’administrateur civil, Avom Dang qui attend certainement des récompenses méritées de Yaoundé, il se sent de plus en plus en insécurité dans l’exercice de ses fonctions même s’il affiche un moral de fer à connotation suicidaire  dans un régime pourri comme celui de Yaoundé.

« Je suis un mort, ils ont tenté plusieurs fois de me faire relever de mes fonctions en produisant des faux rapports à mon encontre », se résigne l’administrateur civil, Avom Dang, abandonné par sa hiérarchie dans ses prouesses.  L’unique espoir qui maintient ce diplômé de l’Enam à l’œuvre reste le fait qu’après ses multiples cris de détresse, Yaoundé a fait muter l’ex-commandant de la 132e CIM,  le capitaine Olinga Olinga dont les militaires se livraient avec son concours aux tortures, gardes à vue dans les chambres affectées à leur service et à la vente à certains villageois des armes de guerre pour leur ramener des ivoires d’éléphants. «  En trois ans je n’ai saisi que 16 chargeurs et 378 munitions de guerre alors qu’avec l’arrivée du vaillant Capitaine Atangana Jean Paul, en un mois et demi seulement, nous avons réussi à mettre la main sur 1000 munitions de guerre, 01 Kalachnikov et 04 pointes d’Ivoire Diantre », se félicite Avom Dang de cette grande collaboration du capitaine Atangana Jean-Paul qui a dit il y a de cela un mois et demi lorsqu’il prenait service : « je veux travailler, je suis venu travailler, et travailler avec vous ».

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